Expériences
personnelles
«Comment
dire adieu à un homme quon connaissait à peine de
son vivant ?»
Cest à partir de cette question, dune résonance
toute personnelle, que le scénariste/réalisateur Cameron
Crowe choisit décrire Rencontres à Elizabethtown
(Elizabethtown) (2004) . Puisant une fois encore dans ses propres expériences,
Crowe sest souvenu des émotions complexes que suscita en
lui la disparition brutale de son père. Héros de cette
tragi-comédie familiale, le jeune Drew Baylor (Orlando Bloom)
commence à découvrir réellement son père
et à en prendre la mesure dans les jours qui suivent son décès.
Obligé de faire bonne figure face à une pittoresque légion
de parents et damis inconnus, Drew trouve un soutien inespéré
en la personne dune jeune hôtesse de lair (Kirsten
Dunst), dont lhumour et loptimisme laideront à
traverser une des périodes les plus difficiles de sa vie. Rencontres
à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) est un voyage, un retour
aux sources en même temps quune ode à lamour,
à lespoir et à la résilience. Poussant jusquau
bout lhommage, Crowe a souhaité en faire le genre de film
que son propre père appréciait le plus : «un film
qui mêle intiment le rire et les larmes».
Paula Wagner :
«Cameron nest pas seulement lun des grands scénaristes-réalisateurs
de notre temps. Cest aussi un merveilleux chroniqueur de la vie
réelle, plein de malice, de charme et de générosité.
Il sait vous faire rire des faiblesses dun personnage et, linstant
daprès, vous arracher des larmes. Rencontres à Elizabethtown
(Elizabethtown) (2004) nous entraîne dans lun de ses voyages
les plus personnels un voyage qui finit par devenir le nôtre.»
Orlando Bloom :
«Cameron a le don de capter la vie, de la donner à voir
dans sa plénitude. Il nous la rend si proche, si authentique,
que lon ne sait trop sil faut en rire ou en pleurer.»
Kirsten Dunst :
« Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) nest
pas quune comédie, ou un drame, ni une simple histoire
damour cest un film qui parle de la vie et des moments
dintimité qui surgissent au détour dune rencontre
entre deux personnes. Il entrecroise quantité dhistoires
différentes, sans
prétendre délivrer de message. Cela ressemble parfois
à une «tranche de vie», mais si vous y regardez de
plus près, chaque réplique, chaque action est porteuse
de sens. Cela sappelle
un film de Cameron Crowe.»
En 1989, Crowe venait tout juste dassister à la sortie
de son premier film : Un Monde pour nous une sortie discrète,
jusquà ce que les critiques Siskel et Ebert portent aux
nues le travail de ce jeune réalisateur. Le père de Crowe
rendait visite à sa famille dans le Kentucky et partageait sa
joie à la lecture de ces louanges lorsquil fut terrassé
par une crise cardiaque. Ce fut un choc terrible pour Crowe, qui le
hanta durablement. Au fil des ans, la réputation de scénariste
réalisateur de Cameron Crowe ne cessa de grandir, portée
par des succès critiques et populaires comme Singles, Jerry Maguire,
Presque célèbre et Vanilla Sky.
Tous ces films avaient un rapport direct avec sa vie. Le récit
de ses années dapprentissage à «Rolling Stone»
dans Presque célèbre en est sans doute lexemple
le plus évident, qui devait lui rapporter lOscar du meilleur
scénario. Frances McDormand sy distinguait, au sein dune
brillante distribution, dans le rôle dAlice, figure maternelle
hautement pittoresque à laquelle le film était dédié.
Quelques années plus tard, Cameron Crowe jugea quil était
temps dhonorer la mémoire de son père
Cameron Crowe :
«Curieusement, jai dabord résisté à
la tentation décrire des choses très personnelles
sur ma vie et ma famille. Même les livres que je lisais durant
ma jeunesse étaient rarement écrits à la première
personne. Et puis, à dix-huit ans, «Rolling Stone»
ma commandé un article que je ne pouvais rédiger
autrement : «How I Learned About Sex». Ce fut un tournant
et une révélation. Larticle rencontra un echo immédiat.
Des gens mécrivirent, des amis et des rédacteurs
me dirent : «Jai eu limpression que tu racontais ma
vie». Et cest ce qui continue de marriver périodiquement.
Plus lhistoire que je conte mest personnelle, plus elle
semble intéresser les gens. Après Presque célèbre,
on ma souvent interrogé sur mon père : «Quel
genre dhomme était-ce ? À quoi ressemblait-il ?»
Je lui avais consacré une nouvelle, intitulée «My
Fathers Highway», qui était lune de mes favorites,
quoiquelle restât au fond dun tiroir. Et puis, un
jour
» Cela se passait durant lété 2002,
peu après la sortie de Vanilla Sky. Cameron Crowe accompagnait
sa femme, Nancy Wilson, en tournée avec le groupe Heart. Traversant
en bus le Kentucky, il fut frappé par lextraordinaire beauté
de ces paysages et de «ces collines bleu acier» quil
navait pas revues depuis lenterrement de son père
en 1989. Il nen fallut pas plus pour déclencher son inspiration.
Cameron Crowe :
«Jai lâché la tournée, jai loué
une voiture, je suis allé me perdre sur les routes du Kentucky
et jai écrit dun jet Rencontres à Elizabethtown
(Elizabethtown) (2004) »
Ce fut un exercice chargé démotions intenses. Crowe
y trouva une occasion privilégiée dévoquer
la résurrection de nos espoirs au-delà de léchec
et du deuil et de faire défiler quantité de personnages
contrastés et hauts en couleur.
Cameron Crowe :
«Jécris fréquemment des histoires peuplées
de gens quon pourrait qualifier de «ratés»,
parce quils sont à mes yeux dauthentiques héros.
Ils digèrent leurs échecs, les surmontent et continuent
à avancer. Ils croient en la vie, ils se veulent positifs. Lautre
option est, de toute manière, bien plus noire et beaucoup moins
plaisante.»
Dans Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) , Drew
vient dêtre licencié pour le fiasco (annoncé)
dun modèle de chaussures auquel il avait consacré
de longs mois de travail lorsquil apprend la mort soudaine de
son père, à lautre bout des États-Unis. Sa
mère, bouleversée, incapable de faire face à la
situation, le charge de se rendre dans le Kentucky, dy affronter
le reste de la famille, puis de ramener ses cendres à Portland
(Oregon). Cest durant la première phase de ce voyage mouvementé
que Drew fait connaissance avec celle que Crowe appelle «la messagère
damour» du film, lhôtesse de lair Claire
Colburn. La jeune femme sest fixé une mission dans la vie
: apporter du bonheur aux gens, les aider à surmonter leurs problèmes.
Elle prend aussitôt en main le sort de Drew.
Cameron Crowe :
«Au début du film, Drew a essuyé un sérieux
revers professionnel, mais le drame commence vraiment avec lannonce
de la mort de ce père quil a si mal connu. Comme lui, nous
espérons pouvoir un jour dialoguer avec nos parents dégal
à égal, avoir des échanges adultes. Mais nous croyons
avoir tout le temps, et différons ou négligeons dannée
en année ces opportunités . Grâce à Claire
et sa «feuille de route» si élaborée, Drew
va enfin découvrir son père et se retrouver lui-même.
Il nest jamais trop tard
« Rencontres à Elizabethtown
(Elizabethtown) (2004) reflète très exactement lidée
que je men faisais à lorigine. Il souvre par
une «fin» et se conclut sur une ouverture, et jespère
quen sortant de la salle, vous vous direz : ces gens-là
vont me manquer
»
Les personnages
Orlando
Bloom :
«Jai pensé dès le départ que ce serait
une histoire touchante et quune bonne partie du public sy
reconnaîtrait. Cest très libérateur de voir
quelquun comme Drew se confronter à la vie, à la
mort, au succès et à léchec. Cela vous montre
que nul néchappe à ces expériences.»
Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) marque la deuxième
collaboration entre Cameron Crowe et Bloom
après un spot
de 30 secondes tourné pour GAP, avec le concours de lactrice
Kate Beckinsale. Crowe avait été impressionné par
le comédien (quon ne connaissait encore que pour un petit
role dans La Chute du Faucon Noir et une participation modeste au Seigneur
des anneaux), et tous deux sétaient promis de retravailler
ensemble. Sur les conseils du réalisateur, Bloom passa de nombreuses
heures à étudier des classiques comme Indiscrétions
de George Cukor, Les Plus belles années de notre vie de William
Wyler et, surtout, La Garçonnière de Billy Wilder, quil
visionna fréquemment, à linstar de ses partenaires.
Orlando Bloom :
«Cameron me disait : «Observe bien Jack Lemmon dans ce film.
Drew a la même tendresse, et dans ses bons jours, il possède
lélégance et la classe dun jeune Cary Grant.»
Paula Wagner :
«Orlando est prodigieusement doué. Il investit dans le
personnage de Drew une énergie et une clairvoyance qui font du
film une expérience transcendante. Il confère une remarquable
subtilité à cet homme drôle et charmant dont lunivers
va souvrir en lespace de quelques jours, senrichir
à travers le souvenir de son père et sous linfluence
de Claire. Orlando a relevé avec aisance tous les défis
de cette quête intérieure pour aboutir à une magnifique
scène de catharsis qui touchera tous les spectateurs. Cest
une performance dacteur rare, qui nous le révèle
sous un jour inédit.»
Cameron Crowe :
«Grâce à ces visions répétées
du chef-doeuvre de Wilder, Orlando est maintenant capable dimiter
à la perfection Jack Lemmon! Mais son principal atout est de
posséder les qualities qui distinguent un grand acteur : une
âme, un coeur, de lhumour et assez de sensibilité
pour nous les offrir à lécran.»
En simprégnant de ces classiques, Orlando Bloom captait
du même coup lesprit de Rencontres à Elizabethtown
(Elizabethtown) (2004) :
«Ces films ne contiennent ni effet visuel ni explosion. Ce sont
des histoires humaines qui parlent de la famille, de la vie, de la mort.
Et cest bien dans cette veine que sinscrit aujourdhui
le cinéma de Cameron.» Pour le rôle de Claire Colburn,
Cameron Crowe souhaitait une présence radieuse, une femme qui
deviendrait «lâme du film et ne serait rien dautre
quun messager damour». Il découvrit dès
le début du tournage quil avait fait le bon choix avec
Kirsten Dunst :
«Elle était au diapason du rôle, extraordinairement
instinctive et juste. Cétait un bonheur de travailler avec
elle.»
Kirsten Dunst :
«Cétait vraiment facile dentrer dans le rôle,
dadopter son regard sur la vie, son altruisme, sa positivité.
Claire est un des plus beaux personages quon puisse proposer à
une fille de mon âge.»
Claire est une hôtesse de lair qui prend son travail très
au sérieux :
«Cest le genre de fille qui cherche à se rendre utile
et à apporter du bonheur aux autres», poursuit Kirsten
Dunst. «Ma mère a exercé ce métier dans les
années soixante et soixante-dix. Je pense que je lai dans
le sang! Quant à Orlando, cest quelquun de très
doué, de très sensible. Il nest absolument pas blasé,
et nos rapports furent dautant plus faciles que cest un
pitre, comme moi. Nous navons jamais essayé de nous la
jouer cool, tout sest passé de la manière la plus
simple. Je navais encore jamais travaillé avec un réalisateur
qui simplique à ce point dans mon travail dactrice.
Cameron crée sur le plateau une ambiance détendue qui
vous met en sécurité.
Je me suis sentie soutenue par lui aussi bien que par lensemble
de léquipe.»
Paula Wagner :
«Kirsten livre une interprétation sans faille, profondément
honnête, de Claire. Elle nest pas seulement une professionnelle
accomplie mais une actrice naturellement douée qui sattache
à mettre à nu la vérité intime de ses rôles.
Elle crée ici un personnage totalement original, que vous avez
létrange impression de connaître depuis toujours.
Ou, pour paraphraser Claire :
«une fille impossible à oublier, mais dont on a du mal
à se souvenir».
Cameron Crowe confia à Susan Sarandon le rôle dHollie,
la mère récemment divorcée de Drew :
«Hollie Baylor est une femme de chair et de sang en même
temps quune cérébrale lancée dans une quête
incessante de savoir et de vérité.
Susan Sarandon est une icône. Elle éveille chez le spectateur
des émotions fortes, elle tisse avec lui des liens si profonds
que ses personnages en deviennent inoubliables.»
Hollie réagit en deux temps à la mort de son mari, Mitch.
Elle commence par seffondrer, obligeant Drew à régler
toutes les démarches à sa place. Puis, elle resurgit,
contre toute attente, dans la dernière partie du film pour affirmer
avec un humour robuste sa détermination à ne pas se laisser
abattre.
Susan Sarandon :
«Cest une femme solide. On sent quelle arrivera à
surmonter lépreuve. Jadore son punch. Cameron a écrit
un beau rôle et ce fut un bonheur de travailler avec lui sur ce
film où il sétait passionnément investi.
Je lui suis reconnaissante de mavoir fait participer à
ce voyage
et de mavoir permis de dévoiler mes fabuleux
talents de danseuse de claquettes!»
Les rôles «secondaires», richement étoffés,
sont tenus par des acteurs de premiers plans vétérans
consacrés et nouveaux venus aux talents prometteurs.
Alec Baldwin interprète Phil, le patron pseudo-zen et faussement
paternel de Drew, qui le saque sans état dâme pour
le fiasco annoncé de sa firme.
Jessica Biel incarne Ellen, la petite amie de Drew, qui le plaque froidement
à quelques jours de ce désastre financier.
Lacteur de composition Bruce McGill joue Bill Banyon, un ancien
ami de Mitch, quHollie déteste cordialement et soupçonne
descroquerie.
Judy Greer interprète Heather, la soeur hyper-stressée
de Drew, qui subit de plein fouet laccès dépressif
de leur mère. Fan de lactrice, Crowe ne put que se réjouir
de la qualité de ses scènes avec Susan Sarandon :
«Elles forment un merveilleux tandem, drôle et authentique
à la fois.»
Après avoir vu All the Real Girls, Crowe choisit Paul Schneider
pour interpréter Jessie Baylor, le cousin de Drew qui sert à
ce dernier de guide dans le maquis familial. Père célibataire,
aux prises avec un incorrigible gamin de cinq ans, Jessie est habité
par un rêve : relancer le groupe rock de ses années de
lycée, Ruckus. Pour initier Schneider à la scène
musicale du Kentucky, Cameron Crowe lui demanda de participer à
une tournée du groupe local My Morning Jacket.
Crowe et sa fidèle directrice de casting Gail Levin sélectionnèrent
pour les petits rôles un échantillon pittoresque, comprenant
des personnalités aussi diverses que Paula Deen, présentatrice
de lémission «Paulas Home Cooking» sur
Food Network, dans le rôle de Tante Dora ; lauteurcompositeur-
interprète Loudon Wainwright, dans le rôle dOncle
Dale ; la propre mère du cinéaste, Alice Marie Crowe,
dans celui de Tante Lena ; sans oublier des musiciens comme Patty Griffin
(Sharon), Charlie Crowe (cousin de Cameron) et les membres de My Morning
Jacket, qui incarnent le groupe fictif Ruckus.
La musique
La musique
joue, comme dans tous les films de Cameron Crowe, un rôle vital
dans Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004)
Cameron Crowe :
«Jécris très souvent en musique et effectue
très tôt la présélection des airs qui figureront
dans la BO. Je dresse de longues listes dans un classeur qui finit par
avoir lépaisseur dun script, et il marrive
davoir cinquante idées de chansons pour une seule et même
scène. Mais le moment le plus jouissif est celui où je
découvre, au montage, que mon choix était le bon.»
Paula Wagner :
«Cameron a une connaissance encyclopédique de la musique
de notre temps et le don de la marier de façon inoubliable à
ses images.
Ses musiques reflètent à la perfection lessence
de la scène, quil y soit question damour, de douleur,
de deuil ou de rédemption.»
La musique est également très présente sur le plateau,
car, avant une prise, Crowe fait presque toujours jouer la chanson qui,
selon lui, traduit le mieux lémotion du moment et peut
aider le comédien à capter lessence de la scène
ou du personnage.
Le réalisateur découvrit avec plaisir que ses deux vedettes
avaient adopté la meme démarche : «Kirsten et Orlando
sont fans de musique et sen remplissent les oreilles pendant des
heures. Ils avaient téléchargé quantité
de titres géniaux quils se faisaient découvrir réciproquement
doù leurs fréquents retards aux répétitions!»
«Cameron fait souvent jouer de la musique sur le plateau»,
ajoute Orlando Bloom, «ce qui est tout à fait normal, puisquil
écrit en musique et a constamment une musique, un rythme en tête.»
Dès le casting, Cameron Crowe fit ainsi jouer un air de Tom Petty
: «It All Work Out», quil se passait déjà
en travaillant au personnage de Claire.
Cameron Crowe :
«Nous lavons joué lors de notre première rencontre
avec Kirsten et cela collait si bien à son personnage que nous
en avons fait le theme de Claire.»
«My Fathers Gun» dElton John est un autre morceau-clé
de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) Il accompagne
la scène où Drew se recueille pour la première
fois devant la dépouille de Mitch, et est repris durant son voyage
final.
Cameron Crowe :
«Lalbum «Tumbleweed Connection» dont est extrait
cet air est lun des plus appréciés dElton
John, et cette composition en est un titre phare. Elton nous donne ici
sa vision de lAmérique, de la famille, de ses origines.
Cest son Elizabethtown, et je lui suis profondément reconnaissant
de mavoir autorisé à utiliser «My Fathers
Gun». Cest une de mes chansons favorites, qui commence sur
une discrète note de mélancolie et se mue en une célébration
de la vie tout comme le personnage de Claire.»
La dernière portion du film est aussi la plus riche en musiques.
Durant cette longue séquence, Drew écoute en continu la
compilation que Claire lui a préparée pour accompagner
son voyage et favoriser son dialogue post-mortem avec Mitch. La scène
contient des airs de styles très contrastés, qui en sous-tendent
lémotion et illustrent léclectisme et la culture
musicale encyclopédique de Cameron Crowe.
Épouse et collaboratrice régulière de Crowe, la
co-fondatrice du groupe Heart Nancy Wilson a écrit la partition
de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) et signé
plusieurs des chansons originales de la BO. Depuis 1989, elle a participé
en tant quauteur, compositrice et/ou interprète à
tous les films du réalisateur.
Sur la route d Elizabethtown
Cameron
Crowe :
«À lépoque, déjà lointaine,
où je travaillais à «Rolling Stone», je rencontrais
souvent en tournée des fans de lArkansas, du Texas ou de
lOklahoma, qui me demandaient «Mais pourquoi ton magazine
ne parle-t-il jamais de nous ni de notre région ?» En écrivant
Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) javais
aussi le désir dévoquer des gens qui ne sont ni
de New York, ni de Los Angeles, ni daucune de ces métropoles
connues de tous. Et je me suis dit : «Parlons un peu dElizabethtown.»
Cameron Crowe tenait tout particulièrement à filmer au
Kentucky durant les mois dété pour capter la chaleur
écrasante et lhumidité qui règnent en cette
saison et qui imprègnent lhistoire. La quasi-totalité
des interprètes principaux découvraient cette région
pour la première fois et furent très vite sensibles à
son ambiance si particulière.
Elizabethtown se situe à une soixantaine de kilomètres
de Louisville. La ville, semblable à tant dautres, na
aucune incidence sur lintrigue, mais son nom plaisait au réalisateur
: «Cela sonnait bien à mon oreille. En outre, elle se situe
à mi-chemin de Louisville et Nashville (Tennessee), ce qui favorisait
le deuxième rendez- vous de Drew et Claire, ce double voyage
quils accomplissent lun vers lautre.»
Léquipe passa six semaines dans le Kentucky. Basée
à Louisville, elle filma certaines des scènes les plus
importantes dans les environs de cette ville, ainsi quà
Lexington.
Crowe, qui sétait fait demblée une idée
précise du look de Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown)
(2004) et son chef décorateur, Clay Griffith, cherchèrent
fréquemment leur inspiration dans loeuvre de Norman Rockwell
et les photos de Robert Frank, Elliott Erwitt et Gary Winogrand, qui
ont si brillamment capté lâme de lAmérique
profonde et son histoire, des années cinquante aux années
soixante-dix.
Le directeur photo John Toll, qui avait déjà tourné
Simpatico dans le Kentucky, fut ravi dy retourner : « Rencontres
à Elizabethtown (Elizabethtown) (2004) est ma troisième
collaboration avec Cameron. Je sens que cest celle pour laquelle
nous étions idéalement faits lun et lautre.»
Pour le grand voyage final de Drew, léquipe fut «réduite»
à une centaine de techniciens et sillonna en six jours quatre
états : le Tennessee (avec arrêts à lArcade
Restaurant, niciens et sillonna en six jours quatre états : le
Tennessee (avec arrêts à lArcade Restaurant, à
lEarnestine and Hazels Blues Bar et au National Civil Rights
Museum), lArkansas (pour une visite au gigantesque Dinosaur World
dEureka Springs et une traversée du fameux Beaver Bridge),
lOklakoma (pour une visite au National Memorial, érigé
en hommage aux victimes de lattentat du 19 avril 1995 contre lAlfred
P. Murrah Federal Building) et le Nevada.