L'Enquête Corse
Réalisateur : Alain Berberian

Genre : Comédie, Policier

Date : 06 Octobre 2004

Durée : 1 h 32

Origine : Français

Distribution : Gaumont Columbia TriStar Films

D'après l'oeuvre de : René Pétillon

 

Résumé

Note de la production

Acteurs :

Christian Clavier : Rémi François / Jack Palmer
Jean Reno : Ange Leoni
Caterina Murino : Lea Leoni
Didier Flamand : Dargent
Pierre Salasca : Matéo
Pido : Figoli
Alain Maratrat : De Vlaminck
François Orsoni : Balducci
Nathanaël Maïni : Grappa
Albert Dray : Le Capitaine de Gendarmerie
Danièle Delorme : Doume
Guy Cimino : Borgnoli
Jo Fondacci : Diazep
Philippe Guerrini : Le Marseillais
Tzek : Bruno
Elisabeth Kaza : Josepha
Jean-François Perrone : un indépendantiste à la réunion

Directeur Photo : Pascal Gennesseaux

Musique : Alexandre Desplat

Chef décorateur : Jean-Jacques Gernolle

Costumes : Florence Sadaune

Montage : Valérie Panet

Dialoguiste :
Christian Clavier
Michel Delgado

Chef Monteur : Véronique Parnet

Effets Spéciaux :

Jacky Dufour
Grégoire Delage
Sara Helminger
Pascal Fauvelle
Georges Demétrau
Max Garnier

Casting : Pascale Béraud

Scénario :

Christian Clavier
Michel Delgado

Producteur : Ilan Goldman

Production :

Légende Entreprises
Gaumont
Ouille Productions
TF1 Films Production
Canal + (France)

Producteur Associé : Catherine Morisse

Assistant réalisation :

Nicolas Guy : premier assistant
Mélodie Stefanaggi : assistant réalisateur
Mathieu Thouvenot : second assistant

Lieux de tournage :

Budget :

Site officiel :

Récompenses :

 Résumé :
Détective parisien branché s'estimant aussi irrésistible avec les femmes que dans le business, Rémi François alias Jack Palmer a finalement accepté la mission que vient de lui confier un obscur petit notaire de province : retrouver Ange Léoni, un citoyen corse introuvable qui a hérité d'un confortable pactole. Une véritable promenade de santé pour Jack Palmer rompu aux missions infiniment plus délicates. Mais à peine arrivé sur l'île de beauté, la promenade de santé va très vite devenir un parcours du combattant. Mystérieusement observé aux jumelles pendant son enquête, Palmer perd de sa superbe devant le mutisme local, les tournées d'alcool de myrthe, les indépendantistes qui le kidnappent, les gendarmes qui le molestent par erreur, une voiture pulvérisée et l'énigmatique Ange Léoni qui lui donne de mystérieux rendez-vous ratés.
 Note de la production

Un détective privé débarque en Corse pour trouver un certain Ange Leoni et lui remettre un titre de propriété. A priori, cela n'a rien de compliqué, sauf si Leoni est recherché par les gendarmes, la police et les renseignements généraux, et que cela se passe en Corse !
A travers une aventure surprenante, nous partageons la rencontre de deux hommes et la découverte d'un univers aussi original qu'attachant. Autant le préciser tout de suite, personne n'en sortira indemne…

Au commencement était l'album

Voici quatre ans, René Pétillon publiait le nouvel album des joyeuses aventures de son héros, Jack Palmer. Il se souvient : « Je travaillais depuis dix ans au Canard Enchaîné et la Corse était déjà dans l’actualité chaque semaine. Dans la presse, il me fallait être bref, rapide, alors que je sentais le potentiel d'une histoire dans la situation de l'île. Je me suis intéressé de plus près à la question et me suis rendu compte qu’il y avait vraiment matière à développement. »

Il poursuit : « L'album est une vision centrée sur un côté absurde des querelles intestines de la Corse. Pour moi, l’absurde est un moteur comique. Ayant passé un mois de vacances en Corse, j’avais gardé un souvenir assez précis de l’atmosphère, qui m’a beaucoup servi pour l’album. J’ai épinglé tout le monde, sans condamner personne – à part les politiques qui n’ont pas été à la hauteur. « Une chose m'a frappé dans le traitement réservé à la Corse : ceux qui y vivent en sont les premières victimes, à la fois dans leur vie quotidienne et à travers l’image un peu caricaturale que l'on donne d’eux. Mais il y a toujours un fond de vérité dans la caricature. Je ne suis pas Corse et je n’ai jamais vécu en Corse, cet album n’est qu’un regard porté sur la Corse par un continental. »

Un accueil Corse

René Pétillon confie : « Pendant toute la réalisation de l'album, je me suis constamment demandé comment allaient réagir les Corses, même si, en tant que dessinateur politique, j'étais assez blindé ! Ce sont les risques du métier ! La difficulté, c’est d’être drôle, car quand c’est drôle, ça passe bien. Mais je ne faisais aucun pronostic…
Plus de trois cent mille exemplaires ont été vendus en France et en Corse, l'album est la plus grosse vente depuis Astérix en Corse ! Je suis retourné en Corse après la publication de l’album et j’y ai été reçu à bras ouverts ! Ce bouquin les a fait rire et le ton leur a plu ! Rire de leur situation leur a fait d’autant plus de bien qu’ils sont particulièrement adeptes de l’autodérision. Comme on me l’a dit à Bastia, j’ai « l’humour corse », un humour qui correspond à ce qu’ils appellent « la magagne ».

« Quelques mois après la sortie de l’album, je suis allé au Festival de B.D. de Bastia. Des agrandissements géants de vignettes de différentes B.D. couvraient la ville, et parmi elles, ils avaient choisi mon image du joli petit village sur sa montagne, de nuit, avec un énorme BOUM au-dessus ! J’ai trouvé ça épatant ! »

De la bulle à l'image

René Pétillon explique : « C’est la première fois qu’une de mes B.D. est portée à l'écran. J’ai préféré ne pas travailler personnellement à l’adaptation, d’abord parce que le cinéma est un autre métier. Je trouvais cet album cohérent en tant que B.D. et je ne voyais pas comment en repenser la construction ».

« Christian Clavier m’a fait lire les deux ou trois versions successives. J’ai trouvé que c’était très habilement fait. Je me souviens d'une conversation que nous avons eue ensemble peu après la proposition d'adaptation des producteurs, qui a été décisive. Christian et moi avions le même point de vue : le film devait avoir la Corse pour personnage principal. Il fallait éviter de faire une parodie d’histoire policière. A partir de là, tout a roulé. « Mon récit n’était pas construit de façon linéaire, mais par chapitres dont chacun développe un thème, Palmer étant leur seul lien. C’était le gros écueil pour l'adaptation. La bonne idée a été de faire intervenir Reno dès le début de l’histoire. Cette rencontre tout le temps différée est très astucieuse. Le film respecte aussi la symétrie entre les « clans » que constituent les divers services de police et les « clans » corses. J’aime également beaucoup l'idée du personnage féminin et qu'à la fin, Palmer se fait complètement récupérer. »

Il poursuit : « Sans aucun a priori, j'étais curieux de découvrir ce qu'allait donner Christian Clavier dans le rôle de Palmer. Il est très bon. J’ai regardé le film comme un simple spectateur. C’est tellement différent de la B.D. que je l’ai découvert comme une nouveauté, et c’était très agréable. Il existe forcément un décalage, tant les deux genres sont spécifiques. « Sans vouloir entrer dans les détails techniques, en B.D. on travaille par ellipses. Toute la question est de trouver la bonne ellipse. C’est un souci permanent. Au cinéma, on n’est pas du tout dans cette optique. Les ellipses ne sont absolument pas les mêmes. La différence se situe surtout par rapport à l’action. Moi, j’aime bien dessiner juste avant ou juste après l’action. L’effet comique est alors autre. Le cinéma a plus tendance à montrer l’action. Les dessinateurs de mangas, plus proches de la narration filmée, eux, traitent l’action. Mais je trouve qu'en B.D., l’ellipse assure un comique plus fort. »

René Pétillon ajoute : « Le film contient beaucoup de situations issues de l'album. Et elles m’ont fait marrer comme si je les découvrais ! Notamment une séquence vraiment hilarante chez les continentaux. Elle est reproduite exactement telle qu’elle figure dans la B.D., avec les mêmes dialogues ! C’était une vraie surprise pour moi ! C’est vraiment autre chose au cinéma ! La scène de l’enlèvement fonctionne aussi très bien, elle gagne en surréalisme. Cela tient à l’incarnation, à la dimension charnelle qu’apporte le cinéma. Dans la B.D., on est dans l’archétype. »

Trois personnages à mettre en scène... Dont la Corse

Alain Berberian, le réalisateur, raconte : « Le sujet était très intéressant, excitant, mais j’ai d'abord hésité parce que je ne connaissais pas du tout la Corse ni les Corses. Je ne voulais pas la filmer comme une carte postale avec des couchers de soleil sur la mer. Et surtout, je ne voulais pas trahir qui que ce soit. Sur le conseil de Patrice Ledoux, je me suis rendu là-bas. En un quart d'heure, dès les premières rencontres, j'ai su que j'allais faire le film, je devais le faire ! Un véritable coup de foudre ! »

Le réalisateur poursuit : « Je ne connaissais pas la B.D. Mais je connais peu ce domaine, à part Tintin et celles que réalise mon frère entre autres Monsieur Jean.Il a d’ailleurs reçu le prix du Festival de la B.D. d’Angoulême un an avant que Pétillon ne le reçoive pour L’Enquête Corse ! »

René Pétillon intervient : « La caméra d'Alain Berberian est bien plus vive qu'une B.D. ! Il y a beaucoup plus de changements d’angle, c’est bien plus dynamique ! Mais pour le cinéma, il faut une énergie que je n’ai pas. Je suis allé sur le tournage un jour où tout allait mal. Il y avait du vent, il pleuvait alors que des scènes d’explosion compliquées étaient prévues. Je voyais Alain qui ne pouvait pas tourner et malgré tout restait serein, persévérant. Je me suis dit : « Bon sang, le cinéma, c’est quand même un drôle de truc ! ». Il a un sang-froid que je lui envie. »