Né le 23 Novembre 1966, à Paris, France


Regard d’acier étincelant, visage anguleux, marqué, atypique, qui dégage une classe immense et un certain charme ravageur, Vincent Cassel est l’acteur français que l’on n’attendait plus. Carrière à grande vitesse qui dérange, il impose le respect et touche tous les publics. Vincent est sur les rails et n’a pas fini de faire parler de lui.
 

CLASSE ET DETERMINATION

Si l’on voulait se laisser aller à la facilité classique de l’exercice du portrait on évoquerait en premier lieu que Vincent est le fils de Jean-Pierre, le mari de Monica, suivi de l’habituelle narration construite comme une liste de courses de ses premiers faits d’armes sur scène et à l’écran. Mais Vincent Cassel n’est ni classique, ni porté sur le people, et encore moins inscrit dans le passé. Il est l’acteur français le plus présent de sa génération, la seule star hexagonale de moins de quarante ans, et se permet par-dessus le marcher de tourner dans des projets les plus variés et inattendus. Impulsif, direct, entier, son franc parler dans les interviews fait mouche. A l’aise en public il dégage une aura, un charisme qui capte toutes les attentions et se retrouve dans son jeu d’acteur. Vincent a du panache et prend du plaisir à se retrouver devant la caméra. "Etre acteur c’est utiliser tout ce qu’on est, tout ce qu’on n’est pas, tout ce qu’on aimerait être, et même tout ce qu’on a peur de devenir." Bourreau de travail et touche-à-tout depuis ses débuts, il s’investit pleinement dans ses rôles qu’il interprète avec conviction. Grâce à son expérience du cirque, de la danse et du théâtre de rue il a appris à incorporer littéralement ses personnages et à jouer sans filet en donnant le meilleur de lui-même. Le résultat (quand il est exploité à sa juste valeur) est soufflant d’intensité.


AUDACE ET DISCERNEMENT

Ce qui a fait parler de Vincent Cassel en premier lieu se sont ses choix calculés et audacieux de rôles physiques, noirs, bruts, qui marquent et dérangent. Premier coup de poing, La Haine (1995) de Matthieu Kassovitz. Jeune de banlieue au crâne rasé dans un film choc en noir et blanc hyperréaliste, Vinz ne laisse personne indifférent. Deux ans plus tard, plus enragé que jamais, l’épisode Dobermann envoie une décharge d’adrénaline à toute la France bien pensante. Déchet inutile pour les uns, merveille jouissive pour les autres, le film a le mérite d’exister et de vouloir faire évoluer un certain cinéma français qui semble s’encrasser. Par la suite, Vincent se calme tout en restant au premier plan. Il partage la tête d’affiche des blockbusters hexagonaux que sont Jeanne d’Arc (Luc Besson – 1999), Les Rivières pourpres (Matthieu Kassovitz – 2000) et Le Pacte des Loups (Christopher Gans – 2001). De par leur statut de "films de genre à la française" ces trois oeuvres divisent certes, mais le désaccord porte plus sur la qualité et la représentation visuelle que sur leur contenu. C’est en 2002 que Vincent revient percuter les esprits avec Irréversible de Gaspard Noé. Improvisation de maître sur l’amour et la bestialité masculine, la Croisette est bouleversée aussi bien par le propos du film que sa violence intrinsèque. Le couple Cassel / Bellucci défraie les chroniques, Vincent part au Mexique retrouver Jan Kounen sur le tournage de Blueberry.


JUSTESSE ET INTIMITE

Nouveau rôle discutable mais parfaitement maîtrisé, Jan Kounen et Vincent Cassel ont rajouté au célèbre Marshall une dimension mystique qui laisse les spectateurs interdits. Moins violent que ses prédécesseurs, Blueberry est la fusion parfaite entre les films dit "de genre" tapageurs et les productions tout autant marquées de la patte de leur auteur mais qui se font plus discrètes, plus intimistes. Première pierre blanche dans ce registre, L’Appartement (1996) de Gilles Mimouni. Timide, introverti, romantique, Vincent est un héro lumineux perdu dans sa quête de la femme idéale. Ouverture d’un nouveau registre qui atteindra son paroxysme dans Sur mes lèvres de Jacques Audiard sortit en 2001. Moustache salace, regard vide, démarche nonchalante, Vincent joue sur les nuances. Sentiments pessimistes, romantisme vide il émerveille le public pas sa justesse et se voit nommé au césar du meilleur acteur. Vincent, star de la jeunesse, des films d’auteurs qui tâchent mais aussi de ceux qui émerveillent la profession. Autre film dans cette veine intimiste à sortir en cette année 2004, Agents secrets de Frédéric Schoendoerffer. Il y incarne George Bruisseau, un agent secret qui remet en question son métier et l’impact que peut avoir un changement constant d’identité. Un film qui raisonne à merveille dans la carrière d’un Vincent qui se plait à jouer au caméléon, à changer de peau, à se transformer physiquement d’un film à l’autre, d’un réalisateur à l’autre.


NOUVEAUTE ET INTELLIGENCE
Acteur ancré dans sa génération, Vincent Cassel est le chef de file de ces comédiens qui rendent possible le renouveau du cinéma français, qu’il soit de genre ou d’auteur. Héros des premiers films d’une équipe de jeunes réalisateurs qui vivent avec leur temps, il n’a jamais cherché à rendre sa présence légitime en tournant avec des cinéastes confirmés qui proposent un cinéma qui, en fin de compte, ne lui appartient pas. Car le renouveau tout feu tout flamme qu’ils proposent touche bien à cette volonté de créer un univers qui leur corresponde, une nouvelle forme de cinéma qui leur parle à eux et à leur génération. Expérimenter les nouvelles technologies, se servir intelligemment des influences hollywoodiennes, ne pas avoir peur de ruer dans les brancards et de proposer des films atypiques pour pouvoir enfin sortir le cinéma hexagonal de ses recettes toutes prêtes et formatées. Si beaucoup d’entre eux s’envolent outre Atlantique afin d’avoir plus de liberté, Vincent lui défend avidement son territoire, qualifiant ses aventures américaines de "foireuses". Il s’applique à refuser les rôles trop faciles ou n’ayant qu’un attrait monétaire afin de garder toute son intégrité. C’est dans cette optique qu’il ne s’est pas lancé dans le deuxième volet des Rivières pourpres laissant la place à un Benoit Magimel qui semble suivre sa trace développant lui aussi des affinités avec des réalisateurs nouvelle génération comme Olivier Dahan ou Florent Emilio Siri.

ACTEUR

(2006) L'Age de glace 2, de Carlos Saldanha : Diego

(2005) Robots, de Chris Wedge : voix VF de Rodney

(2005) Sheitan, de Kim Chapiron : Joseph

(2005) L'Ennemi public n°1, de Jean-Francois Richet : Jacques Mesrine

(2004) Dérapage, de Mikaël Hafstrom : Philippe Laroche

(2004) Ocean's twelve, de Steven Soderbergh : François Toulour

(2003) Agents secrets, de Frédéric Schoendoerffer : le capitaine Georges Brisseau

(2002) Blueberry, l'expérience secrète, de Jan Kounen : Mike Blueberry

(2002) Irréversible, de Gaspar Noé : Marcus

(2002) The Reckoning, de Paul McGuigan : Lord De Guise

(2001) Shrek, de Andrew Adamson : la voix de monsieur Hood (VO et VF)

(2001) L'Age de glace, de Chris Wedge : Voix de Diego (VF)

(2001) Sur mes lèvres, de Jacques Audiard : Paul Angeli

(2001) Le Pacte des loups, de Christophe Gans : Jean-François de Morangias

(2000) Nadia, de Jez Butterworth : Alexei

(2000) Les Rivières Pourpres, de Mathieu Kassovitz : Le lieutenant Max Kerkérian

(1999) Hôtel Paradiso, une maison sérieuse, de Adrian Edmondson : Gino Bolognese

(1999) Méditerranées, de Philippe Bérenger : Pitou

(1999) Femmes enragées

(1998) Jeanne d'Arc, de Luc Besson : Gilles de Ray

(1998) Elizabeth, de Shekhar Kapur : Duc d'Anjou

(1998) Article Premier, de Mathieu Kassovitz

(1998) Compromis, de S. Sort : Le jeune premier

(1997) Le Plaisir et ses petits tracas, de Nicolas Boukhrief : Michael

(1996) Dobermann, de Jan Kounen : Dobermann

(1996) L'Appartement, de Gilles Mimouni : Max

(1996) L'Elève, de Olivier Schatzky : Julien

(1995) Embrasse-moi Pasqualino, de Carmine Amoroso : Pasquale

(1995) Adultère, mode d'emploi, de Christine Pascal : Bruno

(1995) La Haine, de Mathieu Kassovitz : Vinz

(1995) Jefferson à Paris, de James Ivory : Camille Desmoulins

(1995) Ainsi soient-elles, de Patrick Alessandrin : Eric

(1995) Blood to the hunter, de Gilles Carle : Pastamoo

(1995) Valse Nocturne, de Christopher Barry

(1994) Elle voulait faire quelque chose, de Dodine Herry

(1994) Tina et le revolver, de Romain Baboeuf

(1994) La Teuf d'enfer, de Patrice Cazes

(1993) Metisse, de Mathieu Kassovitz : Max

(1992) Hot chocolate, de Josée Dayan : Dédé

(1992) Un dimanche sans ailes, de Anthony Soutter

(1991) Les Clés du paradis, de Philippe de Broca

 

Réalisateur

(1997) Sabbath Night Fever

 

Producteur délégué

(2005) Sheitan, de Kim Chapiron


César
2002 : Nomination Meilleur acteur pour Sur mes lèvres
1996 : Nomination Meilleur acteur pour La Haine
1996 : Nomination Meilleur jeune espoir masculin pour La Haine