Un nouveau chapître dans sa vie
Avec Le Journal de Bridget Jones, la romancière Helen Fielding
fit sensation en révélant l'univers très personnel
d'une jeune femme d'aujourd'hui. Bridget Jones nous a ainsi fait découvrir
avec autant d'humour que de liberté de ton les désirs et
les émotions les plus intimes d'une célibataire comme beaucoup
d'autres... Pour elle, l'enjeu était d'abord de garder la ligne,
garder la pêche, garder la forme et plus que tout, trouver l'amour
de toute urgence avant que tout ne lui échappe !
Evénement littéraire auquel le cinéma apporta une
dimension encore plus universelle, Le Journal de Bridget Jones est devenu
un véritable phénomène culturel.
Réalisé par Sharon Maguire, le film a rapporté plus
de 280 millions de dollars dans le monde, s'imposant ainsi comme l'un
des plus grands succès de l'histoire du cinéma britannique,
et faisant de Bridget une icône unique en son genre.
Avec Bridget Jones : L'Age de raison, écrit avant l'adaptation
cinématographique du premier roman, Helen Fielding fit vivre à
son héroïne la suite de ses aventures. Après l'attente
du grand amour, la jeune femme plonge directement dans le chaos d'une
relation passionnée. Aujourd'hui, Bridget a ce dont elle avait
toujours rêvé : un homme séduisant qui l'adore. Tout
semble parfait. Mais après quelques semaines, Bridget doit affronter
la question qui hante toute histoire d'amour contemporaine : comment faire
pour que ça dure ?
Le producteur Eric Fellner explique : "Au départ, nous n'avions
pas la moindre idée de ce que serait la réaction du public
envers Bridget Jones, et nous avons été ravis que tant de
gens l'adoptent. Avec Bridget Jones : L'Âge de raison (Bridget Jones:
The Edge of Reason) (2004) nous avions l'occasion de vivre quelque chose
d'entièrement nouveau avec elle. Bridget a toujours été
une fille pleine de rêves et d'espoir. Plongée dans sa première
vraie histoire d'amour, elle affronte une réalité assez
éloignée de ses a priori. Son regard incisif et résolument
décalé sur cette période cruciale fait à nouveau
merveille. Elle découvre comment les choses fonctionnent vraiment
et nous en fait profiter à sa façon."
Le producteur Jonathan Cavendish ajoute : "Faire ce deuxième
film était un peu effrayant, parce que nous savions que l'attente
serait énorme. Beaucoup de gens avaient senti un lien personnel
avec Bridget. Mais nous avions confiance : cet opus allait être
très différent, toujours aussi drôle grâce à
l'analyse de Bridget, mais abordant de nouvelles questions. Le public
va retrouver un univers familier mais des situations complètement
surprenantes !"
Autre vision, nouvelle aventure, même magie
Pour mettre en scène les nouvelles aventures de Bridget,
les producteurs désiraient quelqu'un qui puisse porter un regard
neuf. Ils ont choisi Beeban Kidron, à qui l'on doit Antonia et
Jane, Quatre New-Yorkaises et Extravagances. La réalisatrice confie
: "J'adore ce personnage, sans doute parce qu'il y a un peu de Bridget
en nous tous... Elle dit ce que beaucoup pensent secrètement. Elle
partage nos peurs absurdes, ce sentiment de confusion face à la
vie. Sa fragilité est universelle, et pourtant elle réussit,
à travers son don d'observation et d'analyse, à être
drôle et touchante. Sa dernière obsession dans la vie préoccupe
aussi bien les hommes que les femmes : que doit-on faire pour avoir une
relation amoureuse épanouie ? Bridget démarre avec l'idée
irréelle d'un amour parfait avec un homme parfait, sans aucun conflit.
Elle semble penser qu'elle-même doit être parfaite, mais plus
elle fait d'efforts pour ça, plus les choses empirent."
Beeban Kidron poursuit : "Le plus intéressant dans ce nouveau
chapitre est que l'on voit Bridget mûrir, devenir quelqu'un qui
réalise que la perfection n'est pas du tout ce qui compte en amour.
L'important, c'est de se montrer attentif à l'autre, d'être
patient, compréhensif... ce sont des signes de maturité,
des trucs d'adultes ! Dans ce film, Bridget grandit, mais à sa
manière hilarante."
La réalisatrice précise : "Je n'ai pas souhaité
revoir le premier épisode, parce que j'ai voulu garder mon enthousiasme
et ma perspective. Ne pas avoir de référence était
un avantage, parce que je ne craignais pas de répéter la
magie du premier film. J'ai seulement pensé à la meilleure
manière de transformer cette histoire particulière en film,
en me concentrant sur la progression dans une nouvelle partie de la vie
de cette jeune femme."
Quête intérieure pour catastrophe
extérieure
Pour Renée Zellweger, retrouver le personnage de Bridget
Jones signifiait reprendre du poids, retrouver l'accent britannique et
se lancer à nouveau dans une quête hilarante, maladroite
et familière pour essayer d'améliorer sa vie. C'est le côté
attachant du personnage qui l'a finalement convaincue de l'incarner à
nouveau. Elle explique : "Je dois avouer que j'ai un peu hésité
au début. Je n'avais aucun doute sur le fait que ce serait amusant,
là n'était pas la question. C'est simplement que j'aime
beaucoup ce personnage et que c'est une lourde responsabilité personnelle
de le protéger, de préserver son intégrité.
Bridget a été une bénédiction dans ma vie,
elle tient une place particulière dans le cur de beaucoup
de gens et je ne voulais pas risquer de compromettre cela."
Et de continuer : "J'aime raconter des histoires inédites,
et j'ai eu le sentiment qu'il lui restait beaucoup d'expériences
à vivre. Lorsque nous avons commencé la nouvelle phase de
son parcours, j'ai pris conscience que nous ne nous embarquions pas dans
une simple suite, mais que nous progressions. C'était pour moi
un challenge intéressant. Il est rare d'avoir la chance de revisiter
un personnage qui a évolué. Cette nouvelle Bridget a définitivement
mûri sur certains points, elle est moins naïve, elle a une
meilleure expérience de la vie et du monde, mais elle est toujours
aussi merveilleusement bourrée de défauts - c'est ce qui
fait qu'on l'aime et qu'on s'en sent si proche "
Renée Zellweger ajoute : "Parler de la difficulté à
faire fonctionner une relation amoureuse me tentait beaucoup. Aborder
au jour le jour les épreuves qui surgissent quand une personne
découvre que sa relation idéalisée, parfaite, n'est
en réalité pas si parfaite que ça, était inédit
et excitant. Je me suis dit que ce serait vraiment amusant de voir Bridget
- surtout elle ! - vivre cette expérience."
Par nature, Bridget est toujours convaincue que le bonheur l'attend au
coin de la rue. Cet optimisme inébranlable est selon Renée
Zellweger ce qui fait de Bridget un personnage enclin au désastre,
une héroïne moderne. "Peu importe le nombre de fois où
elle se casse la figure, elle se relève et garde toujours espoir.
Elle commence cette histoire déterminée à connaître
le succès sur les plans sentimentaux et professionnels, et elle
n'imagine même pas que les choses puissent mal tourner... jusqu'à
ce que ça arrive !"
Après avoir incarné une rude femme du Sud dans Retour à
Cold Mountain - qui lui a valu l'Oscar - Renée Zellweger a dû
se préparer physiquement et mentalement à redevenir cette
jeune femme ronde, peu sophistiquée, critique envers elle-même.
Tout le contraire de l'actrice américaine ! Renée Zellweger
avait perdu son accent britannique et a dû pratiquement repartir
de zéro pour le retrouver.
Elle a dû également regagner "la couche de gras"
de Bridget, et passer à nouveau d'une taille 36 à une taille
42.
"Pour moi, précise-t-elle, il était essentiel de dresser
un portrait authentique de Bridget. Si je ne peux pas avoir son corps
aussi bien que son esprit, je ne peux pas lui être fidèle."
De par son travail de journaliste, Bridget Jones se retrouve ici dans
des situations de plus en plus périlleuses sur le plan physique.
Renée Zellweger s'est donc entraînée pour réaliser
ses propres cascades : saut en parachute avec atterrissage dans une porcherie,
ski au Tyrol... sans oublier une étonnante imitation de Madonna
dans une prison de Bangkok, ou même de se déplacer dans une
robe si moulante qu'il en devient difficile de marcher.
"Ce film était pour moi une belle occasion d'ajouter quelques
mémorables expériences de jeu, explique Renée Zellweger.
Un élément clé de la personnalité de Bridget
passe par sa dimension physique, sa gestuelle. Elle arrive toujours à
tomber, mais elle se relève et continue, quel que soit son degré
d'embarras. Son portrait n'aurait pas été complet sans ça
!"
Les hommes de Bridget
Dans Bridget Jones : L'Âge de raison (Bridget Jones: The
Edge of Reason) (2004) Bridget est non seulement amoureuse, mais écartelée
entre deux hommes radicalement opposés qui correspondent à
ses différentes pulsions. Mark Darcy, l'avocat idéaliste,
un homme presque trop beau pour être vrai, authentique gentleman
et possible candidat au mariage. Et Daniel Cleaver, séducteur invétéré
mais irrésistible, cynique et pourtant tellement sexy...
Colin Firth et Hugh Grant ont tous deux été enthousiastes
à l'idée de retrouver leurs personnages et d'explorer davantage
leurs relations avec la demoiselle.
Darcy : Parfait, quoique...
Pour Colin Firth, Bridget Jones : L'Âge de raison (Bridget Jones:
The Edge of Reason) (2004) représentait une chance de saper le
comportement idéal de Mark Darcy, inspiré du très
beau et très hautain personnage du roman de Jane Austen Orgueil
et préjugé - personnage que Colin Firth avait d'ailleurs
interprété dans la minisérie homonyme de 1995. Il
s'est fait un plaisir de prendre l'imperturbable Darcy et de le "tordre"
peu à peu tandis qu'il affronte ses sentiments pour Bridget Jones.
Sous une apparence tolérante, brillante et pleine d'adoration,
il se révèle être un personnage récalcitrant
au changement et incapable de comprendre ses propres sentiments.
Colin Firth explique : "Pour moi, ce film est l'occasion de faire
un pied de nez aux grandes histoires romantiques qui finissent toujours
bien. En fait, je suis persuadé que les films d'amour s'achèvent
toujours au premier baiser parce qu'après, ça se complique
sérieusement ! Nous savons tous que la réalité est
tout autre. Les choses qui vous attirent chez une personne au départ
sont souvent celles qui vous rendent dingue par la suite. Nous savons
tous que des gens originaires de niveaux sociaux radicalement différents
seront incapables de s'empêcher de se juger l'un l'autre. Le film
dresse un portrait des relations hommes-femmes drôle, vivant et
plutôt réaliste."
Colin Firth ajoute : "Bridget et Mark ne sont certainement pas un
couple assorti, mais beaucoup de gens différents sont attirés
l'un par l'autre pour des raisons mystérieuses. Je crois que Mark
ne sait pas exactement pourquoi il est tombé amoureux de Bridget,
mais ce qui est sûr, c'est qu'il trouve son honnêteté
rafraîchissante. Il vient d'un monde où les apparences sont
stratégiques, et il est secrètement bouleversé par
sa complète incapacité à truquer ou à ruser.
Il apprécie aussi sa vivacité d'esprit et son intelligence."
Certaines situations sont le résultat direct des doutes et de la
jalousie de Bridget - des sentiments qui ne sont pas l'apanage des femmes
dans une relation naissante. Mark Darcy lui-même se trouve parfois
en proie aux aspects les plus sombres des émotions amoureuses,
surtout quand il s'agit d'un certain ancien patron charmeur de sa petite
amie. Et dans la grande tradition de la chevalerie britannique, les prétendants
rivaux s'affrontent... de manière assez pathétique ! On
assiste ainsi au combat le moins spectaculaire, le moins violent, le moins
habile que l'on ait vu depuis longtemps au cinéma ! Cette scène
jubilatoire a été entièrement improvisée par
Colin Firth et Hugh Grant.
Jonathan Cavendish explique : "Je peux témoigner que Colin
et Hugh sont deux des pires combattants que j'aie jamais vus ! C'est sans
doute pour cela qu'ils sont si hilarants dans cette scène."
Colin Firth explique : "Ce qui est amusant, c'est que Hugh et moi
n'avons travaillé ensemble que pour cette scène de bagarre
! Mais nous avons tout de suite pris la décision, cette fois, de
ne rien régler avant. Nous sommes arrivés le matin et avons
commencé à nous tirer les cheveux, à nous donner
des coups de pied, des coups de poing en grognant... Je dois dire que
c'était plutôt naturel pour moi !"
Il ajoute en plaisantant : "Moi je m'en suis assez bien sorti, mais
Hugh a dû demander l'infirmière à plusieurs reprises,
de l'eau chaude et des médicaments... Sérieusement, se bagarrer
semble être devenu un rituel chez ces deux personnages, et je crois
qu'ils se battront encore comme ça en maison de retraite !"
Hugh Grant ajoute : "Les Anglais de la classe moyenne ne se battent
pas, et s'ils le font, c'est plutôt affligeant !".
Daniel Cleaver : La tentation diabolique
Hugh Grant avait créé le personnage affecté, plutôt
glauque et incroyablement séduisant de Daniel Cleaver pour le premier
film. Cette fois, Daniel clame haut et fort avoir changé... mais
il est sans doute encore plus délicieusement dépravé.
Les scénaristes ont développé son personnage pour
qu'il révèle le côté susceptible de Bridget.
Ils ont placé Cleaver et Bridget en contact étroit en faisant
d'eux des journalistes travaillant ensemble sur une nouvelle émission
télévisée de voyage intitulée "The Smooth
Guide". Inutile de dire que la relation de Bridget avec Cleaver est
tout sauf douce. Elle le juge sournois, arrogant, sexiste, étroit
d'esprit et révulsant. Elle se retrouve pourtant dans une chambre
d'hôtel de Bangkok avec lui... Hugh Grant explique : "Je n'ai
pas eu de mal à me glisser à nouveau dans la peau du personnage.
Je n'ai pas l'âme aussi noire que lui, mais nous avons en commun
certains goûts et certains défauts..."
Pour Beeban Kidron, "Hugh Grant incarne l'humour noir du film, son
côté sombre. Il est fascinant dans le rôle de Cleaver.
Il est ici complètement à l'opposé des personnages
souvent doux et simples qu'il joue souvent. Il a aussi un sens impressionnant
de la comédie. Il a saisi l'essence de ce mauvais garçon
désiré par les femmes. Comme le dit Bridget, il est l'homme
qu'on ne veut pas épouser, mais avec qui on veut coucher !"
Bridget Jones : cernés par ses proches...
Rebecca : Attention danger
Jeune collègue au charme ravageur, parents au comportement discutable
et copains jamais avares de mauvais conseils... L'histoire d'amour naissante
de Bridget est sérieusement compliquée par ceux qui l'entourent.
Parmi eux, une nouvelle venue, Rebecca, la mystérieuse collègue
de Mark Darcy, extrêmement jolie, extrêmement riche, aux jambes
extrêmement longues, et extrêmement dangereuse pour l'idée
que se fait Bridget de l'amour... Convaincue que Rebecca a des vues sur
Darcy, Bridget est désemparée, surtout parce qu'elle croit
que la jeune femme est exactement ce à quoi Mark aimerait qu'elle-même
ressemble...
Pour jouer Rebecca, les scénaristes ont choisi l'actrice australienne
Jacinda Barrett. Celle-ci s'est montrée ravie d'entrer dans la
vie de Bridget Jones : "J'ai lu les deux livres, j'ai vu le premier
film et je l'ai adoré. C'était formidable de pouvoir participer
au deuxième. Et voir Renée jouer ce personnage, se tourner
elle-même en dérision, était une grande leçon
d'actrice. C'était à la fois impressionnant et très
touchant."
Colin Firth dit de Jacinda Barrett : "Ce qui est amusant chez Rebecca,
c'est qu'elle n'est pas ce qu'elle semble être. C'est l'un de ces
rôles avec lesquels le public a une chance de "relire"
le film, de revenir en arrière et de revoir les petits moments,
les clins d'il, les signaux subtils donnés par la comédienne,
et ainsi de se rendre compte que le personnage n'est pas ce qu'ils croyaient..."
Les parents : Retour de flamme
Alors qu'elle se bat contre la jalousie et essaie de mettre de l'ordre
dans ses affaires de cur, Bridget découvre que ses parents,
incapables de s'entendre jusque-là, semblent se redécouvrir
des choses en commun. Elle admet même qu'ils semblent montrer, après
tout, quelques signes d'affection...
Jim Broadbent, qui incarne le père de Bridget, explique : "Ces
personnages ont quelque chose d'attachant. Ils réalisent que les
choses ne seront sans doute jamais idéales entre eux, mais qu'elles
seraient bien pires l'un sans l'autre."
Gemma Jones ajoute : "Je crois que Pam a finalement réalisé
que son mari n'est pas un si mauvais cheval..."
Les amis : Conseillers en catastrophes
Les amis fidèles de Bridget l'abreuvent de quantité de très
mauvais conseils, donnés en toute bonne foi, qui aggravent encore
la situation. Pour Sally Phillips, Shirley Henderson et James Callis,
qui jouent respectivement Shazzer, Jude et Tom, retrouver Bridget Jones
était l'occasion de s'offrir de nouvelles parties de rigolade.
Shirley Henderson résume : "Nous sommes les indéracinables
copains, saouls et parfaitement inutiles, mais pleins de bons conseils
foireux ! A présent que Bridget sort avec quelqu'un - ce qui constitue
la trahison ultime chez des célibataires, nous allons bien sûr
lui mettre quelques bâtons dans les roues. Il suffit simplement
de titiller sa paranoïa et ses névroses ! "
James Callis ajoute : "Ces trois-là vivent par procuration
à travers Bridget, mais malheureusement pour elle, entamer une
nouvelle liaison signifie que le moindre de ses actes va être jugé
et analysé, et pas forcément avec bon sens..."
Sally Phillips, dont le personnage, Shazzer, accompagne Bridget lors de
son tumultueux voyage à Bangkok, précise : "Le plus
agréable est la façon dont nous nous nourrissons naturellement
les uns les autres en tant qu'acteurs. Nous avons développé
des liens d'amitié qui rendent la complicité et les rires
encore plus authentiques."
Le patron, c'est le patron
On retrouve également Neil Pearson dans le rôle de Richard
Finch, le patron sans cur de Bridget, uniquement préoccupé
par les taux d'audience.
L'acteur explique : "Dans sa folle course en avant, Richard envoie
la malheureuse Bridget dans des missions de plus en plus périlleuses
et ridicules pour son émission "Sit Up Britain". Il ne
la considère que comme un outil à faire grimper les taux
d'audience. Il sait que les gens la regardent parce qu'ils attendent la
prochaine catastrophe, et c'est donc son travail de lui faire faire des
choses de plus en plus absurdes. Mon personnage, souligne-t-il, est le
seul à n'avoir pas évolué d'un micron par rapport
au premier film. Je suis le seul à n'avoir pas progressé
! Heureusement, les autres ont tous avancé dans la vie..."
Bridget autour du monde
Dans Bridget Jones : L'Âge de raison (Bridget Jones: The
Edge of Reason) (2004) la jeune Londonienne, citadine typique, se retrouve
loin de chez elle, pour un week-end de ski romantique en Autriche, et
en Thaïlande à la rencontre du soleil et du surf. Une tentative
de séduction de Daniel Cleaver et une mauvaise chance chronique
la conduiront jusqu'en prison...
Pour transcrire ce voyage-tourbillon à l'étranger, la réalisatrice
a travaillé avec le directeur de la photo Adrian Biddle et la chef
décoratrice Gemma Jackson.
Beeban Kidron explique : "Il s'agissait de dépasser le petit
coin de Londres où vit Bridget Jones, de l'ouvrir soudain, pour
donner au monde de Bridget plus de vie. L'histoire commence à Londres,
et l'on est immergé dans l'univers de Bridget : elle retrouve ses
amis au restaurant, va travailler à "Sit Up Britain"
et assiste à des réunions familiales plutôt embarrassantes.
Mais très vite, elle est arrachée à ce quotidien
pour se retrouver en Autriche à faire du ski, et même beaucoup
plus loin, en Thaïlande. On voit Bridget dans un monde bien plus
vaste que le sien. Elle devient une sorte de "Bridget 007".
En partant si loin de chez elle pour des aventures internationales, elle
peut porter un autre regard sur sa vie et ses sentiments pour Darcy."
Les scènes à Londres ont été tournées
à Tower Bridge, Oxford Street et Regent Street, à Piccadilly,
dans le quartier du Temple, et à Chiswick, où un immeuble
de bureaux moderne sert de quartier général à "Sit
Up Britain". On peut reconnaître également les fontaines
italiennes de Hyde Park où se déroule la bagarre entre Mark
Darcy et Daniel Cleaver.
La séquence de saut en parachute a été filmée
dans le Buckinghamshire. Renée s'est retrouvée suspendue
à six mètres de hauteur par des câbles et a passé
des heures dans une porcherie pleine de boue. Beeban Kidron se souvient
en riant : "Elle a fait elle-même toutes ses cascades... Je
dis bien toutes ! Elle a plongé tête la première dans
la boue et a batifolé avec les animaux..."
L'appartement de Bridget a été recréé sur
un plateau des studios de Ealing. La chef décoratrice Gemma Jackson
a ajouté quelques petites touches à l'appartement qu'elle
avait conçu pour le premier film... en particulier une impressionnante
collection de livres de développement personnel.
Elle explique : "Nous voulions conserver le même style de décor,
parce qu'il était vraiment le reflet de la personnalité
de Bridget. C'est l'endroit où vit quelqu'un qui se cherche. Il
n'y a pas de style vraiment établi, c'est plutôt une accumulation
d'idées, de tendances qu'elle a développées au fil
de sa vie. En voyant le premier film, beaucoup de gens m'avaient dit "On
dirait ma chambre...". Je crois en effet que ce pourrait être
l'appartement de bien des jeunes femmes célibataires..."
Gemma Jackson a dû faire ressortir le contraste entre la demeure
de Bridget et la maison plus imposante, quoique un peu étouffante,
de Mark. "Les lieux d'habitation de Bridget et de Mark en disent
long sur leurs propriétaires, observe Gemma Jackson. L'appartement
de Bridget est un endroit confortable, chaleureux, un peu en désordre
peut-être, mais plein de couleur et de vie et de témoignages
de sa vie passée. Mark, lui, a une maison nue, presque vide, qui
n'a rien de confortable. Elle est fonctionnelle et contient de beaux meubles
de famille, mais nous ne lui avons pas donné d'âme : c'est
ce que Mark a trouvé chez Bridget."
Darcy trouve le courage d'inviter Bridget à son premier week-end
au ski... et casse l'atmosphère en invitant aussi l'ennemie jurée
de Bridget, Rebecca, qui bien sûr dévalle les pentes en virtuose,
ce qui est loin d'être le cas de Bridget. Cette partie du film a
été tournée dans le Tyrol, en Autriche, dans le célèbre
village-station de ski de Lech.
Pour réaliser les séquences de ski, l'équipement
caméra a été remorqué par des Snowcats jusqu'à
mi-hauteur de l'altitude maximale.
Renée Zellweger a dû se concentrer pour skier à la
manière désastreuse de Bridget. Beeban Kidron se souvient
: "Renée voulait faire les séquences de ski, mais elle
skiait beaucoup trop bien. Il fallait qu'elle joue ici aussi avec le langage
corporel unique qu'elle a créé pour Bridget, ce style maladroit
si amusant qui fait tellement partie du personnage. En fait, ce style
est si inimitable que Renée a effectivement dû faire elle-même
ses cascades. Elle a été très courageuse, surtout
pour le slalom incontrôlé..."
En Thaïlande, les cinéastes cherchaient un environnement en
complète opposition avec le Londres urbain. La réalisatrice
observe : "Ces vastes paysages étaient formidables, en complet
contraste avec l'habitat usuel de Bridget. Cela offrait au film un style
visuel complètement neuf et une nouvelle perspective pour Bridget."
Plusieurs scènes ont été tournées à
Phuket, dans le village ancien sur pilotis de Ko Panyee, dans le sanctuaire
bouddhiste de Nakornpathom, et dans un marché à ciel ouvert
de Bangkok avec fruits, tissus et artisanat... et aussi scorpions et serpents.
Pour plusieurs des scènes sur la plage de Phuket où Bridget
expérimente les effets d'un "champignon magique", l'équipe
caméra s'est installée dans des barques thaï traditionnelles.
La réalisatrice raconte : "Au début, nous avons eu
quelques difficultés parce que les marins ne parlaient pas anglais
et qu'ils tournaient à droite quand on leur demandait d'aller à
gauche... mais finalement, nous avons réussi à nous comprendre."
Pour le restaurant dans le village de Ko Panyee, Gemma Jackson a voulu
créer un endroit de rêve. Elle raconte : "A l'endroit
où nous voulions installer notre restaurant, il n'y avait que des
fondations en béton. Nous avons construit un bâtiment complet
dans le style architectural thaïlandais... un cauchemar logistique
parce que nous étions loin de tout ! Pour avoir les matériaux,
ça a vraiment été difficile. Nous avons utilisé
tout ce que nous avons pu trouver sur place, et le résultat est
vraiment époustouflant."
La chef décoratrice et son équipe ont aussi complètement
redécoré un marché thaï sur la route. "Nous
avons tout simplement acheté les étals, en avons ajouté
d'autres, apporté quantité de fleurs et des objets d'artisanat.
Et nous avons complété par des choses plus étranges
pour faire couleur locale, comme des poissons ou des têtes de poulet
coupées..."
Pour le décor de la cellule de la prison thaïlandaise, Gemma
Jackson et Beeban Kidron ont visité plusieurs prisons en Thaïlande,
des plus modernes aux plus archaïques. "Nous avons voulu quelque
chose entre les deux, précise la chef décoratrice. La prison
devait paraître réelle, mais pas trop extrême.
L'idée était que Bridget s'y retrouve poussée au
bout d'elle-même, juste assez pour retrouver un peu foi en elle."
Pour que Bridget puisse partager son esprit indomptable avec les autres
femmes de la prison dans un numéro de danse à la Madonna
plutôt inattendu, Gemma Jackson et son équipe ont conçu
un décor avec des murs amovibles qui permettaient des angles de
prises de vues spécifiques. Gemma Jackson explique : "Nous
avons voulu que la prison ait d'abord quelque chose de réel et
de solitaire, puis dans le numéro de danse, elle devient quelque
chose de très "bridgetesque"."
Pour Renée Zellweger, les scènes de prison et le triomphant
retour de Bridget Jones à Londres avec une nouvelle vision de l'amour,
sont la preuve éclatante que Bridget parvient toujours à
triompher de l'absurdité de la vie moderne.
"En incarnant ce personnage, je me suis efforcée de mieux
cerner mes propres imperfections et d'en rire comme le fait Bridget. Bridget,
comme nous tous, est en perpétuel mouvement, allant toujours de
l'avant, gagnant en sagesse, mais en gardant l'essence même de ce
qu'elle est."
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