Adapté de la série
culte
Les Brigades du Tigre n'est autre que l'adaptation de la célèbre
série qui vit le jour en 1974 sur Antenne 2. Créé par
Claude Desailly, ce feuilleton était un fascinant voyage dans le
temps, dans la France du début du XXème siècle, à
travers les enquêtes des inspecteurs Valentin (Jean-Claude Bouillon),
Terrasson (Pierre Maguelon) et Pujol (Jean-Paul Tribout). Si la série
fait partie du patrimoine télévisuel français depuis
son arrêt en 1983, la musique de son générique est elle
aussi passée à la postérité grâce au thème
au piano composé par Claude Bolling.
Dujardin, Deutsch et Perez pressentis
Jean Dujardin, Lorant Deutsch et Vincent Perez font partie des nombreux
acteurs à avoir été approchés pour incarner
les fameux mobilards des Brigades du Tigre.
Oui, mais à condition que...
Jérôme Cornuau a accepté de réaliser le film
à condition de pouvoir participer au travail d'écriture.
Au départ, l'histoire était très centrée sur
l'action et sur l'épopée historique, il a alors apporté
sa vision des personnages, notamment de Constance, car il lui semblait
important qu'il y ait un personnage féminin fort. "Bien sûr,
elle faisait partie du scénario, explique-t-il, mais elle était
une figure énigmatique et méchante et n'existait que sur
trois séquences. J'ai donc développé ce personnage
afin que Constance soit plus présente et j'ai surtout étoffé
sa relation avec Bonnot."
Diane Kruger vue par Jérôme Cornuau
Pour Jérôme Cornuau, Diane Kruger était "la personne
qu'il fallait, elle a un côté héroïne hitchcockienne
dans la plastique, un peu froide. Mais en même temps, poursuit-il,
on a réussi à amener beaucoup d'humanité et de fragilité.
Elle a construit un personnage très beau. Aujourd'hui, avec du
recul, je vois peu de comédiennes françaises de son âge
qui auraient pu faire ça. Je l'apparenterais plutôt à
une comédienne anglo-saxonne dans son approche du travail. Enfin,
c'est une actrice qui a encore une image relativement vierge, donc elle
amène de la nouveauté au film."
Travailler sur des impressions
Jérôme Cornuau connaît la plupart de ses collaborateurs,
parmi lesquels le chef décorateur Jean-Luc Raoul, le chef monteur
Brian Schmitt, le chef opérateur Stéphane Cami, depuis plus
de 15 ans. Travaillant avec tous de la même façon, le cinéaste
n'arrivait jamais sur le tournage avec une accumulation de documents,
mais préférait leur parler d'impressions, de choses ressenties.
"Je donne des références de tableaux, de films, de
livres, explique-t-il. Comme ces indications sont, il me semble du moins,
à peu près cohérentes, nous finissons tout naturellement
par travailler dans la même direction."
Partis pris de mise en scène
Dans le numéro 94 du magazine Ciné Live, Jérôme
Cornuau développe ses partis pris de mise en scène : "Je
ne filme pas les membres de la Brigade de la même manière
que je filme la préfecture ou les anarchistes. Par exemple, pour
filmer les Brigades, on utilise la steadicam, car les inspecteurs sont
toujours en mouvement, et pour les anarchistes, c'est en "cadre épaule"
pour leur côté instable, écorché."
Olivier Gourmet travaille l'accent
Olivier Gourmet se souvient de son appréhension au moment d'incarner
l'inspecteur Terrasson avec l'accent du sud : "Avant de commencer,
j'ai dit à Jérôme Cornuau : je veux bien essayer de
faire l'accent, mais si ça ne va pas on arrête tout de suite.
Je n'avais pas envie que le spectateur se dise : Gourmet, il essaie de
ressembler à Pierre Maguelon (celui de la série) qui avait
l'accent. Alors, j'ai essayé et quand j'ai commencé à
m'amuser avec ce personnage, très vite, je ne l'ai plus imaginé
sans accent. Ca participait totalement du personnage : solaire, qui parle
avec les mains, avec le corps, qui est généreux. Il a une
autre philosophie de la vie que Valentin et Pujol."
Un "Brigades du Tigre 2" en préparation
Aux Brigades du Tigre, on tire plus vite que son ombre... Le premier volet
n'était pas encore sorti en salles que les scénaristes Xavier
Dorison et Fabien Nury s'activaient déjà à l'écriture
d'un Brigades du Tigre 2 avec la bénédiction du producteur
Manuel Munz.
Un peu d'histoire...
Sur les conseils de Célestin Hennion, alors directeur de la Sûreté
générale, le ministre de l'intérieur Clemenceau,
dit "Le Tigre" créa, en 1907, douze brigades régionales
de police mobile : "Les Brigades du Tigre". L'enjeu était
de taille : contrer la violence et le banditisme qui saignaient la France
jusque dans ses campagnes. Les mobilards se devaient d'être l'élite
et la fierté d'une police nationale qui s'adaptait à son
époque. Ils étaient entraînés en conséquence
et recevaient une formation des plus exigeantes : maîtrise de différentes
techniques de combat, tir au pistolet, savate, maniement de la canne,
rien ne devait leur échapper. Ils bénéficiaient également
des dernières technologies dans leurs méthodes d'investigation
et pouvaient compter sur les débuts de la police scientifique.
Ils optimisaient ainsi leur travail à l'aide de portrait-robots,
empreintes digitales et autopsie. Sur le terrain, leur vitesse, leur précision
et leur réactivité étaient décuplées
par l'usage de la voiture. Les résultats étaient à
la hauteur des moyens alloués : début 1909, les ?Brigades
du Tigre? comptabilisaient 2 500 arrestations sur le territoire français.
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