La
Guerre des Mondes
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Réalisateur
: Steven
Spielberg
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Genre : Fantastique, Drame Date : 06 Juillet 2005 Durée : 1 h 56 Origine : Américain Distribution : Titre original : War of the Worlds D'après le roman de : H.G. Wells |
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Résumé | Note production | Acteurs | Scénario | Producteur | Site Officiel | Récompenses | Lieux | Budget |
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Tom Cruise : Ray Ferrier |
Directeur
Photo : Januz Kaminski Musique : John Williams Décors : Anne Kuljian Chef décoration : Rick Carter Costumes : Joanna Johnston Montage : Michael Kahn Effets Spéciaux :
David Blitstein : superviseur Effets visuels :
Pablo Helman : superviseur (ILM) Casting :
Terri Taylor Direction artistique :
Andrew Menzies Maquillage :
Lois Burwell : chef département maquillage Son :
Michael Babcock : créateur sons |
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Josh Friedman Producteur
: Production :
C/W Productions |
Producteur executif : Paula Wagner Assistant réalisation :
James Kerwin : réalisateur seconde équipe |
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Oscar 2006 |
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Adapté du fameux roman de H.G. Wells, le dernier Spielberg est bien plus qu'un feu d'artifice de pixels éclatants et crépusculaires. S'attachant à la figure d'un père, Tom Cruise, Spielberg le ramène à la condition d'un enfant ignorant et impuissant devant les événements à venir. Le père, le fils, l'acteur, le spectateur, fusionnent dans une conscience commune un peu totalitaire, mais qui a le grand mérite de faire émerger un "nous". Dans La Guerre des mondes, Tom Cruise protège et sauve Dakota Fanning (sa fille) d'une invasion extra terrestre. L'histoire est connue, c'est celle de H.G Wells, à quelques détails près. Justement, les détails, c'est ce qui fait toujours la différence. Pour Steven Spielberg (et pour Wells aussi), La Guerre des mondes est une fable. Une fable sur la grandeur et la petitesse de l'humain, son intelligence et sa capacité d'adaptation à un monde maîtrisé, la nature (pour les grandes lignes, mettons l'ouverture et la conclusion de l'œuvre). Seulement il y a un autre sujet dans cette version pixelisée de La Guerre des mondes.Ce sujet, pas très original, surtout chez Spielberg, c'est la responsabilité du père. Tom Cruise est divorcé, immature, irresponsable, et ses enfants (Dakota Fanning et Justin Chatwin) sont presque sérieusement plus adultes que lui. La Guerre des mondes sera donc une conquête du rôle du père grâce aux évènements, ou comment assumer ses responsabilités et accepter un devenir adulte au regard de ses enfants. Presque un film sur le choix, une parabole de ce qui fait l'une des spécificités de l'humain. Caricature d'une mythologie américaine propre à la cellule familiale comme fondement social de l'être ? Pas tant que ça. La force de Spielberg, c'est qu'en choisissant de faire de La Guerre des mondes un film intimiste à la première personne, le cinéaste organise l'évolution du récit en fonction d'une découverte progressive et individuelle des évènements. Cette découverte, associée au point de vue de Tom Cruise, permet de créer un personnage de père qui n'en sait pas plus que les autres, se retrouvant dans l'incapacité de fournir toute explication, alors que nous, spectateurs, savons déjà. Le père est donc ce même enfant désarmé que les siens, un être démuni mais qui par son seul savoir (à peine plus que son fils) peut faire la différence en organisant une fuite. Ce jeu propre aux informations données dévoile une conscience naïve du héros qui, justement parce qu'il nous place du point de vue de celui qui subit et observe l'inédit, trouve une certaine foi dans un récit auquel Spielberg demande de croire avec le regard de l'enfant. Cette mise en récit qui défait et tente d'organiser aussi la question de l'héroïsme (avec ses références rares mais explicites à l'actualité), Spielberg la filme comme une version longue et recontextualisée de son débarquement en Normandie dans Il faut sauver le Soldat Ryan. En ce sens, La Guerre des mondes est un film presque fullerien. Ce qui compte ici c'est survivre, sauver sa peau, Tom Cruise n'ayant comme seule gloire que d'avoir sauvé sa fille et non l'humanité (ce qui est déjà beaucoup). Un film individualiste, donc ? Par moment, une scène comme l'attaque de la voiture assaillie par une centaine d'individus désespérés (rappelant presque le remake de Zombie) aurait tendance à le suggérer. Mais Spielberg ne se défait jamais d'une conscience collective. Si La Guerre des mondes joue d'une mise en scène très « actualité » (encore un trait façon Fuller), en suivant au plus près l'affolement de son héros (psychologiquement, physiquement), c'est pour faire de ce « je » (Tom Cruise) une page vierge. Le « je » Tom Cruise n'est donc que le miroir d'une stratégie classique propre à l'éveil d'une pensée de masse. Ce « je », individu, Monsieur Tout-le-monde, acteur et observateur de l'apocalypse, traversant un enfer peuplé de visions numériques époustouflantes, Spielberg le veut comme un « nous ». « Spielberg (…) veut convaincre avant de discuter. Il y a là quelque chose de très totalitaire », a dit un jour Godard. Avec La Guerre des mondes, Spielberg ne discute toujours pas, il détruit d'abord. Inventant mille manières sidérantes pour placer l'humain dans des décors hostiles, il cherche la panique, l'étouffement, l'excitation de la perte (père-enfants). Traquant implacablement la peur au bord d'un raccord ou au détour d'un plan, sa stratégie est celle d'un totalitarisme de l'œil. Ainsi la salle, ce « nous » pensant-sentant Tom Cruise, prise dans un déluge poétique de pixels à la beauté crépusculaire, se trouve à position égale de l'acteur pris dans le filet implacable de Spielberg. On tente de se rassurer, on ne parle pas ou à peine, on reste fasciné, fatigué ; le spectacle est total, massif, et Tom Cruise reflète un spectateur ramené à lui-même face à une machine plus forte que lui. Le cinéma, « contrôle de l'univers » disait Godard, voudrait inviter ici à une conscience de soi par les sens, l'émotion. Il demande à croire en nous, seuls acteurs d'un monde existant d'abord par le souci de l'autre dont il faut simplement assurer la survie. L'épitaphe s'écrit enfin au nom de Dieu et à la gloire de la nature, mais devant la désolation des paysages anéantis, l'homme n'a que lui-même, il est seul. |
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La Guerre des Mondes de H. G. Wells n'est pas seulement un classique
de la littérature, mais LE modèle de référence
de toutes les histoires d'envahisseurs extraterrestres. La perspective
de voir notre planète tomber aux mains d'une superpuissance
qui réduirait à néant nos capacités de
défense, a de quoi terrifier. Le récit de Wells, dont la
première édition date de 1898, a gardé toute sa force,
au point que Spielberg le juge encore plus pertinent aujourd'hui Cruise interprète Ray Ferrier, un homme ordinaire, faillible et
imparfait, contraint d'assumer pour la première fois son rôle
de père face à la plus terrifiante des invasions. LA GUERRE DES MONDES est la deuxième collaboration de Spielberg
et Cruise après MINORITY REPORT. Collaboratrice de longue date de Spielberg, la productrice Kathleen
Kennedy note que LA GUERRE DES MONDES donne à celui-ci l'occasion
d'explorer l'autre face d'E. T. et RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE. A l'instar de H. G. Wells, Spielberg tenait à inscrire cette histoire
dans notre monde et notre présent. Une approche typiquement Wellsienne, que le coscénariste David
Koepp et Josh Friedman furent chargés de mettre en oeuvre en racontant
cette aventure épique à l'échelle d'une famille. Koepp, qui aida Spielberg à faire entrer les dinosaures du jurassique
dans notre imaginaire contemporain, ne voyait pas d'autre option que de
préserver la simplicité foncière de cette histoire. Cette réflexion amena les scénaristes à se concentrer
sur une seule famille : «Plus vous vous focalisez sur ces trois
personnages et leur dilemme - leur isolement, l'absence d'informations
-, plus cela devient dramatique et personnel.» Le roman de Wells a eu un impact si durable sur notre culture qu'on peine
à mesurer la radicale nouveauté de ses thèmes.
La Guerre des Mondes a, en effet, posé les fondations d'un genre
qui a fleuri à travers une multitude de moyens d'expression
littérature, radio, cinéma, télévision... Spielberg souhaitait préserver cette qualité intrinsèque
du texte original, tout en évitant certains des clichés
que le livre a engendrés. Après le succès de leur collaboration sur MINORITY REPORT,
Spielberg et Tom Cruise s'étaient tout de suite entendus pour
renouveler l'expérience. L'occasion surgit lors d'une visite de Cruise sur le plateau d'ARRÊTE-MOI
SI TU PEUX. L'enthousiasme et l'énergie de Cruise se communiquèrent
à l'ensemble du plateau, comme en témoigne son partenaire
Tim Robbins. Ray Ferrier se démarque à la fois des personnages nobles
et des anti-héros du DERNIER SAMOURAÏ et COLLATÉRAL. Le parcours émotionnel de Ray avec ses enfants constitue le pivot
de cette histoire aux marges de laquelle se joue la destruction de
notre planète. Avant même le début du film, un gouffre s'est creusé entre ce «père inepte» et ses enfants, la petite Rachel (Dakota Fanning) et l'adolescent Robbie (Justin Chatwin), venus sans enthousiasme lui une courte (et rare) visite. Mais c'est un défi bien plus important qui attend Ray. À peine son ex-femme et le nouveau mari de celle-ci repartis, le voici confronté à l'épreuve majeure qui, selon Spielberg, définit un bon père : «protéger à tout prix les êtres qui vous sont chers». La seule mesure qui s'impose lorsque se déclenche l'attaque des
Tripodes est de tenter de rester en vie. Le monde s'effondre littéralement autour de Ray, Rachel et Robbie.
Les tensions familiales redoublent, et en l'espace de quelques minutes,
un homme va devoir devenir le père qu'il n'a jamais su être
- ou mourir avec ses enfants. Travailler avec Spielberg et Cruise fut un vrai rêve pour la jeune
comédienne qui a déjà fait la preuve de ses dons
face à des monstres sacrés comme Sean Penn, Robert De Niro
et Denzel Washington. Après avoir longtemps cherché un garçon qui
pourrait incarner le fils de Tom Spielberg choisit un nouveau venu : Justin
Chatwin. Robbie est à cet âge «difficile» où les
jeunes aspirent contradictoirement à être reconnus et indépendants
- un facteur qui complique encore sa relation avec Ray. Les frictions entre Ray et Robbie n'empêchèrent pas Chatwin
de trouver en son «père» de fiction un soutien fidèle
et attentionné. Une solide complicité frère/sœur s'est nouée
entre Robbie et Rachel, qui pallie les carences de leur père
et leur permet de mieux supporter la séparation de leurs parents
et la recomposition de leur famille. Durant le tournage, ce lien privilégié favorisa le
rapprochement des deux interprètes. L'actrice australienne Miranda Otto était de passage à
Los Angeles lorsque son agent l'informa que Steven Spielberg souhaitait
ta rencontrer. Eceinte, elle craignait de devoir refuser son offre, mais
découvrit que cette grossesse (amplifiée à l'écran)
serait un atout supplémentaire, un élément propre
à étoffer - et compliquer encore un peu plus - les relations
entre Ray et son ex-femme, Mary Ann. Bien que désuni, ce couple
a réussi à préserver une part de son passé. Spielberg et Cruise sont tous deux fans du film LA GUERRE DES MONDES,
produit en 1953 par George Pal et réalisé par Byron
Haskin. Le réalisateur a demandé aux deux stars de ce film,
Gene Barry - qu'il avait dirigé à ses débuts dans
«Les Règles du feu» - et Ann Robinson, de faire une
petite apparition dans sa propre adaptation. L'invasion atteint un stade critique lorsque Ray et sa fille, répondant
à l'invitation d'un inconnu, gagnent le sous-sol d'une veille
ferme. Mais l'angoisse monte encore d'un cran, car tous deux réalisent
que les extra-terrestres ne sont pas le seul danger qui les guette... Passant d'un espace urbain et d'un réseau d'autoroutes à
de vastes paysages envahis par des flots de réfugiés, nous
échouons dans cette cave obscure, coupée du monde. Pré-production. L'équipe se (re)forme. Deux équipes se mirent très vite en place, à l'automne
2005 sur les côtes Est et Ouest, la première effectuant des
repérages en vue d'un proche démarrage et la seconde
préparant les plateaux et décors californiens qui seraient
utilisés après les vacances de fin d'année. La précision du cinéaste, sa détermination,
sa facilité à communiquer avec une équipe hyper-efficace,
qu'il connaît intimement, garantissaient la bonne marche du
projet. Plusieurs de ceux-ci ont inscrit leur nom aux génériques
de multiples projets Spielberg : Kathleen Kennedy (15 films), le producteur
Colin Wilson (10 films), le directeur de la photographie Janusz Kaminski
(9 films), le chef décorateur Rick Carter (6 films), le chef monteur
Michael Kahn (19 films), le compositeur John Williams (21 films), le superviseur
senior des effets visuels Dennis Muren (10 films), la chef costumière
Joanna Johnston (4 films), le chef cascadeur Vie Armstrong (5 films),
la décoratrice de plateau Ann Kuljian (3 films), le chef accessoiriste
Doug Harlocker (2 films) et l'ingénieur du son Ron Judkins (11
films). Les premières étapes de la préproduction illustrèrent une fois de plus les dons de stratège de Spielberg et son exceptionnelle aisance à se mouvoir du monde des prises de vues «réelles» à celui des effets visuels, et vice versa. Le plan de tournage donnait en effet à Dennis Muren, Pablo Herman
et leur équipe d'Industrial Light & Magie le maximum de temps
pour bâtir les séquences à effets visuels. L'univers de la guerre des mondes C'est dans ce site que l'équipe technique, les comédiens
et quelques centaines de figurants filmeraient la première confrontation
de Ray avec un «Tripode». C'est une visite à son ami George Lucas qui persuada le réalisateur
de tirer profit de cette technique et de «recruter la plupart des
experts qui avaient contribué aux trois derniers STAR WARS». Le superviseur «Previz» Dan Gregoire, qui fut l'un des chefs
de l'équipe Animatiques des deux derniers STAR WARS, détaille
son approche. A l'époque, nos comédiens avaient dû déployer
des trésors d'imagination, car j n'avais pas encore conçu
certains des vaisseaux spatiaux. J'en étais réduit à
leur lancer «Regarde la grosse tarte qui traverse le ciel vois comme
elle est grande!» Alors qu'ici, les acteurs disposaient d'une référence
visuel et pouvaient se faire une idée concrète à
résultat. Ce que tout un chacun a trouvé stimulant.» En dépit des pluies torrentielles, des centaines de curieux et
de paparazzi, le tournage de la séquence se déroula sans
le moindre accroc. Des extérieurs aux décors, des costumes aux accessoires prévalut un même mot d'ordre : réalisme. Le film s'inscrit dans un monde qui reflète notre propre quotidien, son style évoluant graduellement au fil de l'invasion. La chef costumière Joanna Johnston créa 60 versions différentes du blouson de cuir de Ray, marquant sa dégradation inexorable au cours du voyage, «jusqu'à ce que Tom n'ait plus sur lui qu'un t-shirt et un jean, dans la plus pure tradition des héros d'antan.» Rachel, qui apparaît d'abord dans des tenues très «girly», subit le même traitement, ses vêtements roses s'encrassant et s'usant rapidement au fil de l'aventure. «J'ai quand même voulu que Dakota ait en permanence avec elle un objet rassurant - en l'occurrence un capuchon couleur lavande qu'elle enfile pour dormir en paix.» La chef costumière souligne à sa façon les similitudes
cachées entre Robbie et son père. Joanna Johnston eut l'occasion de s'entretenir avec Ann Robinson
sur le tournage de la version 1953. Spielberg fait à nouveau appel aux talents de Janusz Kaminski,
chef opérateur de ses 9 derniers films, qui a opté avec
lui pour un ample usage de la caméra portée, à des
fins de réalisme et d'efficacité dramatique. Le réalisateur et son chef opérateur ont usé d'une
grande diversité de moyens, de sources, de contrastes et d'effets
pour inscrire ces événements fantastiques dans un environnement
réel et leur conférer un maximum de crédibilité. Le chef opérateur dut également assurer la continuité
visuelle des intérieurs studio et des extérieurs, jonglant
à l'occasion entre trois environnements distincts. Rick Carter souligne la capacité - si rare - de Spielberg à
mêler intimement réel et fantastique. Aucune des séquences à grand spectacle de LA GUERRE
DES MONDES n'aurait pu exister sans un recours systématique aux
effets visuels. Lauréat de 8 Oscars des meilleurs effets visuels (dont trois pour
E. T., INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT et JURASSIC PARK), Muren n'a
cessé de jouer un rôle moteur dans le développement
de l'art des effets visuels. Plutôt que de s'appuyer majoritairement sur l'infographie,
Muren a tenté avec Spielberg de définir la technique la
plus appropriée à chaque plan. Spielberg, Muren et Kaminski ouvrèrent de concert pour assurer
la parfaite synchronisation de ces éléments disparates. Le plan de travail n'autorisant pas une longue postproduction, celle-ci
débuta dès le tournage des extérieurs, par d'incessants
allers-retours de vidéos entre le QG de la production et les ateliers
d'ILM. La pré-visualisation fut également un apport important
dans le développement des redoutables Tripodes. Spielberg réunit une équipe de haut vol pour cette création
globale, avec à sa tête : Rick Carter, Dennis Muren, le designer
concepts Doug Chiang, Ryan Chruch d'ILM et Dan Gregoire. Steven sait exactement ce qu'il veut. Il suffit en réalité de lui présenter les bons éléments. Vous faites donc une série de collages de toutes les propositions valides. Il retiendra alors un élément du premier, un détail du second, etc., et lorsque vous aurez fait la synthèse de tout ce qui lui convient, vous êtes quasiment assuré d'un accord enthousiaste et immédiat. C'est très facile de travailler avec lui parce qu'il a les idées claires. Les prises de décisions ne sauraient être plus aisées.» Spielberg se remémorant les saisissantes descriptions des
Tripodes dans le roman de Wells, souhaitait qu'ils inspirent la même
peur, rien que par leur apparence physique. En outre, ce n'est pas seulement par leur forme que les Tripodes vous impressionneront, mais par la façon dont ils ont été filmés et dont votre imagination sera sollicitée. Ce que vous en êtes réduit à deviner, ce que vous ne voyez PAS, est toujours ce qui vous fait le plus peur..» L'animation des Tripodes a été supervisée par
Randy M. Dutra, d'ILM, colla PERDU, qui s'est attaché à
leur attribuer une gestuelle étrangère à notre univers,
quoique crédible au sein de celui-ci. "Coast to Coast" les extérieurs De Newark et Bayonne à Brooklyn, de Naugatuck (Connecticut) à
Athens (État de New York), l'équipe a sillonné la
côte Est avant d'aboutir en Virginie orientale. Des centaines de fuyards déguenillés, poussant des carrioles bourrées d'objets héteroclites seraient les premières victimes cet affrontement, aux côtés d'un détachement de la Garde Nationale rapidement débordé. (La production avait obtenu ces derniers auprès de la 10ème Division de Montagne de l'Etat de New York, des Marines de Camp Pendleton, en Californie, et des régiments de Fort Irwin et Twentynine Paims, également en Californie.) Après avoir regagné la côte ouest, l'équipe
a repris le travail dans la région de Los Angeles, notamment à
Piru où a été filmée la deuxième partie
de cette séquence, et à Mystery Mesa, à quelque 90
km au nord de L.A. Durant son passage aux Studios Universal, l'équipe utilisa aussi l'immense bassin sphérique du plateau 27 pour la portion subaquatique de la séquence du ferry. Sur le plateau 16 de la Fox, Carter et son équipe reconstituèrent
le décor de la séquence surréaliste de la ferme,
dont des portions avaient été filmées antérieurement
en Virginie et à Mystery Mesa. L'équipe occupa, outre de nombreux décors naturels, six
plateaux répartis sur trois studios, et constituant chacun un monde
en soi. Spielberg - qui est sans doute l'un des rares cinéastes contemporains
à employer une table de montage «à l'ancienne»
- marie ainsi dans l'exercice quotidien de son métier de multiples
techniques et traditions de l'art du cinéma, des plus anciennes
aux plus modernes. Ce serait totalement futile d'essayer de fabriquer tout cela en post production. Je crois que je vais donc continuer, comme on l'a toujours fait ici, à construire des décors vivants et réels. Parce que je respecte profondément les hommes et les femmes qui créent ces mondes en y mettant tout leur savoir-faire et en vous ouvrant des espaces de rêve...» |