Rencontres a Elizabethtown
Réalisateur : Cameron Crowe

Genre : Comédie, Romance

Date : 2 Novembre 2005

Durée : 2 h

Origine : Américain

Distribution : Paramount Pictures / United International Pictures

Titre original : Elizabethtown

 

Résumé

Note de la production

Acteurs :

Orlando Bloom : Drew Baylor
Kirsten Dunst : Claire Colburn
Susan Sarandon : Hollie Baylor
Alec Baldwin : Phil DeVoss
Bruce McGill : Bill Banyon
Judy Greer : Heather Baylor
Jessica Biel : Ellen Kishmore
Paul Schneider : Jessie Baylor
Loudon Wainwright III : Oncle Dale
Gailard Sartain : Charles Dean
Jed Rees : Chuck Hasboro
Paula Deen : Tante Dora
Dan Biggers : Oncle Roy
Alice Marie Crowe : Tante Lena
Tim Devitt : Mitch Baylor
Ted Manson : Sad Joe
Maxwell Steen : Samson
Reid Steen : Samson
Shane Lyons : Charlie Bill, le gamin ébloui
Emily Rutherfurd : Cindy Hasboro
Michael Naughton : un autre cousin
Griffin Grabow : Griffin
Nina Jefferies : Mona immobile
Emily Goldwyn : la star du basketball
Kristin Lindquist : Connie
Allison Munn : Charlotte, la réceptionniste
Tom Humbarger : le concierge du crématorium

Patty Griffin : Sharon
Gregory North : le pilote d'hélicoptère
Steve Seagren : le docker
Guy Stevenson : le 1er agent de sécurité
Jeffrey De Serrano : le 2ème agent de sécurité
Jeanette O'Connor : une assistante
Catherine McGoohan : une assistante
Sean Nepita : Mike Bohannon
Dena Decola : Debbie
David Brandt : le directeur de l'hôtel
Jenny Stewart : les gamines bruyantes
Delaney Keefe : les gamines bruyantes
Travis Howard : l'électricien
Bobby Daniels : Des
Rod Burke : Raymond
Nate Mooney : Trent
Judy Pryor Trice : la femme élégante
Jim Fitzpatrick : Rusty

Jim James : le groupe de Jessie
Two-Tone Tommy : le groupe de Jessie
Patrick Hallahan : le groupe de Jessie
Charlie Crowe : la bande à Jessie (sous le nom Charlie 'Bill' Crowe)
Carl Broemel : le groupe de Jessie
Scott Sener : le groupe de Jessie
John Sullivan : les anciens d'Elizabethtown
Sonny King : les anciens d'Elizabethtown
Erwin Russell Marlowe : les anciens d'Elizabethtown
Michael Hatch : Drew à 6 ans
Masam Holden : Drew à 10 ans

Kelly Pendygraft : Rebecca la demoiselle d’honneur
Jennifer Woods : une demoiselle d'honneur
Alana Ball : la première demoiselle d’honneur
Russell George : Russ de chez Ernestine and Hazel’s
Jonathan K. Dowd : l'employé de la station service
Matt Rabinowitz : Frederick le gars de Florsheim

Directeur Photo : John Toll

Musique : Nancy Wilson

Décors :

Robert Greenfield
Nancy Deren : dessinatrice décors
Maureen Farley : chef accessoiriste
Kevin Morrissey : dessinateur décors
Sean Ginevan : ensemblier

Chef décoration : Clay A. Griffith

Costumes :

Nancy Steiner : chef costumière
Trayce Gigi Field : assistante costumière

Montage :

Mark Livolsi : montage additionnel
David Moritz : chef monteur
Joe Hutshing

Effets Spéciaux :

James Reedy : superviseur effets spéciaux
Allen Hall : coordinateur

Casting :

Andrew S. Brown
Gail Levin
Barbara McCarthy

Direction artistique :

Beat Frutiger
Martha Johnston : assistante

Maquillage :

Mary L. Mastro : styliste coiffure
Maggie Fung : chef maquilleuse
Michèle Burke : création & supervision maquillages
Deborah Patino : chef maquilleuse Orlando Bloom
Susan V. Kalinowski : chef coiffeuse
Matt Dannon : styliste coiffure
Don Rutherford : maquilleuse

Son :

Jeremy Pitts : monteur bruitages deuxième équipe
Robert Deschaine : mixeur synchro deuxième équipe
Joel Dougherty : assistant monteur son
Bud Raymond : opérateur playback musique
Kerry Dean Williams : chef monteur dialogues/synchro deuxième équipe
Michele Perrone : monteuse synchro deuxième équipe
Robin Harlan : bruitages deuxième équipe
Julio Carmona : enregistrement synchro deuxième équipe
Don Coufal : perchman
David Kudell : assistant monteur son
Jeff Wexler : ingénieur
Curt Schulkey : monteur dialogues deuxième équipe
Jonathan Klein : monteur bruitages deuxième équipe
Ron Bedrosian : mixeur synchro deuxième équipe
Carlton Kaller : monteur musique
Philip Rogers : enregistrement synchro
Jeremy Peirson : monteur effets sonores deuxième équipe
Laura Graham : monteuse synchro deuxième équipe
Randy Singer : mixeur bruitages deuxième équipe
Valerie Davidson : monteur bruitages
Anna MacKenzie : monteur dialogues
Skip Lievsay : chef monteur son deuxième équipe
Paul Timothy Carden : monteur dialogues deuxième équipe
Sarah Monat : bruitages deuxième équipe
Tami Treadwell : enregistrement synchro deuxième équipe
Rick Kline : mixeur post-synchro
Jason Ruder : monteur musique
Craig Berkey : monteur effets sonores deuxième équipe

Scénario : Cameron Crowe

Producteur :
Cameron Crowe
Tom Cruise

Paula Wagner

Production :

Cruise-Wagner Productions
Vinyl Films
Paramount Pictures

Producteur executif : Donald J. Lee Jr.

Producteur associé : Andy Fischer

Assistant réalisation :

Rebecca Stefan : second assistant seconde équipe
Scott Andrew Robertson : premier assistant
Sunday Stevens : second assistant
Robert 'Skid' Skidmore : second assistant supplémentaire
Eric Tignini : premier assistant seconde équipe

Lieux de tournage :

Kentucky, USA.
Los Angeles, Californie, USA.

Budget :

Site officiel : France : http://www.uipfrance.com/sites/elizabethtown/

USA : http://www.elizabethtown.com/home.html

Récompenses :

Festival du Film Américain de Deauville : 2005
Avant-premières

 Résumé :
Chacun à droit à l’échec. Mais réussir un VRAI fiasco, rater un projet de longue haleine auquel on croyait dur comme fer, ruiner d’un coup des centaines de vies, couler une boîte en 24 heures demande des dispositions particulières.
C’est l’exploit que vient d’accomplir le designer Drew Baylor en créant la chaussure de sport Mercury, une aberration dont le lancement imminent pourrait bien être le bide du siècle, avec une perte sèche annoncée de 1 milliard de dollars.
À trois jours de l’apocalypse, Drew en est à sa deuxième tentative de harakiri lorsqu’il reçoit un appel affolé de sa soeur. Leur père, Mitch, vient de mourir, et leur mère a sombré dans un tel état de confusion et d’agitation qu’elle est incapable de se rendre dans le Kentucky pour les funérailles. Il revient à Drew de régler les détails de la cérémonie avec la famille et les nombreux amis du défunt : des gens inconnus ou perdus de vue depuis des années, qui l’admirent presque autant que leur cher Mitch et qui voient – encore – en lui le plus brillant des Baylor.
Sur le chemin d’Elizabethtown (Kentucky), Drew fait un retour sur lui-même et tente de recomposer l’image de ce père qu’il connaissait au fond si mal. Dans l’avion désert, Claire, une hôtesse enjouée, dont rien ne semble pouvoir entamer l’optimisme, le soûle toute la nuit de confidences décousues et l’entreprend sur mille sujets. Le matin, elle lui trace un itinéraire qu’elle dit infaillible : qu’il s’y conforme, et il arrivera à coup sûr à bon port. Leurs chemins se séparent alors, mais se croisent bientôt à nouveau pour quelques heures... et à nouveau. Dans l’urgence et la précarité de ces brèves rencontres, se construira quelque chose qui n’a pas encore de nom. Et Claire sera là, à ses côtés, alors même que Drew ne l’espérait plus, pour l’accompagner dans le deuil, les rires et les larmes. Pour devenir son guide à travers l’Amérique, tout le long de son délicat parcours de mémoire... et encore bien au-delà.

 Note de la production

Expériences personnelles
Les personnages
La musique
Sur la route d’ Elizabethtown

Expériences personnelles

«Comment dire adieu à un homme qu’on connaissait à peine de son vivant ?»
C’est à partir de cette question, d’une résonance toute personnelle, que le scénariste/réalisateur Cameron Crowe choisit d’écrire Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) . Puisant une fois encore dans ses propres expériences, Crowe s’est souvenu des émotions complexes que suscita en lui la disparition brutale de son père. Héros de cette tragi-comédie familiale, le jeune Drew Baylor (Orlando Bloom) commence à découvrir réellement son père et à en prendre la mesure dans les jours qui suivent son décès. Obligé de faire bonne figure face à une pittoresque légion de parents et d’amis inconnus, Drew trouve un soutien inespéré en la personne d’une jeune hôtesse de l’air (Kirsten Dunst), dont l’humour et l’optimisme l’aideront à traverser une des périodes les plus difficiles de sa vie. Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) est un voyage, un retour aux sources en même temps qu’une ode à l’amour, à l’espoir et à la résilience. Poussant jusqu’au bout l’hommage, Crowe a souhaité en faire le genre de film que son propre père appréciait le plus : «un film qui mêle intiment le rire et les larmes».
Paula Wagner :
«Cameron n’est pas seulement l’un des grands scénaristes-réalisateurs de notre temps. C’est aussi un merveilleux chroniqueur de la vie réelle, plein de malice, de charme et de générosité. Il sait vous faire rire des faiblesses d’un personnage et, l’instant d’après, vous arracher des larmes. Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) nous entraîne dans l’un de ses voyages les plus personnels – un voyage qui finit par devenir le nôtre.»
Orlando Bloom :
«Cameron a le don de capter la vie, de la donner à voir dans sa plénitude. Il nous la rend si proche, si authentique, que l’on ne sait trop s’il faut en rire ou en pleurer.»
Kirsten Dunst :
« Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) n’est pas qu’une comédie, ou un drame, ni une simple histoire d’amour – c’est un film qui parle de la vie et des moments d’intimité qui surgissent au détour d’une rencontre entre deux personnes. Il entrecroise quantité d’histoires différentes, sans
prétendre délivrer de message. Cela ressemble parfois à une «tranche de vie», mais si vous y regardez de plus près, chaque réplique, chaque action est porteuse de sens. Cela s’appelle… un film de Cameron Crowe.»
En 1989, Crowe venait tout juste d’assister à la sortie de son premier film : Un Monde pour nous – une sortie discrète, jusqu’à ce que les critiques Siskel et Ebert portent aux nues le travail de ce jeune réalisateur. Le père de Crowe rendait visite à sa famille dans le Kentucky et partageait sa joie à la lecture de ces louanges lorsqu’il fut terrassé par une crise cardiaque. Ce fut un choc terrible pour Crowe, qui le hanta durablement. Au fil des ans, la réputation de scénariste réalisateur de Cameron Crowe ne cessa de grandir, portée par des succès critiques et populaires comme Singles, Jerry Maguire, Presque célèbre et Vanilla Sky.
Tous ces films avaient un rapport direct avec sa vie. Le récit de ses années d’apprentissage à «Rolling Stone» dans Presque célèbre en est sans doute l’exemple le plus évident, qui devait lui rapporter l’Oscar du meilleur scénario. Frances McDormand s’y distinguait, au sein d’une brillante distribution, dans le rôle d’Alice, figure maternelle hautement pittoresque à laquelle le film était dédié. Quelques années plus tard, Cameron Crowe jugea qu’il était temps d’honorer la mémoire de son père…
Cameron Crowe :
«Curieusement, j’ai d’abord résisté à la tentation d’écrire des choses très personnelles sur ma vie et ma famille. Même les livres que je lisais durant ma jeunesse étaient rarement écrits à la première personne. Et puis, à dix-huit ans, «Rolling Stone» m’a commandé un article que je ne pouvais rédiger autrement : «How I Learned About Sex». Ce fut un tournant et une révélation. L’article rencontra un echo immédiat. Des gens m’écrivirent, des amis et des rédacteurs me dirent : «J’ai eu l’impression que tu racontais ma vie». Et c’est ce qui continue de m’arriver périodiquement. Plus l’histoire que je conte m’est personnelle, plus elle semble intéresser les gens. Après Presque célèbre, on m’a souvent interrogé sur mon père : «Quel genre d’homme était-ce ? À quoi ressemblait-il ?» Je lui avais consacré une nouvelle, intitulée «My Father’s Highway», qui était l’une de mes favorites, quoiqu’elle restât au fond d’un tiroir. Et puis, un jour…» Cela se passait durant l’été 2002, peu après la sortie de Vanilla Sky. Cameron Crowe accompagnait sa femme, Nancy Wilson, en tournée avec le groupe Heart. Traversant en bus le Kentucky, il fut frappé par l’extraordinaire beauté de ces paysages et de «ces collines bleu acier» qu’il n’avait pas revues depuis l’enterrement de son père en 1989. Il n’en fallut pas plus pour déclencher son inspiration.
Cameron Crowe :
«J’ai lâché la tournée, j’ai loué une voiture, je suis allé me perdre sur les routes du Kentucky et j’ai écrit d’un jet Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) »
Ce fut un exercice chargé d’émotions intenses. Crowe y trouva une occasion privilégiée d’évoquer la résurrection de nos espoirs au-delà de l’échec et du deuil et de faire défiler quantité de personnages contrastés et hauts en couleur.
Cameron Crowe :
«J’écris fréquemment des histoires peuplées de gens qu’on pourrait qualifier de «ratés», parce qu’ils sont à mes yeux d’authentiques héros. Ils digèrent leurs échecs, les surmontent et continuent à avancer. Ils croient en la vie, ils se veulent positifs. L’autre option est, de toute manière, bien plus noire et beaucoup moins plaisante.»
Dans Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) , Drew vient d’être licencié pour le fiasco (annoncé) d’un modèle de chaussures auquel il avait consacré de longs mois de travail lorsqu’il apprend la mort soudaine de son père, à l’autre bout des États-Unis. Sa mère, bouleversée, incapable de faire face à la situation, le charge de se rendre dans le Kentucky, d’y affronter le reste de la famille, puis de ramener ses cendres à Portland (Oregon). C’est durant la première phase de ce voyage mouvementé que Drew fait connaissance avec celle que Crowe appelle «la messagère d’amour» du film, l’hôtesse de l’air Claire Colburn. La jeune femme s’est fixé une mission dans la vie : apporter du bonheur aux gens, les aider à surmonter leurs problèmes. Elle prend aussitôt en main le sort de Drew.
Cameron Crowe :
«Au début du film, Drew a essuyé un sérieux revers professionnel, mais le drame commence vraiment avec l’annonce de la mort de ce père qu’il a si mal connu. Comme lui, nous espérons pouvoir un jour dialoguer avec nos parents d’égal à égal, avoir des échanges adultes. Mais nous croyons avoir tout le temps, et différons ou négligeons d’année en année ces opportunités . Grâce à Claire et sa «feuille de route» si élaborée, Drew va enfin découvrir son père et se retrouver lui-même. Il n’est jamais trop tard… « Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) reflète très exactement l’idée que je m’en faisais à l’origine. Il s’ouvre par une «fin» et se conclut sur une ouverture, et j’espère qu’en sortant de la salle, vous vous direz : ces gens-là vont me manquer…»


Les personnages

Orlando Bloom :
«J’ai pensé dès le départ que ce serait une histoire touchante et qu’une bonne partie du public s’y reconnaîtrait. C’est très libérateur de voir quelqu’un comme Drew se confronter à la vie, à la mort, au succès et à l’échec. Cela vous montre que nul n’échappe à ces expériences.»
Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) marque la deuxième collaboration entre Cameron Crowe et Bloom… après un spot de 30 secondes tourné pour GAP, avec le concours de l’actrice Kate Beckinsale. Crowe avait été impressionné par le comédien (qu’on ne connaissait encore que pour un petit role dans La Chute du Faucon Noir et une participation modeste au Seigneur des anneaux), et tous deux s’étaient promis de retravailler ensemble. Sur les conseils du réalisateur, Bloom passa de nombreuses heures à étudier des classiques comme Indiscrétions de George Cukor, Les Plus belles années de notre vie de William Wyler et, surtout, La Garçonnière de Billy Wilder, qu’il visionna fréquemment, à l’instar de ses partenaires.
Orlando Bloom :
«Cameron me disait : «Observe bien Jack Lemmon dans ce film. Drew a la même tendresse, et dans ses bons jours, il possède l’élégance et la classe d’un jeune Cary Grant.»
Paula Wagner :
«Orlando est prodigieusement doué. Il investit dans le personnage de Drew une énergie et une clairvoyance qui font du film une expérience transcendante. Il confère une remarquable subtilité à cet homme drôle et charmant dont l’univers va s’ouvrir en l’espace de quelques jours, s’enrichir à travers le souvenir de son père et sous l’influence de Claire. Orlando a relevé avec aisance tous les défis de cette quête intérieure pour aboutir à une magnifique scène de catharsis qui touchera tous les spectateurs. C’est une performance d’acteur rare, qui nous le révèle sous un jour inédit.»
Cameron Crowe :
«Grâce à ces visions répétées du chef-d’oeuvre de Wilder, Orlando est maintenant capable d’imiter à la perfection Jack Lemmon! Mais son principal atout est de posséder les qualities qui distinguent un grand acteur : une âme, un coeur, de l’humour – et assez de sensibilité pour nous les offrir à l’écran.»
En s’imprégnant de ces classiques, Orlando Bloom captait du même coup l’esprit de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) :
«Ces films ne contiennent ni effet visuel ni explosion. Ce sont des histoires humaines qui parlent de la famille, de la vie, de la mort.
Et c’est bien dans cette veine que s’inscrit aujourd’hui le cinéma de Cameron.» Pour le rôle de Claire Colburn, Cameron Crowe souhaitait une présence radieuse, une femme qui deviendrait «l’âme du film et ne serait rien d’autre qu’un messager d’amour». Il découvrit dès le début du tournage qu’il avait fait le bon choix avec Kirsten Dunst :
«Elle était au diapason du rôle, extraordinairement instinctive et juste. C’était un bonheur de travailler avec elle.»
Kirsten Dunst :
«C’était vraiment facile d’entrer dans le rôle, d’adopter son regard sur la vie, son altruisme, sa positivité. Claire est un des plus beaux personages qu’on puisse proposer à une fille de mon âge.»
Claire est une hôtesse de l’air qui prend son travail très au sérieux :
«C’est le genre de fille qui cherche à se rendre utile et à apporter du bonheur aux autres», poursuit Kirsten Dunst. «Ma mère a exercé ce métier dans les années soixante et soixante-dix. Je pense que je l’ai dans le sang! Quant à Orlando, c’est quelqu’un de très doué, de très sensible. Il n’est absolument pas blasé, et nos rapports furent d’autant plus faciles que c’est un pitre, comme moi. Nous n’avons jamais essayé de nous la jouer cool, tout s’est passé de la manière la plus simple. Je n’avais encore jamais travaillé avec un réalisateur qui s’implique à ce point dans mon travail d’actrice. Cameron crée sur le plateau une ambiance détendue qui vous met en sécurité.
Je me suis sentie soutenue par lui aussi bien que par l’ensemble de l’équipe.»
Paula Wagner :
«Kirsten livre une interprétation sans faille, profondément honnête, de Claire. Elle n’est pas seulement une professionnelle accomplie mais une actrice naturellement douée qui s’attache à mettre à nu la vérité intime de ses rôles. Elle crée ici un personnage totalement original, que vous avez l’étrange impression de connaître depuis toujours. Ou, pour paraphraser Claire :
«une fille impossible à oublier, mais dont on a du mal à se souvenir».
Cameron Crowe confia à Susan Sarandon le rôle d’Hollie, la mère récemment divorcée de Drew :
«Hollie Baylor est une femme de chair et de sang en même temps qu’une cérébrale lancée dans une quête incessante de savoir et de vérité.
Susan Sarandon est une icône. Elle éveille chez le spectateur des émotions fortes, elle tisse avec lui des liens si profonds que ses personnages en deviennent inoubliables.»
Hollie réagit en deux temps à la mort de son mari, Mitch. Elle commence par s’effondrer, obligeant Drew à régler toutes les démarches à sa place. Puis, elle resurgit, contre toute attente, dans la dernière partie du film pour affirmer avec un humour robuste sa détermination à ne pas se laisser abattre.
Susan Sarandon :
«C’est une femme solide. On sent qu’elle arrivera à surmonter l’épreuve. J’adore son punch. Cameron a écrit un beau rôle et ce fut un bonheur de travailler avec lui sur ce film où il s’était passionnément investi. Je lui suis reconnaissante de m’avoir fait participer à ce voyage… et de m’avoir permis de dévoiler mes fabuleux talents de danseuse de claquettes!»
Les rôles «secondaires», richement étoffés, sont tenus par des acteurs de premiers plans – vétérans consacrés et nouveaux venus aux talents prometteurs.
Alec Baldwin interprète Phil, le patron pseudo-zen et faussement paternel de Drew, qui le saque sans état d’âme pour le fiasco annoncé de sa firme.
Jessica Biel incarne Ellen, la petite amie de Drew, qui le plaque froidement à quelques jours de ce désastre financier.
L’acteur de composition Bruce McGill joue Bill Banyon, un ancien ami de Mitch, qu’Hollie déteste cordialement et soupçonne d’escroquerie.
Judy Greer interprète Heather, la soeur hyper-stressée de Drew, qui subit de plein fouet l’accès dépressif de leur mère. Fan de l’actrice, Crowe ne put que se réjouir de la qualité de ses scènes avec Susan Sarandon :
«Elles forment un merveilleux tandem, drôle et authentique à la fois.»
Après avoir vu All the Real Girls, Crowe choisit Paul Schneider pour interpréter Jessie Baylor, le cousin de Drew qui sert à ce dernier de guide dans le maquis familial. Père célibataire, aux prises avec un incorrigible gamin de cinq ans, Jessie est habité par un rêve : relancer le groupe rock de ses années de lycée, Ruckus. Pour initier Schneider à la scène musicale du Kentucky, Cameron Crowe lui demanda de participer à une tournée du groupe local My Morning Jacket.
Crowe et sa fidèle directrice de casting Gail Levin sélectionnèrent pour les petits rôles un échantillon pittoresque, comprenant des personnalités aussi diverses que Paula Deen, présentatrice de l’émission «Paula’s Home Cooking» sur Food Network, dans le rôle de Tante Dora ; l’auteurcompositeur- interprète Loudon Wainwright, dans le rôle d’Oncle Dale ; la propre mère du cinéaste, Alice Marie Crowe, dans celui de Tante Lena ; sans oublier des musiciens comme Patty Griffin (Sharon), Charlie Crowe (cousin de Cameron) et les membres de My Morning Jacket, qui incarnent le groupe fictif Ruckus.


La musique

La musique joue, comme dans tous les films de Cameron Crowe, un rôle vital dans Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004)
Cameron Crowe :
«J’écris très souvent en musique et effectue très tôt la présélection des airs qui figureront dans la BO. Je dresse de longues listes dans un classeur qui finit par avoir l’épaisseur d’un script, et il m’arrive d’avoir cinquante idées de chansons pour une seule et même scène. Mais le moment le plus jouissif est celui où je découvre, au montage, que mon choix était le bon.»
Paula Wagner :
«Cameron a une connaissance encyclopédique de la musique de notre temps et le don de la marier de façon inoubliable à ses images.
Ses musiques reflètent à la perfection l’essence de la scène, qu’il y soit question d’amour, de douleur, de deuil ou de rédemption.»
La musique est également très présente sur le plateau, car, avant une prise, Crowe fait presque toujours jouer la chanson qui, selon lui, traduit le mieux l’émotion du moment et peut aider le comédien à capter l’essence de la scène ou du personnage.
Le réalisateur découvrit avec plaisir que ses deux vedettes avaient adopté la meme démarche : «Kirsten et Orlando sont fans de musique et s’en remplissent les oreilles pendant des heures. Ils avaient téléchargé quantité de titres géniaux qu’ils se faisaient découvrir réciproquement – d’où leurs fréquents retards aux répétitions!»
«Cameron fait souvent jouer de la musique sur le plateau», ajoute Orlando Bloom, «ce qui est tout à fait normal, puisqu’il écrit en musique et a constamment une musique, un rythme en tête.»
Dès le casting, Cameron Crowe fit ainsi jouer un air de Tom Petty : «It’ All Work Out», qu’il se passait déjà en travaillant au personnage de Claire.
Cameron Crowe :
«Nous l’avons joué lors de notre première rencontre avec Kirsten et cela collait si bien à son personnage que nous en avons fait le theme de Claire.»
«My Father’s Gun» d’Elton John est un autre morceau-clé de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) Il accompagne la scène où Drew se recueille pour la première fois devant la dépouille de Mitch, et est repris durant son voyage final.
Cameron Crowe :
«L’album «Tumbleweed Connection» dont est extrait cet air est l’un des plus appréciés d’Elton John, et cette composition en est un titre phare. Elton nous donne ici sa vision de l’Amérique, de la famille, de ses origines.
C’est son Elizabethtown, et je lui suis profondément reconnaissant de m’avoir autorisé à utiliser «My Father’s Gun». C’est une de mes chansons favorites, qui commence sur une discrète note de mélancolie et se mue en une célébration de la vie – tout comme le personnage de Claire.»
La dernière portion du film est aussi la plus riche en musiques. Durant cette longue séquence, Drew écoute en continu la compilation que Claire lui a préparée pour accompagner son voyage et favoriser son dialogue post-mortem avec Mitch. La scène contient des airs de styles très contrastés, qui en sous-tendent l’émotion et illustrent l’éclectisme et la culture musicale encyclopédique de Cameron Crowe.
Épouse et collaboratrice régulière de Crowe, la co-fondatrice du groupe Heart Nancy Wilson a écrit la partition de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) et signé plusieurs des chansons originales de la BO. Depuis 1989, elle a participé en tant qu’auteur, compositrice et/ou interprète à tous les films du réalisateur.


Sur la route d’ Elizabethtown

Cameron Crowe :
«À l’époque, déjà lointaine, où je travaillais à «Rolling Stone», je rencontrais souvent en tournée des fans de l’Arkansas, du Texas ou de l’Oklahoma, qui me demandaient «Mais pourquoi ton magazine ne parle-t-il jamais de nous ni de notre région ?» En écrivant Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) j’avais aussi le désir d’évoquer des gens qui ne sont ni de New York, ni de Los Angeles, ni d’aucune de ces métropoles connues de tous. Et je me suis dit : «Parlons un peu d’Elizabethtown.»
Cameron Crowe tenait tout particulièrement à filmer au Kentucky durant les mois d’été pour capter la chaleur écrasante et l’humidité qui règnent en cette saison et qui imprègnent l’histoire. La quasi-totalité des interprètes principaux découvraient cette région pour la première fois et furent très vite sensibles à son ambiance si particulière.
Elizabethtown se situe à une soixantaine de kilomètres de Louisville. La ville, semblable à tant d’autres, n’a aucune incidence sur l’intrigue, mais son nom plaisait au réalisateur : «Cela sonnait bien à mon oreille. En outre, elle se situe à mi-chemin de Louisville et Nashville (Tennessee), ce qui favorisait le deuxième rendez- vous de Drew et Claire, ce double voyage qu’ils accomplissent l’un vers l’autre.»
L’équipe passa six semaines dans le Kentucky. Basée à Louisville, elle filma certaines des scènes les plus importantes dans les environs de cette ville, ainsi qu’à Lexington.
Crowe, qui s’était fait d’emblée une idée précise du look de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) et son chef décorateur, Clay Griffith, cherchèrent fréquemment leur inspiration dans l’oeuvre de Norman Rockwell et les photos de Robert Frank, Elliott Erwitt et Gary Winogrand, qui ont si brillamment capté l’âme de l’Amérique profonde et son histoire, des années cinquante aux années soixante-dix.
Le directeur photo John Toll, qui avait déjà tourné Simpatico dans le Kentucky, fut ravi d’y retourner : « Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) est ma troisième
collaboration avec Cameron. Je sens que c’est celle pour laquelle nous étions idéalement faits l’un et l’autre.»
Pour le grand voyage final de Drew, l’équipe fut «réduite» à une centaine de techniciens et sillonna en six jours quatre états : le Tennessee (avec arrêts à l’Arcade Restaurant, niciens et sillonna en six jours quatre états : le Tennessee (avec arrêts à l’Arcade Restaurant, à l’Earnestine and Hazel’s Blues Bar et au National Civil Rights Museum), l’Arkansas (pour une visite au gigantesque Dinosaur World d’Eureka Springs et une traversée du fameux Beaver Bridge), l’Oklakoma (pour une visite au National Memorial, érigé en hommage aux victimes de l’attentat du 19 avril 1995 contre l’Alfred P. Murrah Federal Building) et le Nevada.