Emma de Caunes

Elle est, comme chacun sait, la fille d'Antoine de Caunes, présentateur à NPA devenu acteur de cinéma en même temps qu'elle.

La demoiselle a aussi une maman, ce dont personne ne doute mais dont le nom est un peu moins connu du grand public, c'est Gaëlle Royer, réalisatrice de documentaires et graphiste de talent

puisque c'est elle qui a assuré la direction artistique du Nombril de l'Univers, le court-métrage réalisé par Emma, et ce n'est pas un mince travail.

Elle baigne donc dedans depuis bien jeune, et son premier rôle (remarquable imitation de Lio) lui est offert à 10 ans par sa marraine, Michelle Reiser, dans Margot et le voleur d'enfants.

Il n'est pas utile de s'éterniser sur les pubs Dim, ou Crunch, qui ont tout de même laissé de bons souvenirs.

Parlons plutôt en effet du premier grand rôle d'Emma, en 1997, pour Un frère... de Sylvie Verheyde, qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin. Suivront La voie est libre et Restons groupés, plus rigolos dans leur forme, bien qu'il ne faille pas penser d'Un frère... que c'est un film "triste, français, glauque, intello", comme la comédienne le dit elle-même.

Bien, mais si c'est Un frère... qui a consacré Emma, il ne faudrait tout de même pas oublier l'avant, Au bord de l'autoroute, court-métrage d'Olivier Jahan où elle tient le rôle principal aux côtés de Frédéric Pierrot, puisqu'ils ont eu la très ingénieuse idée de refaire un film ensemble : Faites comme si (je) n'étais pas là.

Ensuite, Emma fait Mille Bornes, d'Alain Beigel, un road movie "de potes", dramatique, comique, assez inclassable (donc classé dans les comédies dans les rayons des vidéo-clubs).
Suit Sans Plomb, de Muriel Téodori, sorti en juillet 2000, avec aussi Alexis Loret. Puis en septembre 2000, Princesses sort, avec la même équipe qu'Un frère....

Entre-temps, Emma a eu la bonne idée de réaliser son fameux premier court-métrage. L'expérience lui plaît tellement qu'Emma-la-réalisatrice récidivera avec une pub Morgan en été 2002. Depuis, Emma a enchaîné avec Les amants du Nil, de Eric Heumann et où elle retrouve Eric Caravaca pour la quatrième fois.

Mais ce qui est véritablement nouveau, c'est bien l'interprétation sur les planches niçoises, puis parisiennes, puis carrément de toutes les villes de la tournée franco-belge de janvier 2004, de la pièce de Diastème, La Nuit du thermomètre. Aux côtés de Frédéric Andrau, Emma a douze ans (ce sont des choses qui arrivent), et le texte de l'auteur-compositeur-interprète-journaliste-romancier-chroniqueur-metteur-en-scène prend une dimension assez imprévue, notamment belle et drôle.

Ma mère, de Christophe Honoré, adapté du roman inchevé de Bataille, frappe fort en mai 2004 ; Emma partage l'affiche avec Isabelle Huppert et Louis Garrel. Une chose est sûre en tout cas, on ne l'avait pas vue au cinéma dans un si beau rôle depuis longtemps. Du coup (ou peut-être pas "du coup", d'ailleurs), Emma enchaîne très vite avec deux nouveaux projets, tous deux enchantés.

D'une part, une nouvelle pièce de Diastème est en préparation, ça s'appelle Hammam et chaque personnage sur scène aura sa petite chanson à chanter, celle d'Emma s'appelle "Lacrima" et ceux qui étaient aux concerts de Diastème en mai 2004 ont déjà pu s'en faire une idée puisqu'elle l'a interprétée devant un public plein d'émotion et d'ébahissement tout à la fois. D'autre part, à partir d'août 2004, Emma tourne dans le premier long-métrage, tout à fait comédie musicale là encore, d'Anthony Byrne : Short Order.