Né le 17 Mai 1904, à Paris, France

Décédé le 15 Novembre 1976, à Neuilly-Sur-Seine, France

 


Né à Paris en 1904, Jean-Alexis Moncorgé, son vrai nom, est le fils d’artistes de café-concert. Mais ne s’inspirera pas de ses géniteurs immédiatement, il exerce plusieurs petits boulots avant d’entrer finalement aux Folies-Bergère grâce à son père, comme figurant. Après avoir passé son service militaire dans la Marine, il entame un tour de chant à partir de 1925 pendant 2 ans. Suite à une audition, Mistinguett le remarque et il devient alors son partenaire au Moulin-Rouge, puis jeune premier dans des opérettes à partir de 1929.

Il débute au cinéma en 1930 dans Chacun sa chance (1930) de Hans Steinhoff et René Pujol au côté de Gaby Basset à qui il était marié depuis 1925 mais dont il divorce en 1930. Sa carrière débute alors avec des rôles qui exploitent ses origines populaires, et que Julien Duvidier ( Maria Chapdelaine (1934) 1934, La Bandera, 1935, La Belle équipe (1936) et Pépé le Moko (1936) 1936), Jean Renoir ( Les Bas-fonds (1936) 1936, La Grande illusion (1937) 1937 et La Bête humaine (1938) 1938), Marcel Carné ( Le Quai des brumes (1938) 1938 et Le Jour se lève (1939) 1939) ou Jean Grémillon ( Remorques (1940) 1939) sauront utiliser à bon escient.

Pendant la deuxième guerre mondiale, il part aux USA où il tourne 2 films, entame une idylle avec Marlene Dietrich jusqu’à son retour en Europe dans les Forces Françaises Libres en 1943. Il sort du conflit mondial récompensé de la médaille militaire et de la Croix de guerre en 1945. Marcel Carné et Jacques Prévert lui écrivent alors un rôle sur mesure avec pour partenaire Marlene Dietrich, mais le projet n’aboutit pas, et le film, Les portes de la nuit, se tournera finalement avec Yves Montant et Nathalie Nattier. Jean Gabin en profite pour se lancer dans la mise en scène d’une pièce d’Henry Bernstein, La Soif. Il retrouve finalement le chemin des plateaux, mais, ayant pris de l’âge, il interprète cette fois des rôles socialement plus intégrés, comme celui d’un industriel dans Miroir (1946) de Raymond Lamy en 1947, celui d’un commerçant dans La Marie du port (1949) de Marcel Carné en 1950, celui de La Nuit est mon royaume (1951) de Georges Lacombe en 1951 dont il est récompensé au festival de Venise, celui de Joseph dans Le Plaisir (1951) de Max Ophüls la même année, celui de François Donge dans La Vérité sur Bébé Donge (1951) de Henri Decoin en 1951, celui du docteur Pierre Richard dans La Minute de vérité (1952) de Jean Delannoy en 1952, celui du Maréchal Lannes dans le Napoléon (Napoleone Bonaparte) (1954) de Sacha Guitry en 1954 ou celui du médecin Laurent dans Le Cas du docteur Laurent (1956) de Jean-Paul Le Chanois en 1956. Entretemps, il aura épousé Dominique Fournier, une mannequin dont il a 3 enfants. L’un d’entre eux, Florence, suivra les traces de son père et se lancera dans la réalisation.

Sa carrière prend un nouveau tournant avec le rôle de Max dans Touchez pas au grisbi (Grisbì) (1953) de Jacques Becker en 1953, puis celui de Henri Ferré, dit le Nantais dans Razzia sur la schnouf de Henri Decoin en 1954, dans lesquels il a pour partenaire Paul Frankeur et Lino Ventura. Grâce à ces nouveaux succès, il retrouve, en 1954, Jean Renoir dans French Cancan (1954) et Marcel Carné dans L'Air de Paris (Aria di Parigi) (1954) avec Arletty, pour lequel il est de nouveau récompensé à Venise. Il reçoit d’ailleurs la Légion d’Honneur pendant le tournage de Les Vieux de la vieille (1960) en 1960.

Sa popularité jamais démentie, son nom devient synonyme de succès et de qualité : il tourne une série de grands films dans lesquels il côtoie les plus grands acteurs : Bourvil et Louis de Funès dans La Traversée de Paris (La Traversata di Parigi) (1956) de Claude Autant-Lara en 1956, qu’il retrouve en 1957 pour En cas de malheur (1957) avec Brigitte Bardot, Jean-Paul Belmondo dans Un Singe en hiver (1961) en 1962, et Alain Delon et Lino Ventura dans Le Clan des Siciliens (1969) en 1968, deux films d’Henri Verneuil, Simone Signoret dans Le Chat (1971) de Pierre Granier-Deferre en 1970, ou Sophia Loren dans Verdict (1974) d’André Cayatte en 1974. Fidèle, il tourne volontiers avec des cinéastes qu’il a déjà rencontrés, comme Jean Delannoy ( Maigret tend un piège (1957) 1956), Gilles Grangier ( Le Désordre et la nuit (1958) 1958, Le Cave se rebiffe (1961) 1961, Le Gentleman d'Epsom (Il Re delle corse) (1962) 1962, Sous le signe du taureau (1968) 1968), Henri Verneuil ( Le Président (1960) 1961, Mélodie en sous-sol (1963) 1963) ou Pierre Granier-Deferre ( La Horse (1970) 1970), alors que Michel Audiard et Pascal Jardin lui rédige des dialogues sur mesure.

Il fonde même une maison de production avec Fernandel, baptisée GaFer à partir de leur nom, qui leur permet de monter L’Âge ingrat de Gilles Grangier en 1964, et s’essaye à la chanson avec le titre « Ce que je sais ». Restant très discret sur sa vie privée tout au long de sa carrière, il aime séparer son métier de sa vie de famille dans une ferme en Normandie. Sujet à des problèmes cardiaques et à de l’hypertension, une congestion pulmonaire a raison de lui en 1976. Ces cendres sont versées en mer selon ses dernières volontés. Sa mémoire vivace au sein du monde du cinéma, celui-ci lui rend hommage en créant le prix Jean Gabin récompensant les meilleurs espoirs masculins du cinéma français.

ACTEUR :

(1976) L'Année sainte, de Jean Girault : Max Lambert

(1974) Verdict, de André Cayatte : Leguen

(1973) Deux hommes dans la ville, de José Giovanni : Germain Cazeneuve

(1973) L'Affaire Dominici, de Claude Bernard-Aubert : Gaston Dominici

(1971) Le Drapeau noir flotte sur la marmitte, de Michel Audiard : Victor Ploubaz

(1971) Le Chat, de Pierre Granier-Deferre : Julien Bouin

(1971) Le Tueur, de Denys de La Patellière : commissaire Le Guen

(1970) La Horse, de Pierre Granier-Deferre : Auguste Maroilleur

(1969) Le Clan des Siciliens, de Henri Verneuil : Vittorio Manalese

(1969) Sous le signe du taureau, de Gilles Grangier : Albert Raynal

(1968) Le Pacha, de Georges Lautner : Commissaire Joss

(1968) Le Tatoué, de Denys de La Patellière : le légionnaire Legrain

(1967) Le Soleil des voyous, de Jean Delannoy : Denis Ferrand

(1966) Le Jardinier d'Argenteuil, de Jean-Paul Le Chanois : Le père Tulipe

(1965) Du rififi à Paname, de Denys de La Patellière : Paul Berger dit "Paulo les Diams"

(1965) Le Tonnerre de Dieu, de Denys de La Patellière : Léandre Brassac

(1964) L'Age ingrat, de Gilles Grangier : Émile Malhouin

(1963) Mélodie en sous-sol, de Henri Verneuil : Charles

(1963) Maigret voit rouge, de Gilles Grangier : Inspecteur Jules Maigret

(1962) Un singe en hiver, de Henri Verneuil : Albert Quentin

(1962) Le Gentleman d'Epsom, de Gilles Grangier : Richard Briand-Charmery

(1961) Le Cave se rebiffe, de Gilles Grangier : Ferdinand Maréchal dit "Le Dabe"

(1960) Les Vieux de la vieille, de Gilles Grangier : Jean-Marie Péjat

(1960) Le Baron de l'écluse, de Jean Delannoy : Le baron Jérôme Napoléon Antoine

(1960) Le Président, de Henri Verneuil : Emile Beaufort

(1959) Rue des Prairies, de Denys de La Patellière : Henri Neveu

(1959) Maigret et l'affaire Saint-Fiacre, de Jean Delannoy : Inspecteur Jules Maigret

(1958) Archimede le clochard, de Gilles Grangier : Archimède

(1958) En cas de Malheur, de Claude Autant-Lara : Maître André Gobillot

(1958) Le Desordre et la Nuit, de Gilles Grangier : l'inspecteur Georges Vallois

(1958) Les Grandes Familles, de Denys de La Patellière : Noël Schoudler

(1958) Le Cas du docteur Laurent, de Jean-Paul Le Chanois : Docteur Laurent

(1957) Maigret tend un piège, de Jean Delannoy : le commissaire Maigret

(1957) Les Miserables, de Jean-Paul Le Chanois : Jean Valjean / Champmathieu

(1957) Le Rouge est mis, de Gilles Grangier : Louis Bertain/Louis le blond

(1956) La Traversée de Paris, de Claude Autant-Lara : Grandgil

(1956) Voici le temps des assassins, de Julien Duvivier : André Chatelin

(1956) Crime et Chatiment, de Georges Lampin : Commissaire Gallet

(1956) Le Sang à la tête, de Gilles Grangier : François Cardinaud

(1955) Chiens perdus sans collier, de Jean Delannoy : Lamy

(1955) Razzia sur la chnouf, de Henri Decoin : Henri Ferré dit "Le Nantais"

(1955) Gas-oil, de Gilles Grangier : Jean Chape

(1955) French Cancan, de Jean Renoir : Henri Danglard

(1955) Des gens sans importance, de Henri Verneuil : Jean Viard

(1954) L'Air de Paris, de Marcel Carné : Victor Le Garrec

(1954) Napoléon, de Sacha Guitry : Le maréchal Lannes

(1953) Touchez pas au grisbi, de Jacques Becker : Max-le-Menteur

(1953) La Vierge du Rhin, de Gilles Grangier : Jacques Ledru / Martin Schmidt

(1953) Leur dernière nuit, de Georges Lacombe : Pierre Ruffin

(1952) Le Plaisir, de Max Ophüls : Joseph Rivet (La Maison Tellier)

(1952) La Minute de verite, de Jean Delannoy

(1951) La Vérité sur Bébé Donge, de Henri Decoin : François Donge

(1951) La Nuit est mon royaume, de Georges Lacombe : Raymond Pinsard

(1949) La Marie du port, de Marcel Carné : Henri Chatelard

(1948) Le Mura di Malapaga, de René Clément : Pierre

(1946) Martin Roumagnac, de Georges Lacombe : Martin Roumagnac

(1944) L'Imposteur, de Julien Duvivier : Clément / Maurice Lafarge

(1939) Remorques, de Jean Gremillon : Le capitaine André Laurent

(1939) Le Jour se lève, de Marcel Carné : François

(1938) Quai des brumes, de Marcel Carné : Jean

(1938) La Bête humaine, de Jean Renoir : Jacques Lantier

(1938) Le Récif de corail, de Maurice Gleize : Ted Lennard

(1937) La Grande Illusion, de Jean Renoir : Lieutenant Maréchal

(1937) Gueule d'amour, de Jean Gremillon : Lucien Bourrache

(1937) Le Messager, de Raymond Rouleau : Nick

(1936) Pepe le Moko, de Julien Duvivier : Pépé le Moko

(1936) Les Bas-Fonds, de Jean Renoir : Wasska Pepel

(1936) La Belle équipe, de Julien Duvivier : Jean (ou Jeannot)

(1935) Varietes, de Nicolas Farkas : Georges

(1935) Golgotha, de Julien Duvivier : Ponce Pilate

(1935) La Bandera, de Julien Duvivier : Pierre Gilieth

(1934) Zouzou, de Marc Allégret : Jean

(1934) Maria Chapdelaine, de Julien Duvivier : François Paradis

(1933) Du haut en bas, de Georg Wilhelm Pabst : Charles Boulla

(1932) La Foule hurle, de Jean Daumery : Joe Greer

(1931) Paris-beguin, de Augusto Genina : Bob