Né le 21 avril 1915, Chihuahua, Mexique
Décédé le 3 juin 2001 à Boston, Massachussetts, USA
Il l'avouait lui même : "en Europe, le comédien est considéré comme un artiste; aux Etats Unis s'il ne tourne pas, il est un minable."
Entre son devoir de patriarche d'entretenir une famille gigantesque et
son désir de saltimbanque, Quinn fera souvent le grand écart d'une
grosse production sans intérêt à un chef d'oeuvre du 7ème Art,
notamment à son apogée, entre les années 50 et le milieu des années 60.
Avant cela, ce fils de cameraman irlandais et de soldadera mexicaine, a
grandit dans les pauvres banlieues d'une Los Angeles à l'époque encore
blanche et peu latino. Cette allure à la fois latino et américaine lui
auront permis d'interpréter toutes les minorités ethniques, que ce
soient arabe, amérindien, italien, grec, mexicain, eskimo, basque et
même bossu...
C'est aussi son passeport pour toutes les aventures et tous les cinémas
: Vernueil, Kramer, Cukor, Delannoy, Dmytrick, Amato, Akkad, Zefirelly,
Tony Scott, Arau... du péplum à l'épopée, de la comédie au western, de
la série TV (Onassis) au polar série B, Anthony Quinn n'aura eu aucune
pudeur; le cinéma lui rapporte les cachets dont il a besoin. Sa vie est
ailleurs, à ce qu'il dit.
On le sait moins, mais Quinn, à l'instar d'un Jean Marais, aimait les
autres expressions artistiques ; il avait étudié l'architecture,
souhaitait se consacrer à la sculpture, et apprciait la littérature.
Beaucoup de ses choix, parmi les plus grands films de sa carrière,
illustrent ses goîûts et cassent l'image du méchant macho.
Son tempérament lui n'avait rien de tendre et cultivé : vantard,
vachard, il ne se gênait pas pour mépriser ses collègues, louangé ses
protecteurs et séductrices, et jouer les faux modestes, à la Mitchum,
concernant son métier.
Sa monstruosité ou son affection étaient autant de contradiction
enrichissant sa réputation de dur à cuire, de papa poule ou d'homme
insaisissable tout simplement. Ce mercenaire du cinéma ne se souciait
pas, soi disant, de la qualité de ses choix. Les Unes de journaux à
sensation l'amusaient. Et de mensonges en vérités fabriqués, de scoops
intimes en révélations invérifiables, l'acteur finalement prendra le
dessus sur le personnage lui-même écrasant l'homme. Anthony Rudolfo
Oxaca Quinn s'efface au profit d'un mélange de 6 rôles qui se mélangent
dans notre inconscient de cinéphile.
On omettra les peplums archi-rediffusés et ayant valeur de
retranscription historique pour se concentrer sur quelques personnages
tout aussi légendaire. En 1952, Elia Kazan le choisit pour être
Eufemio, le frère de Brando (alias Zapata). Premier Oscar du meilleur
second rôle amsculin pour Quinn, tandis que Brando repart bredouille.
L'Histoire se répétera avec Van Gogh et Kirk Douglas. Il n'empêche,
quelques temps après la pièce de Tennessee Williams, Hollywood lui
apporte une reconnaissance intéressante. Quinn a progressé, sa valeur a
augmenté. Il est paré pour une bonne décennie de victoires... Il fêle
l'armure, abandonne la carapace et expose ses failles.
En 1954, il maestro Federico Fellini l'engage pour le rôle de Zampano,
aux côtés de Giulieta Masina. La Strada est Oscar du meilleur film
étrangé. Quinn y est une force de la nature, qui se révèle à un public
intellectuel. Patron de cirque, sa seule richesse réside dans le visage
d'une clown triste et belle. Il y apparaît fragile et vorace, les
colères masquant les angoisses, la sensibilité éclorant au contact de
Gelsomina.
Deux ans après, il sera l'effroyable et sensible Quasimodo dans Notre
Dame de Paris. Et la même année, Paul Gauguin, le peintre ami de Van
Gogh (interprété par Kirk Douglas). Vincente Minelli n'est pas son
meilleur film, ni son meilleur rôle, mais il donnera le premier Oscar,
celui du second rôle, à Mr. Quinn. Car la star aura souvent été dans
l'ombres grands, des premiers rôles, au sein de ses plus grands films.
Les gros succès s'enchaînent; il devient une star de films d'action. En
1962, David Lean enrôle un casting 4 étoiles pour son chef d'oeuvre, Lawrence of Arabia. A.Q. se transforme en bédouin râleur et cupide, courageux et loyal, nommé Auda abu Tayi.
Mais c'est en 1964 que Anthony Quinn devient à jamais Alexis Zorba, le
grec. 7 nominations aux Oscars, quelques uns grapillés. Le meilleur de
Anthony Quinn dans un personnage qui retrouve son inspiration de la
vie, sa source de bonheur au travers d'un héritage. C'est bien le deuil
de Zorba que le cinéma célèbre en rendant hommage au comédien. Quelques
petits pas simulant une danse traditionnelle sur une musique
folklorique et légendaire...
ACTEUR :
(2002) Mafia love, de Martyn Burke : Angelo Allieghieri
(1999) From Russia to Hollywood : The 100-Year Odissey of Chekhov and Shdanoff, de Frederick Keeve : lui-même
(1995) Les Vendanges de feu, de Alfonso Arau : Don Pedro Aragón
(1994) Somebody to love, de Alexandre Rockwell : Emilio
(1994) Hercule - Hors Saison : SÉRIE TV : épisode : 1, 2, 3, 4, 5 : Zeus
(1992) Last action hero, de John McTiernan : Tony Vivaldi
(1991) Ta mère ou moi !, de Chris Columbus : Nick
(1991) Jungle Fever, de Spike Lee : Lou Carbone
(1991) Les Indomptés, de Michael Karbelnikoff : Don Giuseppe "Joe the Boss" Masseria
(1990) Revenge, de Tony Scott : Tiburon 'Tibby' Mendez
(1981) La Salamandre, de Peter Zinner : Bruno Manzini
(1980) Le Lion du désert, de Moustapha Akkad : Omar Mukhtar
(1979) Passeur d'hommes, de Jack Lee Thompson : le basque
(1978) L' Empire du Grec, de Jack Lee Thompson : Theo Tomasis
(1977) Jésus de Nazareth, de Franco Zeffirelli : Caiaphas
(1976) L'Héritage, de Mauro Bolognini : Gregorio Ferramonti
(1974) Marseille contrat, de Robert Parrish : Steve Ventura
(1973) Don Angelo est mort, de Richard Fleischer : Don Angelo
(1972) Meurtres dans la 110e rue, de Barry Shear : Capitaine Mattelli
(1972) Meurtres dans la 110ème rue, de Barry Shear : Mattelli
(1970) R.P.M., de Stanley Kramer : F.W.J. "Paco" Perez
(1970) La Pluie de printemps, de Guy Green : Will Cade
(1969) Le Secret de Santa Vittoria, de Stanley Kramer : Italo Bombolini
(1968) Les Souliers de Saint-Pierre, de Michael Anderson : Le Pape Kiril Lakota
(1968) Jeux Pervers, de Guy Green : Maurice Conchis
(1968) The Guns for San sebastian, de Henri Verneuil : Leon
(1967) La Vingt-cinquième heure, de Henri Verneuil : Johann Moritz
(1966) Les Centurions, de Mark Robson : Lt. Col. Pierre Raspeguy
(1965) Cyclone à la JamaÏque, de Alexander Mackendrick : Capitaine Chavez
(1964) Et vint le jour de la vengeance, de Fred Zinnemann : Vinolas
(1964) La Rancune, de Bernhard Wicki : Serge Miller
(1964) Zorba le Grec, de Michael Cacoyannis : Zorba
(1963) La Fabuleuse aventure de Marco Polo, de Denys de La Patellière : Koublaï-Khan
(1962) Lawrence d'Arabie, de David Lean : Auda abu Tayi
(1962) Barabbas, de Richard Fleischer : Barabbas
(1961) Les Canons de Navarone, de Jack Lee Thompson : Colonel Andrea Stavros
(1961) Requiem pour un champion, de Ralph Nelson : Louis " Mountain" Rivera
(1960) Les Dents du diable, de Nicholas Ray
(1960) La Diablesse en collant roses, de George Cukor : Tom Healy
(1959) L' Homme aux colts d'or, de Edward Dmytryk : Tom Morgan
(1959) Le Dernier train de Gun Hill, de John Sturges : Craig Belden
(1958) Vague de chaleur, de Daniel Mann : John Henry "Jack" Duval
(1957) Le Bord de la riviere, de Allan Dwan : Ben Cameron
(1956) La Vie passionnée de Vincent Van Gogh, de Vincente Minnelli : Paul Gauguin
(1956) Notre-Dame-de-Paris, de Jean Delannoy : Quasimodo
(1954) La Strada, de Federico Fellini : Zampano
(1954) Nettoyage par le vide, de Victor Saville : Johnny McBride
(1953) Ulysse, de Mario Camerini : Antinoos
(1953) Le Souffle sauvage, de Hugo Fregonese : Ward "Paco" Conway
(1953) Expédition du Fort King, de Budd Boetticher : Osceola
(1953) La Cité sous la mer, de Budd Boetticher : Tony Barlett
(1952) Viva Zapata !, de Elia Kazan : Eufemio
(1952) Le Monde lui appartient, de Raoul Walsh : Le portuguais
(1947) Sinbad le marin, de Richard Wallace : Emir
(1945) Retour aux Philippines, de Edward Dmytryk : capitaine Andres Bonifacio
(1943) L'Etrange incident, de William Wellman : Juan Martinez
(1943) Guadalcanal, de Lewis Seiler : Pvt. Jesus 'Soose' Alvarez
(1942) En route pour le Maroc, de David Butler : Mullay Kassim
(1942) Le Cygne noir, de Henry King : Wogan
(1941) Arenes sanglantes, de Rouben Mamoulian : Manola de Palma
(1941) La Charge fantastique, de Raoul Walsh : Crazy Horse
(1940) En route pour Singapoure, de Victor Schertzinger : Caesar
(1940) Le Mystère du chateau maudit, de George Marshall : Ramon/Francisco Mederos
(1939) Pacific Express, de Cecil B. DeMille : Asa M. Barrows
(1938) Les Boucaniers, de Anthony Quinn : Beluche
REALISATEUR :
(1938) Les Boucaniers
PRODUCTEUR :
(1964) La Rancune, de Bernhard Wicki
PRODUCTEUR EXECUTIF :
(1972) Meurtres dans la 110ème rue, de Barry Shear
Coproducteur :
(1964) Zorba le Grec, de Michael Cacoyannis
Oscar :
1965 : Nomination meilleur acteur pour : Zorba le grec
1958 : Nomination meilleur acteur pour : Car Sauvage est le vent
1953 : Meilleur second rôle masculin pour : Viva Zapata