Né le 24 mai 1951 à Castiglione, Algérie





Jean-Pierre Bacri est né à Castiglione, en Algérie, le 24 mai 195 1. Facteur en semaine, son père est caissier au cinéma " Star " de la ville pendant le week-end. C'est ainsi que Jean-Pierre Bacri découvre Le corbeau, Les dix commandements, Ben-Hur... " Le cinéma, dit-il, m'a toujours passionné en tant que spectateur. J'étais très " bluffé " par les acteurs. Je suis toujours allé voir un Film pour le talent d'un comédien. C'est probablement pour cette raison que j'ai un sens aigu de mon métier. " (in " Ciné-Revue ", 21 mai 1986).
En 1962, ses parents émigrent à Cannes. Jean-Pierre Bacri poursuit ses études au lycée Carnot, puis en faculté de lettres, avec l'intention de devenir professeur de latin et de français. Mais il abandonne rapidement cette idée, travaille quelques mois dans une banque, puis monte à Paris, en 1976. Il ne tarde pas à être engagé par une agence de publicité pour écrire des textes.
Au cours Simon et chez Périmony, JeanPierre Bacri joue les classiques avec l'accent pied-noir !... C'est l'écriture qui, dans un premier temps, l'attire. Sa première pièce, " Tout simplement ", date de 1977. L'année suivante, il écrit, " Le timbre " puis, en 1979, " Le doux visage de l'amour", qui obtient le Prix de la Fondation de la Vocation.
En parallèle, Jean-Pierre Bacri obtient quelques petits rôles à la télévision, dans " Maigret et le tueur ", de Marcel Cravenne," L'éblouissement ", de Jean-Paul Carrère, " Thanatos Palace Hôtel ", de James Thor, " La Vénus d'Ile ", de Robert Réa et joue pour la compagnie Jean-Pierre Bouvier : "Lorenzaccio ",
" Ruy Blas " (rôle de Don Cesar), " Don Juan " (rôle de Sganarelle), " Ceux qui font les clowns". En 1980, Jean-Pierre Bouvier mettra en scène, au théâtre des Mathurins, une pièce écrite et interprétée par Jean-Pierre Bacri, " Le grain de sable ", qui obtiendra le Prix Tristan Bernard. " Je n'aime que le théâtre, avoue Jean-Pierre Bacri. Mais pour être quelqu'un, pouvoir choisir ses rôles, il faut faire du cinéma. Les gens vous croient bons parce qu'ils vous ont vu jouer quinze secondes. Alors que la performance, le vrai record de temps, c'est sur les planches que ça se passe " (in " Le Matin ", 9 octobre 1985). C'est en janvier 1982 qu'on le découvre vraiment à la sortie du Grand Pardon, dans le rôle d'un proxénète obtenu grâce à son ami Gérard Darmon qui l'a présenté à Roger Hanin. Mais auparavant, Jean-Pierre Bacri a joué dans un film peu connu, La femme intégrale, et a fait une apparition dans Le toubib.
Jean-Loup Dabadie écrit à son intention le rôle de l'inspecteur Esperanza (La 7e cible), après l'avoir découvert, en mari paumé, aux côtés de Miou-Miou dans Coup de foudre. En 1985, Jean-Pierre Bacri tourne Subway - qui lui vaut une nomination aux Césars - et fait une apparition brève, mais remarquée, dans On ne meurt que deux fois. Il travaille ensuite à plusieurs reprises avec Jean-Michel Ribes pour le cinéma (" La galette du roi ") et pour le théâtre (" Batailles " et " L'anniversaire ").
1986 sera l'occasion pour Jean-Pierre Bacri d'obtenir son premier grand rôle dans Mort un dimanche de pluie.

En tournant finalement assez peu, en n'apparaissant jamais dans des productions de télévision (sinon une apparition dans "Old Folks at Home", une série inspirée de Patricia Highsmith, en 1989), Jean-Pierre Bacri est pourtant parvenu à un degré assez élevé de notoriété populaire, dépassant l'attachement traditionnel du public français aux seconds rôles drôles et typés. Il a d'ailleurs accepté avec une fréquence décroissante ce genre d'emplois, même s'il y excelle constamment, son personnage de tonton "beauf" au grand cœur, dans La Baule-Les-Pins de Diane Kurys, l'illustrant à merveille.
Mais, lassé par les trop semblables propositions qu'on lui faisait, Bacri s'est tourné en priorité vers l'écriture, avec une réussite d'une ampleur et d'une constance rares. Trouvant en Agnès Jaoui, devenue sa compagne, une complice idéale, il écrit "Cuisine et dépendances", ou comment une soirée entre amis peut dégénérer en règlements de comptes, qui constitue l'un des plus grands succès de la scène théâtrale en 1991. Le duo de scénaristes fait également partie des interprètes de la pièce, avec Zabou et Sam Karmann. Le quatuor est reconduit dans la version cinématographique signée Philippe Muyl. Bacri y incarne un de ces grincheux dont il a le secret, grinçant et cynique, aux dialogues percutants et acérés. Un sillon que creuse encore, trois ans plus tard, "Un air de famille", toujours co-écrit avec Agnès Jaoui. D'abord montée au théâtre, avec un succès constant, l'histoire est adaptée au cinéma, Cédric Klapisch assurant la mise en scène. Le jeu de massacre vise cette fois l'univers de la famille, Bacri, en bistrotier de banlieue que sa femme vient de quitter, n'étant pas le dernier à décocher ses féroces flèches. Mais une certaine émotion et plus de nuances dans la construction des personnages se sont opérées par rapport au scénario précédent et la réception du film est encore plus enthousiaste, Bacri et Jaoui recevant pour leur part le César du meilleur scénario. Ils avaient déjà reçu la statuette pour leur travail avec Alain Resnais, sur son diptyque Smoking / No smoking, adaptation de pièces d'Alan Ayckbourn, exercice de style de haut vol qui joue des différentes éventualités narratives émaillant le récit.
La collaboration du tandem de scénaristes avec le cinéaste est reconduite avec On connaît la chanson, qui intègre des extraits de chansons connues, d'hier et d'aujourd'hui, dans les dialogues mêmes des personnages, se mettant à chanter en play-back avec une autre voix que la leur. Cette trouvaille scénaristique et visuelle est plébiscitée tant par le public que par la profession. Bacri et Jaoui décrochent encore le César du scénario, mais aussi ceux des meilleurs seconds rôles, puisqu'ils jouent aussi, cette fois, dans le film. Et le personnage tenu par Bacri s'éloigne cette fois du pur râleur, pince-sans-rire au masque fermé, qui est devenu presque sa marque de fabrique. Il est ici un quadragénaire tiraillé par le doute, hypocondriaque et angoissé, qui évoque une autre de ses créations, l'année suivante, dans Place Vendôme de Nicole Garcia. Amant sans illusions d'Emmanuelle Seigner puis de Catherine Deneuve, il traîne sa peine avec ironie et amertume rentrée, dans le luxe des grands hôtels parisiens fréquentés par les joailliers et les grosses fortunes.
À cette facette douce-amère répond une disposition toujours prégnante pour la comédie, qui s'exprime dans Didier, premier long métrage de l'ex-Nul Alain Chabat. Sa stupéfaction en découvrant dans son panier le labrador Didier ayant pris forme humaine reste un grand moment d'humour...
Jean-Pierre Bacri a par ailleurs participé en 1994 à deux courts métrages : Bazooka de Laurent Brochand et Perle rare d'Olivier Doran. Et il a retrouvé en 1997 ses complices Jaoui et Karmann dans un autre film court : La méthode, de Thomas Bégin, avant d'interpréter leurs premiers longs respectifs en 1999.

ACTEUR : 

(2003) Comme une image : Etienne

(2002) Les Sentiments, de Noémie Lvovsky : François

(2001) Une femme de ménage  Jacques

(2001) Astérix et Obélix : mission Cléopâtre : Commentateur langouste

(1999) Le Goût des autres : Castella

(1999) Kennedy et moi : Simon Polaris

(1999) Peut-être : le père réveillon

(1998) La Methode

(1998) Un dimanche matin a Marseille

(1998) Place Vendôme : Jean-Pierre

(1997) On connaît la chanson : Nicolas

(1996) Didier : Jean-Pierre Costa

(1996) Un air de famille, Cédric Klapisch : Henri Ménard

(1994) La Cité de la peur : Une victime

(1992) Cuisine et dépendances : Georges

(1992) L' Homme de ma vie : Malcolm

(1991) Le Bal des casse-pieds, de Yves Robert : L'automobiliste irascible

(1990) La Tribu : Roussel

(1990) La Baule-les-Pins : Léon

(1988) Mes meilleurs copains : Eric Guidolini dit Guido

(1988) Bonjour l'angoisse : Desfontaines

(1987) Les Saisons du plaisir : Jacques

(1987) L'Eté en pente douce : Stephane Leheurt aka Fane

(1986) Suivez mon regard : L'ami des singes

(1986) Mort un dimanche de pluie : David Briand

(1985) Rue du départ : L'homme à la BMW

(1985) La Galette du roi : L'élégant

(1985) On ne meurt que deux fois : Le barman

(1985) Subway : L'inspecteur Batman

(1985) Etats d'ame : Romain

(1984) Escalier C : Bruno

(1984) La Septième cible : L'inspecteur Daniel Esperanza

(1983) Le Grand Carnaval : Norbert Castelli

(1982) Edith et Marcel

(1982) Coup de foudre : Costa

(1981) Le Grand Pardon : Jacky Azoulay

(1979) Le Toubib : l'anesthésiste

  

SCENARISTE : 

(2003) Comme une image

(1999) Le Goût des autres

(1997) On connaît la chanson

(1996) Un air de famille, Cédric Klapisch

(1992) Cuisine et dépendances

(1992) Smoking

(1992) No Smoking

César :
2005 : Nomination Meilleur scénario original ou adaptation pour Comme une image
2004 : Nomination Meilleur acteur pour Les Sentiments
2001 : Meilleur scénario original ou adaptation pour Le Goût des autres
2001 : Nomination Meilleur acteur pour Le Goût des autres
2000 : Nomination Meilleur acteur pour Kennedy et moi
1998 : Meilleur acteur dans un second rôle pour On connaît la chanson
1998 : Meilleur scénario original ou adaptation pour On connaît la chanson
1997 : Meilleur scénario original ou adaptation pour Un Air de famille
1994 : Meilleur scénario original ou adaptation pour Smoking / No Smoking
1986 : Nomination Meilleur acteur dans un second rôle pour Subway

European Film Awards :
2004 : Meilleur Scénario pour Comme une image
2000 : Meilleur Scénario pour Le Goût des autres
1998 : Nomination Meilleur Scénario pour On connaît la chanson