Hell
Réalisateur : Bruno Chiche

Genre : Drame

Date : 01 mars 2006

Durée : 1 h 40

Origine : Français

Distribution : SND

D'après l'oeuvre de : Lolita Pille

Résumé | Note production | Acteurs | Scénario | Producteur | Site Officiel | Récompenses | Lieux | Budget

Acteurs :

Sara Forestier : Hell
Nicolas Duvauchelle : Andréa
Christiane Millet : La mère de Hell
Didier Sandre : Le père de Hell
Anne-Marie Philipe : La mère de Andréa
Michel Vuillermoz : Le décorateur
May Alexandrov : Sibylle
Sarah-Laure Estragnat : Cassandre
Louise Monot : Victoria
Jérôme Bertin : Vittorio
Thomas Chabrol : Le commissaire priseur
Mickael Trodoux : Julian

Directeur Photo : Marie Spencer

Musique : Cyrille Aufort

Décors :

Chef décoration : Antoine Platteau

Costumes :

Montage :

Effets Spéciaux :

Casting : Françoise Menidrey

Direction artistique :

Maquillage : Michèle Constantinides : artiste maquillage

Son : Serge Rouquairol : monteur

Autres postes : Patrick Pesenti : régisseur général

Scénario :
Bruno Chiche
Lolita Pille

Producteur :

Wassim Béji

Yannick Bolloré

Production :
SND
WY Productions
Bolloré Production

Assistant réalisation :
Alain Artur : premier assistant
Alain Blanchard : assistant réalisateur location
Amélie Colin : second assistant
Tatum Drouilhat : stagiaire assistant réalisateur
Benedicte Frely : assistant réalisateur location

Lieux de tournage :

Budget :

Site officiel :

Récompenses :

 

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 Résumé :

Hell, une jeune fille issue d'un milieu aisé, passe ses nuits dans les boîtes parisiennes et ne fréquente que la jet set. Mais dans ce monde où tout n'est que paillettes, elle est en proie à un certain mal de vivre. C'est alors qu'elle fait la rencontre d'Andrea, un jeune homme avec qui elle s'isolera pendant six mois pour entamer une descente aux enfers.

 Note de la production

De Barnie et ses petites Contrariétés à Hell
L'adaptation cinématographique d'un roman générationnel
Le couple Sara Forestier - Nicolas Duvauchelle
La préparation du tournage
Un premier roman culte pour toute une génération
Hell, origine du personnage
Sara Forestier, jeune espoir du cinéma français
Nicolas Duvauchelle
Yannick Bolloré et Wassim Béji, les producteurs


De Barnie et ses petites Contrariétés à Hell

Cinq ans après le succès de son premier long métrage Barnie et ses petites Contrariétés (2000), Bruno Chiche change de registre en adaptant le sulfureux roman de Lolita Pille, Hell (2005) paru en 2002 chez Grasset. Plus qu'une nouvelle expérience sur grand écran, ce sont ses premiers rêves de cinéaste qu'il concrétise à travers ce projet : «Ce livre était un beau sujet de cinéma car Hell est un personnage complexe qui vit le cap difficile du passage de l'adolescence à l'âge adulte. »

L'adaptation cinématographique d'un roman générationnel

Dès le départ, Bruno Chiche souhaitait associer Lolita Pille, la jeune et talentueuse romancière, à l'aventure cinématographique. La spécificité du roman, dont le fil conducteur de la narration consiste en une introspection à l'intérieur du personnage principal, les a obligé à repartir de zéro, tout en restant fidèles à l'oeuvre originelle. « Retranscrire les sentiments de cette fille sans voix off, sans la faire parler, à travers des actions et des épreuves, était la première difficulté », commente Bruno Chiche. « Puis pour permettre au personnage de s'exprimer en évoluant librement, nous avons inventé de nouvelles situations et multiplié les lieux pour aérer la narration. Enfin, nous avons surtout réécrit toute une partie de l'histoire presque inexistante dans le livre : la passion entre Hell et Andrea. »
«Je voulais que cette histoire d'amour soit le déclencheur des bouleversements auxquels sont sujets les héros. Leur relation est devenue l'axe central, l'action principale autour de laquelle s'organise l'évolution de ces deux adolescents qui vivent une sorte de parcours initiatique de l'enfance à l'âge adulte. Ce chemin est traversé d'épreuves qui se traduisent par des tentations, des moments difficiles et des choix, difficultés renforcées par le fait qu'ils évoluent dans un milieu très influençable », ajoute Bruno Chiche, « où le "paraître" est maître et juge. »

Le couple Sara Forestier - Nicolas Duvauchelle

Quand Bruno Chiche rencontre Sara Forestier, L'Esquive venait de sortir et la jeune comédienne n'avait pas encore reçu le César du meilleur espoir féminin pour cette performance. « Son rôle dans L'Esquive était aux antipodes du personnage de Hell» , analyse Bruno Chiche. «J'ai toujours aimé l'idée de faire voyager les acteurs là où on ne les attend pas, les emmener dans un univers différent de ce qu'ils ont l'habitude de faire. J'ai tout de suite su qu'il y avait en elle toute l'énergie et l'intuition que ce rôle réclamait d'une actrice ». « C'est la rage de vivre de Sara », ajoute-t-il, « que l'on retrouve dans le personnage de Hell, qui m'a définitivement convaincu. » Bruno Chiche avait par ailleurs découvert Nicolas Duvauchelle dans le film de Xavier Giannolli, Les Corps Impatients, et dans celui de Jean-Pierre Améris, Poids Léger, deux films très différents dans lesquels le jeune acteur jouait des rôles très éloignés du personnage d'Andrea.
« C'est sa sensibilité extrême qui m'a touché. Nicolas peut être tour à tour violent et fragile. Lorsque quelque chose l'émeut, il pleure. Et puis c'est un acteur brut qui ne comprend pas seulement comment jouer les situations mais comment habiter le coeur du personnage. L'empathie qu'il éprouve pour les êtres humains est impressionnante, d'autant plus que l'homme est d'une pudeur extrême. » Le duo Duvauchelle-Forestier s'est parfaitement accordé comme en témoigne Bruno Chiche : «Quand je les ai vus ensemble, j'ai tout de suite su que ça collait. La force intérieure dégagée par Nicolas était le parfait pendant à l'intensité de Sara. »

La préparation du tournage

Bruno Chiche souhaitait que ses comédiens s'engagent dans un véritable travail de composition en s'imprégnant avant le tournage de cet univers parisien fermé et élitiste.
Pour conserver cette authenticité, le film se tournera d'ailleurs dans 42 décors réels pour la plupart situés entre l'avenue Montaigne et l'avenue George V mêlant palace (Plaza Athénée), discothèques (VIP Room, Régine, Milliardaire...) ou restaurants branchés Menama Café, Lapérouse). Un mois avant le tournage, le réalisateur s'est donc consacré aux répétitions avec Sara Forestier, Nicolas Duvauchelle et les autres acteurs principaux. « À la fin de cette semaine de répétitions, je leur ai demandé de tout oublier car je ne voulais pas qu'ils arrivent sur le plateau un mois plus tard avec trop de certitudes mais qu'ils réinventent le texte en retrouvant de nouvelles émotions. C'est pour cette raison », raconte le réalisateur, « que j'ai volontairement souhaité un délai entre la fin des répétitions et le début du tournage. »

Un premier roman culte pour toute une génération

Lolita Pille a 18 ans quand elle écrit Hell (2005) son premier roman, cinglant et volontairement provocateur. Une génération d'adolescents s'en empare et en fait rapidement l'un de ses romans culte : l'héroïne provocatrice et l'auteur ont leur âge. Mais la presse associe aussi volontiers la rage et le cynisme de la jeune Lolita Pille à la plume acérée du romancier américain Bret Easton Ellis.

Hell, origine du personnage

Le personnage d'Ella est une personnalité à part, au sein d'une jeunesse doré et décadente, où paraître est plus important qu'être. « Sa décision de se faire appeler Hell montre son besoin de crier son malaise, de dénoncer son enfer», traduit Lolita Pille. « Je ne savais pas comment appeler ce personnage qui n'avait pas de nom dans la première version du roman. Puis j'ai lu Bleu du ciel, un livre de George Bataille. Dans ce roman inachevé, l'un des personnages s'appelle " Dirty ", et c'est la contraction de " Dorothy ". J'ai adoré cette idée de contraction masochiste d'un prénom. La fille y était si "trash" qu'à côté, Hell ressemblait à "Laura Ingals" ! Pour mon personnage, j'avais donc envie que cette fille porte vraiment son mal-être en banderole, et que dans cette logique elle se soit auto-prénommée "Enfer". »

Sara Forestier, jeune espoir du cinéma français

Depuis son César du meilleur espoir féminin pour sa performance dans L'Esquive, Sara Forestier, 19 ans, multiplie les expériences au cinéma sous la direction de prestigieux réalisateurs. Au printemps, elle partageait l'affiche d'Un Fil à la patte de Michel Deville avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, avant d'apparaître cet été dans un film de Claude Lelouch, puis à l'automne dans le dernier film de Bertrand Blier où elle incarnait une jeune prostituée.

Nouveau rôle, nouvelle préparation

Enthousiasmée par le projet, Sara Forestier raconte : « Ce fut une évidence. J'ai tout de suite été bouleversée par cette histoire et par la vision poignante qu'en avait Bruno Chiche. Le personnage de Hell m'a percuté, au fur et à mesure que je lisais le scénario, c'était un peu comme si je la prenais dans mes bras. Ce petit bout de femme me touche beaucoup et je l'ai tout de suite aimé. »
«J'ai instantanément appréhendé Hell comme une adulte, en raison de son extrême lucidité, mais également comme une adulte non accomplie et non épanouie. Hell a tout ce dont elle a besoin, niais n'a pas encore trouvé sa voie, ni sa raison de vivre. C'est une jeune femme perdue qui erre dans un milieu froid et excessif jusqu'au jour où elle rencontre Andréa. »
Pour préparer son rôle, Sara Forestier a fait un travail d'immersion au sein des nuits parisiennes branchées : «J'ai voulu saisir les codes du milieu social dans lequel évoluait Hell. Je suis sortie et j'ai observé les gens : leurs habitudes, leurs manies, leur manière de se tenir, de bouger, de parler. Je voulais m'imprégner de ces détails, de ces petites choses qui forment la complexité des êtres humains, pour tendre vers une sincérité. Quand je joue, j'essaye d'incarner une personne et pas seulement un personnage. »

Nicolas Duvauchelle

Nommé au César du meilleur espoir masculin en 2004 pour sa performance aux côtés de Laura Smet dans Les Corps Impatients, de Xavier Giannoli, Nicolas Duvauchelle enchaîne les rôles dramatiques et les emplois plus physiques au cinéma. Le personnage d'Andrea dans Hell (2005) lui permet d'explorer une nouvelle facette de son talent.

Andrea, un personnage développé pour les besoins du film

Le personnage d'Andrea était assez fantomatique dans le livre. Bruno Chiche et Lolita Pille l'ont étoffé en essayant de lui donner la même intensité que celui de Hell (2005) « Andrea est le double masculin de Hel] », explique Nicolas Duvauchelle, « mais ne porte pas le même regard cynique sur le monde qui l'entoure. Plus âgé de quelques années, il devient un peu son ange gardien ». Nicolas Duvauchelle précise : « C'est l'amour d'Andrea qui va permettre à Hel' de sortir de sa prison dorée, et de cesser d'être une adolescente rebelle pour devenir une femme. »
En incarnant Andrea, Nicolas Duvauchelle explore un nouveau registre. «J'ai travaillé ma prestance, se rappelle l'acteur, mais aussi la prononciation, pour être plus en accord avec le milieu social dont est issu mon personnage ». Comme sa partenaire dans le film, Nicolas Duvauchelle a aussi exploré les milieux branchés de la capitale. Il ajoute : «. Pour nourrir mon personnage, il me fallait être attentif et observer la façon dont les gens se tiennent dans ce milieu, tout comme leur manière de parler. »

Yannick Bolloré et Wassim Béji, les producteurs

Yannick Bolloré et Wassim Béji, amis de longue date, ont créé leur société de production autour du roman de Lolita Pille. C'est en effet après avoir lu Hell (2005) ouvrage qui avait déjà rencontré un large public auprès d'une majorité d'adolescents, qu'ils ont décidé de franchir le pas décisif d'acheter les droits d'adaptation cinématographique.
Le principal enjeu de l'adaptation était avant tout celui du choix du futur metteur en scène du film, c'est la raison pour laquelle la rencontre avec Bruno Chiche a été si déterminante.
«L'écueil de cette adaptation, selon nous », explique Wassim Béji, « aurait été de faire un film "branché", un long clip esthétique et spectaculaire dénué d'émotion ».
«C'est alors que, par l'intermédiaire de Dominique Besnéhard, nous avons appris que Bruno Chiche cherchait un sujet sur l'adolescence et qu'il avait lu et apprécié le livre. Bien que son premier film était une comédie, il avait réalisé un court métrage avec lequel il avait été sélectionné au festival de Cannes et dont le ton, l'écriture et la mise en scène nous avaient beaucoup plu », raconte Yannick Bolloré.
Il ajoute : « nous connaissions le travail de Bruno et savions qu'il pouvait faire un filin brut, simple, centré sur l'histoire d'amour entre Hell et Andréa, sur le coeur des personnages plutôt que sur leurs fringues. L'idée qu'il avait des acteurs susceptibles d'incarner ces deux personnages, le parti pris à la fois formel et narratif nous a, par ailleurs, convaincu ».