L'Enquête
Corse
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Réalisateur : Alain
Berberian
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Genre : Comédie, Policier Date : 06 Octobre 2004 Durée : 1 h 32 Origine : Français Distribution : Gaumont Columbia TriStar Films D'après l'oeuvre de : René Pétillon
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Acteurs :
Christian Clavier : Rémi
François / Jack Palmer |
Directeur Photo
: Pascal Gennesseaux
Musique : Alexandre Desplat Chef décorateur : Jean-Jacques Gernolle Costumes : Florence Sadaune Montage
: Valérie Panet Dialoguiste
: Chef Monteur : Véronique Parnet Effets Spéciaux :
Jacky Dufour Casting : Pascale Béraud |
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Scénario :
Christian Clavier |
Producteur : Ilan Goldman |
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Production :
Légende Entreprises |
Producteur Associé : Catherine Morisse Assistant réalisation : Nicolas
Guy : premier assistant |
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Lieux de tournage : Budget : |
Site officiel : Récompenses : |
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Détective parisien branché s'estimant aussi irrésistible avec les femmes que dans le business, Rémi François alias Jack Palmer a finalement accepté la mission que vient de lui confier un obscur petit notaire de province : retrouver Ange Léoni, un citoyen corse introuvable qui a hérité d'un confortable pactole. Une véritable promenade de santé pour Jack Palmer rompu aux missions infiniment plus délicates. Mais à peine arrivé sur l'île de beauté, la promenade de santé va très vite devenir un parcours du combattant. Mystérieusement observé aux jumelles pendant son enquête, Palmer perd de sa superbe devant le mutisme local, les tournées d'alcool de myrthe, les indépendantistes qui le kidnappent, les gendarmes qui le molestent par erreur, une voiture pulvérisée et l'énigmatique Ange Léoni qui lui donne de mystérieux rendez-vous ratés. | ||
Un détective
privé débarque en Corse pour trouver un certain Ange Leoni
et lui remettre un titre de propriété. A priori, cela
n'a rien de compliqué, sauf si Leoni est recherché par
les gendarmes, la police et les renseignements généraux,
et que cela se passe en Corse ! Au commencement était l'album Voici quatre ans, René Pétillon publiait le nouvel album des joyeuses aventures de son héros, Jack Palmer. Il se souvient : « Je travaillais depuis dix ans au Canard Enchaîné et la Corse était déjà dans lactualité chaque semaine. Dans la presse, il me fallait être bref, rapide, alors que je sentais le potentiel d'une histoire dans la situation de l'île. Je me suis intéressé de plus près à la question et me suis rendu compte quil y avait vraiment matière à développement. » Il poursuit : « L'album est une vision centrée sur un côté absurde des querelles intestines de la Corse. Pour moi, labsurde est un moteur comique. Ayant passé un mois de vacances en Corse, javais gardé un souvenir assez précis de latmosphère, qui ma beaucoup servi pour lalbum. Jai épinglé tout le monde, sans condamner personne à part les politiques qui nont pas été à la hauteur. « Une chose m'a frappé dans le traitement réservé à la Corse : ceux qui y vivent en sont les premières victimes, à la fois dans leur vie quotidienne et à travers limage un peu caricaturale que l'on donne deux. Mais il y a toujours un fond de vérité dans la caricature. Je ne suis pas Corse et je nai jamais vécu en Corse, cet album nest quun regard porté sur la Corse par un continental. » Un accueil Corse René Pétillon confie : « Pendant toute la réalisation
de l'album, je me suis constamment demandé comment allaient réagir
les Corses, même si, en tant que dessinateur politique, j'étais
assez blindé ! Ce sont les risques du métier ! La difficulté,
cest dêtre drôle, car quand cest drôle,
ça passe bien. Mais je ne faisais aucun pronostic
« Quelques mois après la sortie de lalbum, je suis allé au Festival de B.D. de Bastia. Des agrandissements géants de vignettes de différentes B.D. couvraient la ville, et parmi elles, ils avaient choisi mon image du joli petit village sur sa montagne, de nuit, avec un énorme BOUM au-dessus ! Jai trouvé ça épatant ! » De la bulle à l'image René Pétillon explique : « Cest la première fois quune de mes B.D. est portée à l'écran. Jai préféré ne pas travailler personnellement à ladaptation, dabord parce que le cinéma est un autre métier. Je trouvais cet album cohérent en tant que B.D. et je ne voyais pas comment en repenser la construction ». « Christian Clavier ma fait lire les deux ou trois versions successives. Jai trouvé que cétait très habilement fait. Je me souviens d'une conversation que nous avons eue ensemble peu après la proposition d'adaptation des producteurs, qui a été décisive. Christian et moi avions le même point de vue : le film devait avoir la Corse pour personnage principal. Il fallait éviter de faire une parodie dhistoire policière. A partir de là, tout a roulé. « Mon récit nétait pas construit de façon linéaire, mais par chapitres dont chacun développe un thème, Palmer étant leur seul lien. Cétait le gros écueil pour l'adaptation. La bonne idée a été de faire intervenir Reno dès le début de lhistoire. Cette rencontre tout le temps différée est très astucieuse. Le film respecte aussi la symétrie entre les « clans » que constituent les divers services de police et les « clans » corses. Jaime également beaucoup l'idée du personnage féminin et qu'à la fin, Palmer se fait complètement récupérer. » Il poursuit : « Sans aucun a priori, j'étais curieux de découvrir ce qu'allait donner Christian Clavier dans le rôle de Palmer. Il est très bon. Jai regardé le film comme un simple spectateur. Cest tellement différent de la B.D. que je lai découvert comme une nouveauté, et cétait très agréable. Il existe forcément un décalage, tant les deux genres sont spécifiques. « Sans vouloir entrer dans les détails techniques, en B.D. on travaille par ellipses. Toute la question est de trouver la bonne ellipse. Cest un souci permanent. Au cinéma, on nest pas du tout dans cette optique. Les ellipses ne sont absolument pas les mêmes. La différence se situe surtout par rapport à laction. Moi, jaime bien dessiner juste avant ou juste après laction. Leffet comique est alors autre. Le cinéma a plus tendance à montrer laction. Les dessinateurs de mangas, plus proches de la narration filmée, eux, traitent laction. Mais je trouve qu'en B.D., lellipse assure un comique plus fort. » René Pétillon ajoute : « Le film contient beaucoup de situations issues de l'album. Et elles mont fait marrer comme si je les découvrais ! Notamment une séquence vraiment hilarante chez les continentaux. Elle est reproduite exactement telle quelle figure dans la B.D., avec les mêmes dialogues ! Cétait une vraie surprise pour moi ! Cest vraiment autre chose au cinéma ! La scène de lenlèvement fonctionne aussi très bien, elle gagne en surréalisme. Cela tient à lincarnation, à la dimension charnelle quapporte le cinéma. Dans la B.D., on est dans larchétype. » Trois personnages à mettre en scène... Dont la Corse Alain Berberian, le réalisateur, raconte : « Le sujet était très intéressant, excitant, mais jai d'abord hésité parce que je ne connaissais pas du tout la Corse ni les Corses. Je ne voulais pas la filmer comme une carte postale avec des couchers de soleil sur la mer. Et surtout, je ne voulais pas trahir qui que ce soit. Sur le conseil de Patrice Ledoux, je me suis rendu là-bas. En un quart d'heure, dès les premières rencontres, j'ai su que j'allais faire le film, je devais le faire ! Un véritable coup de foudre ! » Le réalisateur poursuit : « Je ne connaissais pas la B.D. Mais je connais peu ce domaine, à part Tintin et celles que réalise mon frère entre autres Monsieur Jean.Il a dailleurs reçu le prix du Festival de la B.D. dAngoulême un an avant que Pétillon ne le reçoive pour LEnquête Corse ! » René Pétillon intervient : « La caméra d'Alain Berberian est bien plus vive qu'une B.D. ! Il y a beaucoup plus de changements dangle, cest bien plus dynamique ! Mais pour le cinéma, il faut une énergie que je nai pas. Je suis allé sur le tournage un jour où tout allait mal. Il y avait du vent, il pleuvait alors que des scènes dexplosion compliquées étaient prévues. Je voyais Alain qui ne pouvait pas tourner et malgré tout restait serein, persévérant. Je me suis dit : « Bon sang, le cinéma, cest quand même un drôle de truc ! ». Il a un sang-froid que je lui envie. » |