Alexandre
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Réalisateur
: Oliver
Stone
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Genre : Biographie, Historique Date : 05 Janvier 2005 Durée : 2 h50 Origine : allemand, français, néerlandais, britannique Distribution : Pathé Distribution ; Warner Bros Titre original : Alexander
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Résumé | Note production | Acteurs | Scénario | Producteur | Site Officiel | Récompenses | Lieux | Budget |
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Colin Farrell : Alexandre le Grand |
Directeur
Photo : Rodrigo Prieto Musique : Vangelis Décors : Jim Erickson Chef décoration : Jan Roelfs Costumes : Jenny Beavan Montage
: Effets Spéciaux :
Peter Norcliffe : accessoiriste costume (Robert Allsopp and Associates) Casting :
Mark Bennett Direction artistique :
James Lewis Maquillage :
Anita Burger : styliste coiffure Son :
Samuel Cohen : perchman |
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Scénario
: Producteur
: Production :
Warner Bros. Producteur executif : Aslan Nadery Volker Schauz Co-Producteur executif : Fernando Sulichin Gianni Nunnari |
Assistant réalisation :
Yann Marie Faget : autre second assistant (Maroc)
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Thaïlande. |
Fiche du film complète (image, résumé, note de la production, avis) au format PDF à disposition sur demande par mail, voir page d'accueil |
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| Note production | Acteurs | Scénario | Producteur | Site Officiel | Récompenses | Lieux | Budget |
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La vie d'Alexandre le Grand, narrée par Ptolémée : de son enfance à sa mort, des cours d'Aristote aux conquêtes qui firent sa légende, de l'intimité aux champs de bataille. Fils du roi Philippe II, il soumit la Grèce révoltée, fonda Alexandrie, défit les Perses, s'empara de Babylone et atteint l'Indus pour établir à 32 ans l'un des plus grands empires ayant jamais existé. |
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Avant-propos d'Oliver Stone Il était à l'évidence en avance sur son temps et certains diront même qu'il représenta une nouvelle définition de l'homme. Sa vision des peuples grecs et barbares réconciliés n'était pas du goût des Grecs et rendit ses dernières années particulièrement pénibles. Il perdit des amis et dut faire face à des trahisons. Sa vie amoureuse fut fascinante et déchirante. Il pouvait se montrer aussi bien d'une extraordinaire douceur que d'une extrême sauvagerie. En définitive, ses échecs mêmes surpassent les accomplissements de la plupart des hommes. Et si l'on veut bien y penser, il a produit plus d'effet sur le monde qu'Héraclès et Achille, tout cela en l'espace de trente-deux ans ! Il m'a fait croire aux héros. Comme dramaturge, je me fie en dernière analyse à mon instinct et j'ai le sentiment quAlexandre possédait toutes les tendances maléfiques de nos contemporains et qu'il convenait de les présenter sans détours. C'est pourquoi j'ai choisi de raconter sa vie compliquée en deux récits parallèles dans lesquels le jeune Alexandre existe côte à côte avec l'Alexandre plus âgé. Une des grandes ironies de son existence tient à ce que les expériences tragiques de sa jeunesse viendront parfois hanter sa vie dadulte. Pour entrer dans la conscience d'un homme qui vécut voilà 2300 ans et changea la nature du monde, je ne pouvais rêver meilleur collaborateur que Robin Lane Fox, professeur d'Histoire ancienne à Oxford, auteur, en 1974, d'une des biographies les plus claires et les moins biaisées d'Alexandre. L'une des plus grandes contributions de son ouvrage est de s'en tenir rigoureusement à l'énoncé têtu des faits connus de la vie d'Alexandre, en rejetant ce que certains historiens avaient accepté à tort. Sur la toile et souvent dans les essais que lui consacrent les revues, je suis encore surpris de constater qu'une bonne moitié de ce que l'on raconte d'Alexandre est digne de la presse à sensation. C'est ainsi que grandissent les mythes, en dehors de la réalité, avec pourtant un vague noyau de vérité. À mesure que son enthousiasme croissait et qu'il participait de plus en plus à notre film, tout ce que Robin Lane Fox demanda fut de participer à la charge de la cavalerie aux côtés d'Alexandre dans la poussière de Gaugamèle. Ce fut un immense plaisir de pouvoir lui permettre la réalisation d'un souhait si simple et je n'oublierai jamais le jour où il vint me trouver couvert de poussière après plusieurs charges et s'écria avec un enthousiasme d'écolier : Vous savez, Oliver, je viens de faire la chose que j'ai le plus désirée de ma vie entière Jamais je ne pourrai vous en remercier suffisamment. Si seulement il savait le grand plaisir qu'il m'a ainsi donné ! C'est un chevalier sans peur et sans reproche, ce M. Fox. Qui fut Alexandre ? Comme le dit Colin Farrell : Je donnerais tout ce que ce film m'a apporté pour pouvoir passer cinq minutes avec Alexandre ! Si cétait possible, jen ferais volontiers autant.
Je viens de passer trois ans avec lui et, aussi difficile
que cela ait pu être par moments, je n'en regrette pas un seul
instant. Je me suis senti privilégié et ce fut un grand
honneur. Comme le dit Ptolémée dans le film : En
sa présence, nous étions meilleurs que nousmêmes. L'équipe Derrière la caméra, le réalisateur a réuni le directeur de la photo Rodrigo Prieto (FRIDA, 8 MILE, LA 25ÈME HEURE), le chef décorateur Jan Roelfs (BIENVENUE À GATTACA, LE CUISINIER, LE VOLEUR, SA FEMME ET SON AMANT), la costumière Jenny Beavan (CHAMBRE AVEC VUE, LES VESTIGES DU JOUR), le compositeur Vangelis (LES CHARIOTS DE FEU, BLADE RUNNER, MISSING), le coordinateur des cascades Gary Powell (TITANIC, IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN), John Scheele à la supervision des effets visuels et Trevor Wood (RETOUR À COLD MOUNTAIN) à la supervision des effets spéciaux, faits à Paris par BUF. Dale Dye, principal conseiller militaire, avait déjà travaillé avec Oliver Stone sur PLATOON, NÉ UN 4 JUILLET, JFK, ENTRE CIEL ET TERRE et TUEURS NÉS et avec Steven Spielberg sur IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN. En qualité de conseiller historique, Oliver Stone a fait appel à Robin Lane Fox, professeur d'Histoire de l'Antiquité à Oxford et auteur de la biographie Alexandre le Grand (1974). Le projet On ne peut manquer d'être étonné par tout ce qu'Alexandre
a accompli au cours des trente-trois années de sa courte vie.
Son empire comprenait tout ou partie des territoires qui composent aujourd'hui
la Grèce, l'Albanie, la Turquie, la Bulgarie, l'Égypte,
la Libye, Israël, la Jordanie, la Syrie, le Liban, Chypre, l'Irak,
l'Iran, l'Afghanistan, l'Ouzbekistan, le Pakistan et l'Inde. Au moment
de sa mort, cet empire couvrait cinq millions de km2. Une considérable
production littéraire, historique, romanesque, psychologique
a été consacrée au J'avoue que l'aventure de ce film constitue le plus grand défi que j'ai relevé jusqu'ici, explique Oliver Stone. J'ai le sentiment que le film de Robert Rossen, en 1956, avec Richard Burton et Fredric March (dans le rôle de Philippe), se réduisait à l'intrigue de la période grecque et s'épuisait avec la victoire d'Alexandre sur les Perses. Les dernières années de la vie d'Alexandre, au cours desquelles se produisirent certains des événements les plus intéressants et les plus importants, restaient ignorées. Bien sûr, reconnaît le cinéaste, il n'y a pas de certitude quant à ces huit années de conquêtes. Pour reconstituer ce que fut la vie d'Alexandre, on ne peut, au mieux, que présumer. Chacun a sa propre vision d'Alexandre, estime Stone. Peut-être l'avons-nous rendu plus grand qu'il ne fut. Mais il est indéniable que l'Histoire abonde de preuves de sa grandeur et que celle-ci ne relève pas d'on ne sait quel fantasme romantique élaboré autour de sa personne. On a de bonnes connaissances historiques - pas énormément, mais suffisamment pour justifier ce que nous avons écrit dans le scénario. C'est une histoire merveilleuse et le plus difficile reste de trouver la meilleure manière de la raconter. J'espère que de ce point de vue, le scénario est réussi. Comme toutes les oeuvres de fiction historique, le film de Stone est le résultat d'une sélection et d'une interprétation. Pour en faire une oeuvre dramatique, on est obligé de choisir ce que l'on considère comme le thème principal, note le réalisateur. On qualifie Alexandre dun mot grec intraduisible, pothos, qui désigne le désir violent et passionné d'une chose inaccessible ou qui n'existe pas et qui signifie également regret et nostalgie. Ce que Tennyson a écrit d'Ulysse, un des héros de la mythologie personnelle d'Alexandre, s'applique aussi au jeune roi : S'efforcer, chercher, trouver, sans jamais capituler. Il y a dix ans, Oliver Stone commençait à préparer un film sur Alexandre, mais les origines du projet remontent en fait à beaucoup plus loin. J'imagine que j'ai dû découvrir l'existence d'Alexandre vers sept ou huit ans, peut-être en lisant une adaptation pour enfants de sa vie, publiée par Random House, se remémore le cinéaste. L'influence formelle de l'épopée homérique, de l'histoire et de la mythologie grecques sont sensibles dans une bonne partie des films dOliver Stone, depuis les épreuves des jeunes soldats de PLATOON - qui évoqueraient l'Iliade - jusqu'aux excès dionysiaques de Jim Morrison dans LES DOORS et aux joueurs de football américain de LENFER DU DIMANCHE, vus comme des guerriers des temps modernes. Étudiant à lécole de cinéma, Stone s'accrochait déjà à l'idée de trouver un moyen de filmer l'histoire d'Alexandre, imaginant une espèce de traitement à la H.G. Wells. Dans mon impuissance, je fantasmais sur l'idée de réunir une petite équipe et quelques caméras pour voyager dans le temps et filmer les campagnes d'Alexandre, se rappelle en souriant le réalisateur. Imaginez un peu une équipe de cinéastes modernes jouant les correspondants de guerre, filmant les batailles, fixant sur la pellicule l'allure des gens, leurs sentiments et leur façon de parler, donnant au spectateur la sensation qu'ils y étaient ! J'imaginais un retour dans notre monde, la sortie du film et les gens qui diraient : Ça alors, où avez-vous trouvé ces images ? Trente-deux ans après, j'ai enfin eu la chance de retourner en arrière pour recréer cette période de mon mieux. Un producteur entre en scène Le parcours aura été long et difficile pour Stone : au début des années quatre-vingt dix, il s'attaque sérieusement à ce projet avec Thomas Schühly. En 1996, après quelques faux départs, nous avons commencé pour de bon la mise au point du scénario, avec une société indépendante, Cinergi, et Laeta Kalogridis, jeune scénariste gréco-américaine. J'avais aussi rédigé un script tout seul cette année-là, mais je n'étais satisfait ni de l'un ni de l'autre. J'avais l'impression que ma compréhension du personnage n'était pas encore assez aboutie. Puis en 2000, Moritz Borman, pour lequel j'avais écrit un scénario adapté du roman Tom Mix et Pancho Villa, me recontacta Nous souhaitions l'un et l'autre, depuis longtemps, travailler ensemble et voilà qu'il avait, cette fois, le soutien sérieux et indispensable à une entreprise aussi folle qu'ALEXANDRE. Le chemin qui nous a menés du rêve à la réalité n'a pas toujours été parsemé de pétales de roses, reconnaît Moritz Borman. Pendant toute la préparation du film, nous n'avons cessé d'avoir des doutes. Comment et où trouver les distributeurs qui conviendraient au film, le financement, les lieux de tournage. J'ai eu bien des insomnies, se rappelle le producteur, au cours desquelles je voulais dire à Oliver que nous n'allions pas y arriver. Et puis non, j'aimais mieux dire à Oliver comment nous allions y arriver, et c'est ce que nous avons fait. Le futur dira si l'entreprise est un succès. Mais pour moi, ALEXANDRE en est déjà un. Voir ce rêve aboutir valait bien tout le mal que l'on s'est donné. Avoir eu le privilège de faire ce voyage avec Oliver, avoir eu la chance de permettre la réalisation du film, est une immense satisfaction pour moi. Cest peut-être la pré-production la plus difficile que j'aie jamais eue à faire, renchérit Stone. Nous étions sur quatre continents à la fois : Amérique, Asie (Thaïlande, Inde), Europe (Londres, Malte) et Afrique (Maroc). C'était compliqué, avec des coups de téléphone à toutes les heures de la nuit et une bonne partie du temps, je devais penser au financement du film et regarder derrière moi au lieu de regarder vers l'avant. Nous n'avons pas disposé du temps de préparation logique pour une production si complexe. Mais il arrive qu'on n'ait pas les moyens d'être logique. On va de l'avant, obstinément. On fixe une date et plus la pression est grande, plus chacun se montre à la hauteur des circonstances. Avant le tournage Peu d'aspects du tournage d'ALEXANDRE allaient être aussi éprouvants
que la reconstitution de l'environnement historique et géographique
où se déroulèrent les événements
de la vie du jeune roi, sur plus de trente ans de l'histoire de l'Antiquité
et dans plusieurs parties du monde. Jan Roelfs, le chef décorateur,
a été lun des premiers à intervenir sur la
préparation du film. Avec son équipe, Roelfs devait recréer
le monde antique avec autant d'imagination que d'authenticité.
Il en résulte des reconstitutions aussi précises que possible.
Oliver n'est pas le genre de réalisateur qui fait un plan
pour sa beauté, note le chef décorateur. Chaque plan doit
avoir du sens. Le chef décorateur est responsable de l'apparence
du film et de tout ce que cela implique. Cela commence par la recherche
des décors naturels. Parce que c'est une sorte de road
movie, ALEXANDRE nous imposait de trouver des paysages correspondant
à la Macédoine, la Perse, la Bactriane, la Sogdiane, l'Hindu
Kush et l'Inde. Un incroyable puzzle à assembler, en sachant
que les paysages choisis devaient être très reconnaissables,
sous peine de se mélanger et de se confondre tous. Pendant
les repérages, Stone et Roelfs passèrent beaucoup de temps
à la RECONSTITUER UNE ARMEE DE L'ANTIQUITE Le capitaine Dale Dye - collaborateur de longue date d'Oliver Stone - a entraîné et formé Colin Farrell et les principaux comédiens, pendant un long mois. Il fallait leur permettre d'acquérir les connaissances utiles, touchant au maniement des armes : avec le glaive, le bouclier, l'arc et les flèches, la fronde, le javelot et la sarissa (lance denviron six mètres de long) et de les initier à la cavalerie, au port des étendards, à la phalange, et aux autres formations militaires antiques. Pour ALEXANDRE, Dye devait affronter une tâche plus harassante et démesurée que toutes celles qu'il avait connues (en dehors du champ de bataille) : il lui incombait en effet non seulement d'entraîner des dizaines de comédiens et des centaines de figurants pour les familiariser avec les formes de combats de lépoque mais également de recréer la stratégie dAlexandre. DANS LE DESERT MAROCAIN Le camp d'entraînement fut installé au Maroc, dans une
zone désertique à une heure de Marrakech, près
du site (denviron 4 km de rayon) choisi pour la reconstitution
de la bataille de Gaugamèle. Là, Dye et son équipe,
rassemblèrent Colin Farrell et tous les acteurs incarnant les
rôles des compagnons et des généraux d'Alexandre. UNE EPREUVE PHYSIQUE ET MENTALE POUR LES ACTEURS Lentraînement allait se muer en une sorte de laboratoire historique, dans lequel Dye et Oliver Stone découvriront par l'expérience sur le terrain, la manière dont les guerres étaient menées au temps d'Alexandre. Cela permettra au réalisateur de créer à l'écran des batailles aussi fidèles et réalistes que possible. L'emploi du temps du camp d'entraînement mit à rude épreuve
autant les capacités physiques que mentales des différents
participants. Parmi les cours, figuraient l'entraînement au combat,
l'équitation, la conduite de char, des exercices d'agressivité,
des répétitions de chutes, de blessures et de mort.
L'une des clés de la formation des acteurs, des cascadeurs et
des figurants au Maroc et en Thaïlande fut la reconstitution de
la phalange, formation stratégique inventée par Philippe
de Macédoine et perfectionnée, plus tard, par Alexandre.
La phalange se composait de 256 hommes formés en carré
de 16 hommes sur 16, armés de sarissas, de manière à
être quasiment impénétrable. Son équivalent
moderne serait le char d'assaut, explique Dye. Cette création
de Philippe de Macédoine permit à son fils de conquérir
le monde, car il n'avait pas seulement inventé la phalange mais
aussi l'idée d'une armée permanente percevant une solde.
Au début de son règne, Alexandre disposait donc des outils
qui allaient lui permettre de réaliser son ambition. Les tactiques
de la phalange étaient si efficaces, qu'elle demeura la principale
formation d'infanterie pendant les cent cinquante années qui
suivirent. Seuls les Romains furent capables de la battre. Alexandre
disposait donc d'une infanterie puissante que rien ne pouvait arrêter.
Il n'y eut aucun traitement de faveur pour quiconque pendant la durée
du camp d'entraînement, et moins encore pour Colin Farrell. L'acteur
avait en fait commencé l'entraînement six semaines avant
l'ouverture du camp. Fondamentalement, cette formation avait un double objectif, explique
Eliot Cowan, qui incarne Ptolémée jeune. D'un côté,
il fallait nous apprendre tous les mouvements, les formations d'infanterie
et de cavalerie qui figureraient dans le film, de l'autre, il s'agissait
de faire de nous des soldats, des hommes conscients de leur mission.
Jespère que cela se voit dans notre allure et notre façon
de nous déplacer dans le film. Pas de téléphone, aucun moyen de s'échapper, rien d'individuel, ajoute Erol Sander, qui joue Pharnakès. On était ensemble, point final. Il y avait des acteurs d'Amérique, d'Irlande, de France, d'Allemagne, et on a tous fini par former un groupe. C'était comme une bonne équipe de foot avec un entraîneur génial, Oliver Stone. La deuxième semaine, dit Lombard (Leonnatos), nous avons
été rejoints par les soldats marocains. Dye nous a alors
indiqué que notre boulot était désormais de prendre
leur tête et de les diriger comme des généraux.
Je ne m'occupe pas d'entraîner et de former des acteurs,
affirme Dye. J'entraîne et je forme des UN ENTRAINEMENT EQUESTRE INTENSE Certains acteurs étaient à l'aise en selle et d'autres
n'avaient quasiment jamais monté. C'est à Ricardo Cruz
Moral et à son équipe, qu'incomba la mission de les transformer
en centaures
Le cheval d'Alexandre était comme un prolongement de son esprit, remarque Paolo. Il était lié à Bucéphale autant qu'à chacun de ses généraux. Il est très important pour le film qu'on sente l'amour qui unissait Bucéphale et Alexandre. Je n'étais jamais monté à cheval de ma vie, avoue l'acteur. Ricardo m'a fait monter tous les jours pendant deux mois. Au cours de l'entraînement, Oliver Stone taquina le jeune comédien : Tu as encore l'air d'avoir un peu peur de Bucéphale. Ce à quoi l'adolescent répondit : J'ai beaucoup plus peur de toi, Oliver. RECREER LES COSTUMES, LES ARMES, LES OBJETS DE LA VIE QUOTIDIENNE Des milliers d'artisans du monde entier, représentant des dizaines
de corps de métiers, ont été mobilisés pour
la fabrication d'armes, d'accessoires et de décors destinés
à la recréation méticuleuse du monde d'Alexandre.
Des milliers de costumes ont été conçus par Jenny
Beavan pour habiller acteurs et figurants. Jenny Beavan a créé
des costumes de rois, de paysans, de marchands, d'artisans, de soldats
et de diverses tribus. Aidée par Robin Lane Fox et Lloyd Llewellyn-Jones,
Docteur en histoire de l'Antiquité de l'Université d'Exeter,
elle a dessiné plus de 20000 pièces de vêtements. DES COMBATANTS EN ARMES Richard Hooper, larmurier, a fourni toute la gamme des armes
utilisées par les soldats macédoniens, perses, indiens
et scythes. DES MILLIERS DE MEUBLES, DE VASES ET D'OBJETS Chaque accessoire, chaque arme, chaque meuble, chaque décor
a été conçu et créé spécialement
pour le film, utilisant des artistes et des artisans du monde entier.
Rien n'a été exhumé d'entrepôts ou emprunté
à des films précédents. Deux entrepôts de
la taille d'un terrain de football, situés dans la zone industrielle
de Marrakech, furent convertis en gigantesques ateliers pour la fabrication
des accessoires et des costumes d'ALEXANDRE. Le tournage LA BATAILLE DE GAUGAMELE Une vaste zone désertique non loin de Marrakech allait servir
de cadre à la reconstitution de la bataille de Gaugamèle,
où les quelques 50 000 soldats d'Alexandre ont eu raison du demi-million
d'hommes de l'armée de Darius III, le Grand Roi. La zone désertique
d'environ 4 km de rayon retenue par Oliver Stone et Jan Roelfs pour
la bataille de Gaugamèle a exigé beaucoup de préparation.
Il a fallu retirer des milliers de pierres et de rochers pour la rendre
plus conforme au modèle original, mais aussi pour des raisons
de sécurité. D'ailleurs, fait remarquer Roelfs,
l'histoire ne faisait que se répéter, car Darius avait
lui aussi fait débarrasser le champ de bataille de Gaugamèle
de toutes ses pierres, pour faciliter le passage des chars de son armée.
Nous n'avons fait que suivre méticuleusement son exemple. EN ORDRE DE BATAILLE Les tourbillons de poussière, le bruit et les cris, le tonnerre
des sabots et l'odeur du crottin imprégnèrent le tournage
de la bataille. Robin Lane Fox allait, comme promis par Oliver Stone,
participer à la charge immortelle d'Alexandre contre le centre
de l'armée perse qui mit Darius en déroute. Le directeur de la photo, Rodrigo Prieto, a filmé la bataille
de Gaugamèle avec deux équipes caméra complètes
et jusqu'à huit caméras. Stone et Prieto avaient mis au
point la totalité du schéma visuel du film. Nous
voulions faire ressentir le passage du temps au cours du film, et l'évolution
émotionnelle des personnages, explique Prieto. Nous avons décidé
de donner à chacune des périodes de la vie d'Alexandre,
que nous explorions, un aspect visuel différent. Par exemple,
les séquences macédoniennes, pendant l'enfance et la jeunesse
d'Alexandre, ont des couleurs très pures, innocentes,
disait Oliver. Rodrigo Prieto insiste sur le fait que le réalisateur et lui
ne souhaitaient absolument pas que quoi que ce soit semble imposé
par un regard moderne. UNE RECONSTITUTION TRES REALISTE Oliver voulait du réalisme, confirme le coordinateur des
cascades Gary Powell. Il ne voulait pas de scènes de combat exagérées
comme on en voit dans les films de cape et d'épée. Quand
on cherche le réalisme, la plupart des combats individuels ne
durent pas très longtemps, surtout avec le genre d'armes dont
disposaient les soldats de l'époque. C'est rapide et violent.
À Gaugamèle, on avait plus de 1000 personnes entassées
dans un espace relativement restreint. Personne n'était à
l'abri de recevoir un coup en plein visage. Les risques de blessure
sont grands. Et il faut également s'occuper de ceux qui sont
derrière la caméra, et s'assurer qu'ils ne courent aucun
danger. UNE TEMPETE 'PROVIDENTIELLE' Le climat désertique, avec ses tempêtes de sable, réservait
quelques surprises à l'équipe. Un jour, en particulier,
on annonça qu'un gigantesque mur de sable se dirigeait droit
sur les lieux où la bataille était reconstituée.
Oliver Stone avait déjà dû affronter quelques tempêtes
de sable de moindre envergure et d'innombrables tourbillons, mais ce
qui arrivait s'annonçait monstrueux. LA BACTRIANE EN PAYS BERBERE L'ensemble de léquipe sest ensuite retrouvée
à 2000 mètres d'altitude, dans le Moyen Atlas, en plein
pays berbère, une région dont les habitants mènent
encore une existence assez proche de celle d'il y a deux mille ans.
Sur ce plateau, Roelfs et son équipe ont effectué un travail
considérable, érigeant un vaste décor représentant
une forteresse de lancienne Bactriane (aujourdhui lAfghanistan). La fournaise du tournage dans le désert était désormais remplacée par les nuits glaciales de l'Atlas, les sons joyeux d'une véritable noce berbère glissaient parfois dans la vallée jusqu'aux noces de cinéma que l'équipe était en train de tourner. Les nombreux costumes créés pour cette séquence témoignent du métissage culturel du monde d'Alexandre, en particulier la splendide et exotique parure de noces de Roxane. Je me suis inspirée d'un article de National Geographic sur l'Afghanistan contemporain que m'avait passé Oliver, se rappelle Beavan. Les techniques de tissages mêlés de fils dor nont pas changé depuis deux mille ans. LES PORTES DE BABYLONE Après être montée d'encore cinq ou six cents mètres
dans l'Atlas, jusqu'à Oukaimeden, pour filmer la traversée
des étendues neigeuses de l'Hindu-Kush, la production redescendit
jusqu'à la zone industrielle de Marrakech. Dans ce quartier plutôt
sinistre d'entrepôts et d'usines, se sont dressées - comme
par miracle - les portes monumentales de Babylone. MACEDOINE, IVe SIECLE AVANT J.-C. C'est sur les bords de l'Atlantique, dans la région d'Essaouira,
qu'Oliver Stone recrée la Macédoine de lenfance
dAlexandre. Les premières séquences tournées
devaient être celles du marché aux chevaux où le
jeune Alexandre rencontre pour la première fois, puis dompte,
le cheval qui sera le compagnon de toute sa vie, Bucéphale. Le
temps extrêmement changeant de cette saison permit heureusement
que le soleil paraisse juste avant le début du tournage. Le plateau
avait été installé dans une luxuriante vallée
verte aménagée de terrasses et de routes empierrées
et plantée de cyprès par léquipe du film.
Plus de cinquante ânes et chevaux étaient à vendre
au marché, qui comportait également des étals de
fruits et de légumes d'automne. Deux pavillons de part et d'autre
d'une piste d'équitation étaient destinés à
Philippe et Olympias, époux séparés incarnés
par LES LECONS D'ARISTOTE C'est un petit temple en ruines dédié à Pallas
Athena, érigé à 38 km au sud d'Essaouira sur une
avancée rocheuse, qui a servi de cadre aux leçons que
donne Aristote au jeune Alexandre et à ses amis. L'idée
de redonner vie à Aristote a enthousiasmé Christopher
Plummer : C'est un rôle difficile à jouer, admet
lacteur, car nous navons que très peu dindications
sur Aristote. Les écrits qui lui sont consacrés ne s'accordent
pas entre eux. Pour son apparence, on doit se fier par exemple à
de vieilles statues. Je me suis remis entre les mains d'Oliver, il faut
jouer le scénario tel qu'il est écrit, en y introduisant
autant de couleurs qu'on peut, pour suggérer l'intelligence d'Aristote,
son esprit, son énergie et son charisme presque hypnotique d'enseignant.
Pas facile dans une scène plutôt courte. Mais très
motivant quand on travaille avec un homme qui a lui-même écrit
la scène et dans le décor extraordinaire de Jan Roelfs. UN AMPHITHEATRE MACEDONIEN À quelques kilomètres de là, à Boufarziza,
un grand décor était en préparation : la reconstitution
d'un amphithéâtre macédonien entouré de vingt
constructions, parmi lesquelles un autre temple plus vaste dédié
à Pallas Athena. Peints de couleurs vives, les bâtiments
et les statues viennent rappeler opportunément que l'architecture
de l'Antiquité n'a pas été aussi uniformément
blanche que ce qu'il en subsiste. Le tournage (suite) Pendant quune équipe tournait au Maroc, une autre équipe était à l'oeuvre à Londres pour achever les décors énormes conçus par Jan Roelfs, sur les plateaux des deux studios de Pinewood et de Shepperton. 100 mètres de long, 42 mètres de large, 12 mètres de haut, le plateau 007 de Pinewood, semblable à un hangar, est le plus grand plateau en dur du monde. Deux des décors d'ALEXANDRE, dessinés par Roelfs, allaient remplir complètement cet espace : le palais de Babylone et la cour à ciel ouvert d'un palais indien. Ces constructions ont exigé 300 tonnes de plâtre, 6 km de poutres, 16 km de tuyauterie et 750 rouleaux de toile, que Roelfs et son équipe ont transformés en répliques très élaborées de ces monuments aujourd'hui disparus. Le film a nécessité le savoir-faire de seize directeurs artistiques avec leurs assistants, de trois storyboarders, de quatre illustrateurs et de sept dessinateurs. Pour réaliser ces plans, cent vingthuit menuisiers et charpentiers, quarante-six peintres, quatre-vingt trois plâtriers et treize sculpteurs ont été employés. PELLA, PALAIS ROYAL MACEDONIEN Le tournage à Pinewood a démarré dans un décor
de caverne inondée. Cette caverne est ornée de vingt fresques
primitives, illustrant des mythes grecs. Philippe de Macédoine
y enseigne au jeune Alexandre, son fils, les moeurs violentes et terrifiantes
du monde dans lequel ils vivent. L'intérieur et la cour du palais
royal de Pella, capitale de la Macédoine où naquit Alexandre,
ont été filmés ensuite sur le plateau voisin. LE PALAIS INDIEN Il ne nous reste rien de l'architecture indienne de cette époque,
explique le chef décorateur. Les Palais en bois ont tous été
perdus. Dans cette partie du film, Alexandre et ses hommes sont en Inde
pendant la mousson. Tout est donc luxuriant, vert et sombre. Nous avons
imaginé une cour à ciel ouvert, ornée de bassins,
d'un palais grandiose. BABYLONE, LES FASTES DU GRAND ROI Babylone est indiscutablement le décor le plus riche que
j'aie jamais réalisé, explique Roelfs, pas pour me faire
plaisir, mais parce que c'était absolument nécessaire.
L'entrée d'Alexandre dans Babylone est l'apogée de sa
conquête. Il n'a jamais vu une telle splendeur et n'a jamais rencontré
une culture, par tant d'aspects, supérieure à la sienne.
La conception a été assez rapide. C'est l'un des premiers
décors pour lequel je savais exactement ce que je voulais. En
revanche, sa construction, qui a duré plus de quatre mois, a
représenté un vrai défi technique et a demandé
une quantité impressionnante de plans. J'avais décidé
d'y intégrer les célèbres jardins suspendus de
Babylone, de telle sorte qu'il s'agisse d'un palais à la fois
fermé et ouvert sur l'extérieur. Je voulais aussi de très
hauts plafonds et de nombreux niveaux différents à l'intérieur
du palais. Ce devait être le décor le plus luxueux, le
plus fouillé, le plus exubérant de tous et nous en avons
travaillé le moindre détail. Toutes les surfaces portent
des sujets sculptés ou gravés. Une quantité de
détails absolument incroyable ! Une partie de la porte d'Ishtar,
lentrée principale de Babylone, existe encore. Au XIXe
siècle, un certain nombre d'archéologues français
et allemands l'ont examinée et beaucoup d'ouvrages la décrivent.
Un Allemand en a emporté la moitié pour la faire remonter
dans un musée de Berlin. Notre décor reprend les briques
de céramique bleue sculptées d'animaux, d'arbres et de
créatures mythologiques. La tête de taureau et les cent
trente-quatre fûts de colonnes sont également le fruit
de nos recherches. ALEXANDRIE, EGYPTE Pinewood ne disposant pas d'autre plateau, la production passe aux studios Shepperton, de l'autre côté de Londres, pour le dernier décor : une reconstitution d'un des plus grands trésors perdus de l'humanité, la bibliothèque d'Alexandrie. On allait y filmer plusieurs séquences avec Anthony Hopkins dans le rôle de Ptolémée âgé. Ce décor comporte deux pièces principales : le cabinet de Ptolémée, dans une vaste rotonde, et une terrasse surplombant le port de la ville, le tout dans un style architectural combinant les influences égyptiennes et grecques. Les murs de l'atrium, dont le sol est dallé de marbre à motifs géométriques, sont décorés de mosaïques représentant les hauts-faits d'Alexandre, notamment la charge contre le char de Darius (inspirée d'une oeuvre découverte dans les ruines de Pompéï), et Alexandre sur Bucéphale, qui affronte un roi indien monté sur un éléphant. Le long des murs courent des étagères où sont alignés les milliers de rouleaux qui faisaient la richesse unique de cette bibliothèque. ALEXANDRE ACCOMPLIT SON REVE D'ORIENT Toute léquipe senvole de Londres pour la Thaïlande, choisie pour tourner les scènes dans lInde de lAntiquité. Après quatre mois de tournage, le plus dur restait à venir. Douze ans auparavant, Oliver Stone avait filmé la plus grande partie du décor vietnamien de ENTRE CIEL ET TERRE en Thaïlande. Comme dans ce film, Santa Pestonji, figure importante de l'industrie du cinéma thaïlandais allait fournir les services de production locaux. Stone a engagé des centaines d'Indiens, installés en Thaïlande, comme guerriers et figurants, ainsi que les deux stars du cinéma thaïlandais, Bin Bunruelit et Jaran Ngandee pour jouer les rôles du roi et du prince indiens qui défieront Alexandre sur le champ de bataille. Un autre élément important avait attiré Stone en Thaïlande : la nécessité de trouver trente éléphants pour la bataille féroce qui oppose les troupes macédoniennes et indiennes, dans la jungle. Ce combat n'est pas la transposition d'un événementdonné, il associe des éléments de plusieurs affrontements qui ont eu lieu pendant la campagne indienne d'Alexandre. UN CASTING D'ELEPHANTS La résolution des problèmes liés à cette bataille, afin qu'elle soit conforme au script, a probablement représenté le plus grand défi du film, raconte Jon Kilik, étant donné la quantité considérable d'hommes, de chevaux et d'éléphants qui devaient y participer. Nous avons visité deux ou trois élevages en Thaïlande, chargés de la préservation des éléphants et avons fini par découvrir l'Ayutthaya Elephant Palace, dont les responsables étaient parfaitement aptes à dresser et maîtriser leurs pachydermes de manière à recréer cette bataille. Nous avons également fait appel à Richard Lair, de l'Elephant Conservation Center de Laphung. Le script demandait un certain nombre d'actions bien précises que les éléphants devaient accomplir : se cabrer, se coucher et faire le mort. Les éléphants et leurs cornacs ont répété pendant 2 mois. HOMMES ET ANIMAUX A LA PEINE Comme au Maroc, le gouvernement thaïlandais a fourni à
la production un grand nombre de militaires. Les figurants thaïlandais
ont appris très vite la formation en phalanges, comment rompre
les rangs et se regrouper dans l'environnement particulier de la forêt,
les tactiques et le maniement darmes comme il y a 2300 ans. On
peut difficilement demander à des éléphants de
suivre CHEVAUX CONTRE ELEPHANTS Le spectacle de vingt énormes éléphants cuirassés
et peints pour la guerre, surmontés chacun de son cornac dans
son howdah (nacelle), entourés de guerriers accrochés
à leurs flancs par des cordes, qui chargent et dispersent une
phalange macédonienne, est une image qui ne s'effacera pas de
si tôt de la mémoire des témoins, acteurs ou techniciens. L'ADIEU A L'ORIENT Pour finir, l'équipe se rend à l'extrêmité
orientale de la Thaïlande, la province rurale d'Ubon Ratchathani,
où des falaises surplombant le Mékong figuraient les rives
du fleuve Hyphase, en Inde. LE CLAP DE FIN Dix ans, quelques mois
et quatre-vingt quatorze jours plus tard. Galerie de portraits # Philippe II Monté sur le trône (le Macédoine en 359 av. J.-C.,
Philippe II, le père d'Alexandre, avait l'âme d'un conquérant.
Après avoir affermi localement son pouvoir, il entreprend de
rallier les grandes cités grecques et les contraint à
signer un traité (le Traité de Corinthe) qui, tour en
préservant leur autonomie, les place - militairement au moins
- sous son autorité. Philippe est assassiné en 336 par
un jeune noble macédonien, lors du mariage de sa fille Cléopâtre,
la soeur d'Alexandre. # Olympias La mère d'Alexandre avait épousé très jeune Philippe II, roi de Macédoine. Elle était lu fille du Roi d'Épire (Albanie actuelle). La rumeur prétend - et Philippe lui-même était porté à le croire - que c'est Zeus, sous la forme d'un serpent (animal favori de la reine), qui se serait uni à elle pour engendrer Alexandre. On prête également à cette femme de tête - mais rien ne l'atteste - d'avoir fait assassiner son époux par jalousie, après qu'il eut épousé la nièce d'un de ses généraux, Attale. Il est en tout cas avéré que c'est elle qui donna l'ordre d'égorger cette nouvelle femme et le nourrisson auquel elle avait donné le jour. Très influente sur Alexandre, Olympias a toujours été en contact avec son fils, tout au long des campagnes de celui-ci. Elle meurt assassinée en 318 av. J,-C. sur l'instigation de Cassandre, ancien compagnon d'Alexandre qui s'est autoproclamé roi de Macédoine. LES COMPAGNONS DE TOUTE UNE VIE # Héphaïstion On disait du plus proche compagnon d'Alexandre, ami d'enfance et général
fidèle, qu'il était son Patrocle, en référence
à l'ami du héros de la guerre de Troie, Achille, auquel
Alexandre aimait à se comparer. Héphaïstion a accompagné
Alexandre dans toutes ses campagnes et partagé sa gloire. # Ptolémée Il fut l'un des plus fameux diadoques, ainsi nommait-on les généraux
d'Alexandre. Ami d'enfance du conquérant, Ptolémée
allait hériter de l'Égypte et y fonder une dynastie dont
l'une des représentantes éminentes sera, deux siècles
plus tard, la grande Cléopâtre. # Cassandre Fils d'Antipatros, auquel Alexandre avait confié la régence de la Macédoine et de la Grèce en son absence, Cassandre a partagé l'enfance et les jeux d'Alexandre. Après la mort d'Alexandre, il se proclame roi de Macédoine. Il fait assassiner la reine mère, Olympias, puis, en 311, décide de supprimer Roxane, la femme d'Alexandre et son fils, Alexandre IV, qui risquait à terme de lui disputer le pouvoir. On laccusa aussi d'avoir empoisonné Alexandre, une violente dispute l'ayant opposé au roi peu avant sa mort. # Perdiccas, Antigone le borgne, Leonnatos, Seleucos Avec Cleitos, Ptolémée, Héphaïstion, Cassandre, ils ont partagé la jeunesse d'Alexandre et l'enseignement d'Aristote à la cour de Pella. À des titres divers, ils ont occupé ensuite, les plus hautes fonctions dans l'armée, constituant l'état-major d'Alexandre et sa véritable garde rapprochée. Ils se disputèrent un morceau de l'Empire, ne manquant pas de se déchirer, se trahir et, parfois, se faire la guerre. # Roxane Elle était la fille d'un noble de Bactriane, Oxyartès. Première épouse d'Alexandre, elle lui donnera un fils posthume, Alexandre IV. Roxane, la radieuse. D'une beauté sans égale chez les Barbares, selon Quinte-Curce. Elle fit elle-même étrangler la malheureuse Stateira, fille de Darius et deuxième femme d'Alexandre, après la mort de celui-ci. # Bucéphale Littéralement tête de boeuf. Alexandre était encore un adolescent lorsqu'il fit la conquête de l'animal. Alors que le roi Philippe avait déjà refusé d'acheter ce cheval fougueux, le jeune Alexandre proposa qu'on le laisse essayer de le monter et promit d'en payer lui-même le prix s'il n'y parvenait pas. On connaît la suite. Cet exploit de jeunesse, qui devait autant à l'intelligence qu'aux talents équestres du jeune garçon, impressionna fortement les témoins de la scène au premier rang desquels le roi Philippe. Bucéphale allait le suivre jusqu'en Inde. Il mourra lors d'une bataille. Alexandre, profondément affecté par sa mort, fonde une ville à son nom : Bucéphalie. DEUX GENERAUX INFORTUNES # Parménion Le vieux général, compagnon de la première heure
de Philippe II, a servi Alexandre avec vaillance, jusqu'à ce
que ce dernier décide de le faire supprimer. # Philotas Fils de Parménion, il est depuis l'enfance un compagnon fidèle d'Alexandre et un vaillant général de son armée. Il est torturé et exécuté en 330 pour n'avoir pas, croit-on, dénoncé un complot qui visait le roi. L'ADVERSAIRE # Darius III, le Grand Roi Le souverain perse régnait sur un immense empire parfaitement administré, qui s'étendait de l'Égypte à l'Indus, soit 4000 kilomètres d'est en ouest. Il disposait d'une armée puissante et de richesses colossales. Cela n'empêcha pas Alexandre de le combattre et de lui ravir, province après province, l'ensemble de ses possessions. Défait au Granique, à Issos, à Gaugamèle, le Grand Roi proposa à plusieurs reprises à Alexandre de lui céder une partie de l'empire et de s'allier avec lui. Mais le dessein du conquérant était autre. Darius III est assassiné en 330 par un satrape félon, Bessos, alors qu'il fuyait devant les troupes ennemies. Alexandre mit un point d'honneur à honorer sa mémoire, lui réservant des funérailles royales. LE PHILOSOPHE PRECEPTEUR # Aristote Le philosophe, élève de Platon, doué d'un savoir encyclopédique, avait été sollicité par Philippe II pour éduquer son fils. Son enseignement profita également aux jeunes nobles élevés avec celui-ci, ses futurs généraux. Il semble qu'Alexandre ait été particulièrement intéressé par les leçons touchant à l'organisation politique des royaumes et des cités et qu'il se soit également montré très curieux de médecine, art où Aristote avait également compétence. Les grandes dates Vers 343 av. J.-C. 340 av. J.-C. 338 av. J.-C. 337 av. J.-C. 336 av. J.-C. 335 av. J.-C. 334 av. J.-C. Novembre 333 av. J.-C. 332 av. J.-C. 331 av. J.-C. 330 av. J.-C. 329 av. J.-C. 328 av. J.-C. 327 av. J.-C. 326 av. J.-C. 325 av. J.-C. 324 av. J.-C. 323 av. J.-C. Une bande son signée Vangelis Robin Lane Fox, conseiller historique Je suis allé rencontrer Oliver pour la première fois à Londres voilà près de deux ans, se remémore Robin Lane Fox, et il m'a bombardé de questions. Ensuite, ça a duré des mois. Il voulait tout comprendre, depuis les manières de table des Grecs, leurs coutumes, jusqu'à ce que Aristote représentait pour Alexandre. Il a rédigé le scénario en pleine connaissance des fondements historiques de son récit et n'a pas cessé d'explorer la question. Réduire la vie extraordinaire d'Alexandre dans le cadre d'un seul film est littéralement impossible, sans compter que certains mystères ne seront peut-être jamais résolus. C'est pourquoi Oliver a pris la décision d'occulter certains incidents ou d'opérer de légers changements dans l'enchaînement des événements. Je crois qu'on peut le féliciter pour la pertinence de ses choix. Il dominait réellement son sujet et cela ressort de l'ensemble du scénario. Oliver, continue Robin Lane Fox, est doué d'une mémoire
fantastique et il est capable de s'approprier une remarque pour la développer
puis dy ajouter quelque chose de son cru. Il possède un
regard et une dimension épique réels. Beaucoup d'historiens
se font une idée assez sinistre d'Alexandre. Ils ne voient en
lui guère plus qu'un meurtrier paranoïaque. Des milliers
de gens ont été tués au cours de ses campagnes,
l'époque n'était pas tendre. Mais il faut expliquer ce
que cela signifiait pour ses hommes de le suivre, de risquer leur vie
avec lui, et pourquoi il possédait cette formidable faculté
d'attraction qui lui permit |